Les Vainqueurs

du 29 avril au 28 mai 2006
9H15

Les Vainqueurs

Une épopée en trois pièces : Les Etoiles d’Arcadie, La Méditerranée perdue, La Couronne d’olivier. L’histoire d’un homme qui a retrouvé dans les reflets d’or de la Méditerranée une manière de vivre si joyeuse que parfois sur ses lèvres apparaît un incompréhensible sourire, une énigme plus terrible que celle de la Joconde, de Bouddha et de l’ange de Reims ; tous ceux qui l’ont vu en sont transformés.

Une épopée en trois pièces
La tentative désespérée d’être païen
Extrait
Le programme

  • Une épopée en trois pièces

Trois pièces d’Olivier Py : Les Etoiles d’Arcadie, La Méditerranée perdue, La Couronne d’olivier.

Ceci est l’histoire d’un homme qui a retrouvé dans les reflets d’or de la Méditerranée une manière de vivre si joyeuse que parfois sur ses lèvres apparaît un incompréhensible sourire, une énigme plus terrible que celle de la Joconde, de Bouddha et de l’ange de Reims ; tous ceux qui l’ont vu en sont transformés.

Florian, prince d’Arcadie déchu, Cythère, mythique courtisane, et Axel, fossoyeur à jambe de bois, sont porteurs du Sourire que le garçon dans l’armoire, pro du travestissement, va incarner tour à tour au fil des trois pièces qui constituent Les Vainqueurs. Autour de cette Méditerranée imaginaire et contemporaine où ils sont tous embarqués, Ferrare, mafieux notoire, cherche à tout prix à effacer du visage de ces personnages le mystère de leur joie.

Musiciens : Stéphane Leach, Sylvie Magand, Benjamin Ritter, Pierre-André Weitz.

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  • Plateau-repas (aucun changement possible)  :

Terrine de la mer
Salade de riz façon niçoise
Tranche de roast-beef
Blanc de poulet, haricots verts, sauce tomate
Fromage de chèvre
Entremet au chocolat

Les boissons sont en supplément directement au bar le jour même.

Il sera servi au moment du dernier entracte, c'est à dire vers 19h00, le spectacle reprendra vers 20h30. Attention, le restaurant du Rond-point ne sera ouvert que pour les plateaux-repas les jours des représentations de Les Vainqueurs.

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  • La tentative désespérée d’être païen

Après avoir passé vingt ans de ma vie à accepter la place de la Grâce dans mon geste littéraire, j’ai dédié trois ans à l’oublier. Aussi bien on pourrait dire que Les Vainqueurs sont la tentative désespérée d’être païen. Mais qui connaît encore le paganisme, qui entend encore ce chant originel, ce vrombissement d’avant les temps modernes et qui avait choisi la Méditerranée pour décor. Oui, nous avons connu une manière d’être libre et cruel et beau dont tous les poètes ont interrogé les oripeaux. C’était avant la mort du grand Pan !

Quelle ne fut pas ma surprise en pleine écriture de ce cycle de découvrir que le dernier projet de Wagner encore sous influence nietzschéenne, et dont il ne reste qu’un synopsis, s’intitulait Les Vainqueurs. Être païen, qui est prêt à en payer le prix ? Au mieux pouvons-nous être athées si ce n’est indifférents ou endormis. Mais sur scène, les temps héroïques n’ont pas achevé leur révolution, quelque chose de ce paganisme qui est comme une manière d’affirmer tous les possibles, par-delà le bien et le mal, est encore à l’oeuvre. Vivre poétiquement serait donc une alternative aux religions et aux sagesses, le théâtre permettrait de définir cette manière d’être au monde, exacte, mais dont les règles sont courbes.

Ceci est donc l’histoire d’un homme qui a retrouvé dans les reflets d’or de la Méditerranée une manière de vivre si joyeuse que parfois sur ses lèvres apparaît un incompréhensible sourire, une énigme plus terrible que celle de la Joconde, de Bouddha et de l’ange de Reims ; tous ceux qui l’ont vu en sont transformés. Les Vainqueurs, c’est bien plutôt l’histoire de ce sourire qui peut-être a été sur un visage un jour, alors que le monde s’écroulait, sur un visage de jeune prince. Mais nous sommes libres de douter de son existence, ce doute est le combustible dramatique qui rend plus ou moins fous tous les destins.

Un garçon apprenait un jour ce sourire sur le visage d’une jeune prostituée. Sait-elle vivre, connaît-elle des secrets ? Elle dit que c’est un fossoyeur qui lui a enseigné l’art de ce sourire, et qu’un prince l’attend. Mais l’irruption de Ferrare, la planète négative de cette galaxie, un proxénète trafiquant d’armes qui cherche sa rédemption en incarnant le mal même, fait échouer le destin de ces trois personnages. Le garçon décide alors d’incarner à tour de rôle le prince, la prostituée et le fossoyeur pour retrouver le secret de ce sourire qu’il a cru apercevoir. Il est conduit sous ses trois masques à dialoguer avec Ferrare, qui, lui-même, sera transformé par le sourire de ces masques.

À travers ces trois rôles et les trois pièces de la trilogie, c’est une tentative de formuler la puissance du poème incarné dans ce fameux sourire. Puissance qui doute toujours d’elle-même puisque le personnage central est un imposteur déguisé. L’éthique, l’esthétique et la métaphysique comme trois cercles à franchir, peuvent donner une idée des couleurs des trois pièces. La révolution, la beauté et la mort en sont les trois décors.

Il ne reste plus qu’à redire que cette architecture ne serait rien si elle n’était mobile, incarnée, dansante. Il s’agissait pour nous de renouer avec ces grandes fêtes du théâtre où le spectateur se fraie un chemin dans une forêt d’anecdotes et de questions et où ses habitudes de consommateur culturel lui sont inutiles. Peu à peu, l’épopée se dépliant, c’est à l’homme unique que s’adressent les personnages, non pas à une foule. Et les péripéties du drame peuvent, dans leur arborescence, reconstruire un paysage intérieur qui échappe à toute idéologie.

Alors, c’est du théâtre populaire ? Oui, parce que c’est trop grand, trop long, trop philosophique, trop métaphysique, trop poétique et parce que, au-delà de toutes les figures et de toutes les idées, la seule qui soit adorée est celle du théâtre.

Olivier Py, Mars 2005

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  • Extrait

Cythère : C’est fini, Ferrare, je ne te reconnais plus comme mon adversaire. Va-t’en.
Ferrare : Mais tu disais que je serai ton égal, que nous irions tous les deux dans un paradis de glace.
Cythère : C’était il y a longtemps, tu ne gémissais pas. Pars maintenant, je dois chanter cette chanson.
Ferrare  : Tu ne peux pas m’abandonner.
Cythère : Va-t’en maintenant, je dois finir cette chanson, le public s’impatiente.

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  • Le programme

À 13h30 : Prologue
Où l’on voit comment un jeune garçon, enfermé dans une armoire, décide de reprendre les destins brisés de Florian, un prince en exil, de Cythère, une grande courtisane et d’Axel, un fossoyeur inspiré, pour les mener jusqu’à leur accomplissement.

Durée : 15 minutes
Le garçon dans l’armoire : Christophe Maltot
Cythère : Elizabeth Mazev
Axel, le fossoyeur : Olivier Balazuc
Florian, le prince : Thomas Matalou
Un homme : Pierre-André Weitz

Les Étoiles d’Arcadie
Les Étoiles d’Arcadie posent la question de la légitimité de tout pouvoir. Vient-il d’en haut, vient-il d’en bas, est-ce une puissance irrationnelle qu’un homme doit accueillir et craindre pour incarner une nation, est-ce l’exercice d’une raison en acte qui borde et organise les pulsions de la société ? Florian, un jeune prince, revient dans le pays de ses ancêtres, l’Arcadie. Cette Arcadie mythique a tout connu des arabesques de la fortune, morceau de l’empire soviétique puis dictature militaire, elle est aujourd’hui la proie des mafias, des proxénètes et de la mondialisation.

En perte de repères, une troupe de jeunes révolutionnaires est allée retrouver le tenant de la couronne, Florian, le seul qui, bien que les monarques aient été exilés depuis cent ans, ait assez de légitimité pour assurer un minimum de stabilité politique. Nous sommes donc dans le cas de figure paradoxal où un roi doit imposer la démocratie à un monde qui n’en veut pas.

Sitôt débarqué dans la patrie de ses pères, Florian promet à une vieille arcadienne de lui rendre ses fils disparus, il prend dans son cortège un jeune garçon muet qui est l’incarnation de cette promesse. Mais tout est plus complexe qu’il n’y paraît. Les révolutionnaires ont besoin de l’énergie financière d’un nouveau riche, Ferrare, sorte de deus ex machina qui tient dans sa main l’ensemble du pays. Le dictateur est en revanche un lucide analyste des désenchantements et la révolution ne se fait pas avec des mots…

Au coeur de cette lutte pour le pouvoir apparaît un autre thème qui hantera désormais tout le cycle des Vainqueurs  : le sourire. Florian a sur son visage un sourire mystérieux que tous interrogent ; sa légitimité lui vient de cet étrange sourire, dont on ne sait s’il est la réponse aux questions de l’humanité ou tout bonnement une imposture. Ce qui était une guerre pour le pouvoir devient un combat spirituel pour déchiffrer ce sourire, le gagner ou l’annuler, puisque ceux qui l’ont vu ne peuvent demeurer en paix. Florian donne avec son sourire non pas une, mais des centaines de définitions de la poésie. Non plus un exercice littéraire mais bien une manière d’être au monde, la seule manière de vivre, vivre poétiquement.

Durée : 2h30 et un entracte de 25 minutes
Par ordre d’entrée en scène :
Florian : Christophe Maltot
Orémus : Benoît Guibert
Une femme : Elizabeth Mazev
Lysias, son fils : Frédéric Giroutru
Jude : Olivier Balazuc
Nathan, fils du Dictateur : Thomas Matalou
Ferrare : Nazim Boudjenah
Lubna : Céline Chéenne
Le Dictateur : Bruno Sermonne
Elias, un enfant : Albert Killy, Louis Ritter, César Van Hove, en alternance
Des filles : Sylvie Magand, Elizabeth Mazev, Julienne Paul
Un garde : Pierre-André Weitz

Entracte de 30 min.

À 17h15 : La Méditerranée perdue
Florian, devenu Cythère, est une prostituée célèbre qui, sur les rivages de la Méditerranée, donne ses “enseignements” à toute une cohorte de soupirants. Dans son music-hall sont chantées les douleurs consenties et une joie indicible que sa présence plus que sa parole rend incontestable. C’est encore cette histoire de sourire qui hante une bande d’assoiffés en quête de révélations spirituelles.

Le général, ancien dictateur d’Arcadie, la supplie de lui rendre son membre viril ; n’est-elle pas comme une déesse antique, une allégorie de l’éros, une sorcière priapique ? En échange il lui donnera ce qu’il possède, ses palais, ses richesses, ses enfants. Le général a deux fils, tous deux également amoureux de la courtisane : Septime, un philosophe qui cherche de l’expérience sensible puisqu’il a lu tous les livres et que la chair n’est pas encore triste tant que Cythère danse, et Mozart, talentueux jeune musicien qui sert d’accompagnateur à Cythère. De son côté, la femme du général tente désespérément de reprendre le pouvoir qui lui échappe. Dans leur sillage, un poète grotesque, un médecin véreux, et Ferrare, ce parvenu arcadien, devenu pénitent du sourire de Florian-Cythère.

L’éros est-il tout puissant ? N’y a-t-il rien qui puisse égaler sa proclamation de la mort ? Cythère elle-même ne risque t-elle pas de devenir l’esclave de la force qu’elle a inaugurée ? C’est dans cette pièce que le projet spirituel de Florian-Cythère s’approfondit. La poésie, frayant encore avec l’éros et Dionysos, n’est pas une simple décoration de l’idéologie ou de la religion culturelle, elle est une possibilité terrible, elle est une des possibilités de l’humanité face à l’absence de toute causalité. Cythère est prête à payer les conséquences de son érotisation de la mort, de son grand saut dans l’affirmation de la vie, de son refus de toute métaphysique. Sans doute ce sont les chansons qui disent le mieux la voie qu’elle trace quand, à court d’argument, elle se transforme en chantre alangui. Les chansons, la musique et aussi ce sourire que rien ne corrompt et qui à travers les larmes du monde, brille comme une énigme.

Durée : 2h30
Par ordre d’entrée en scène :
Cythère : Christophe Maltot
Le Général : Bruno Sermonne
Le Docteur : Benoît Guibert
Parnasse : Olivier Balazuc
Mozart : Thomas Matalou
Septime, petit frère de Mozart : Frédéric Giroutru
Ferrare : Nazim Boudjenah
Madame, mère de Septime et Mozart, femme du Général : Elizabeth Mazev
Lubna : Céline Chéenne
Le Geôlier : Benoît Guibert

Entracte d'une heure.

À 20h45 : La Couronne d’olivier
Axel et Ferrare vivent de petits travaux à la morgue de Grasse, balcon au-dessus de la Méditerranée. On a peine à croire qu’Axel, vieux fossoyeur unijambiste a été autrefois Cythère et Florian. De même, il ne reste rien de Ferrare, le tigre des Balkans, que le sourire a fait sombrer dans une douleur infinie. Ferrare, s’il n’est tout à fait chrétien, est sur le bord de la conversion.

Que reste-t-il du sourire, cette manière d’être poétiquement au monde ? Presque plus rien. Axel ne le connaît encore que dans l’amour pour un jeune garçon mort dont on ne sait pas l’identité. De son côté, Lubna, devenue reine de théâtre, cherche un jeune cadavre pour décorer un de ses spectacles. Elle veut, par la scène, inventer la secte du sourire, imitation commerciale du sourire d’Arcadie. Le sosie du dictateur, qui a survécu à toutes les révolutions, veut aussi récupérer ce cadavre d’enfant pour des raisons moins artistiques ; il l’a tué par accident et craint que le scandaleéclabousse sa candidature de sénateur. Le jeune mort devient le croisement de tous les desseins. Et bientôt, c’est le combat spirituel qui se réengage. Si l’on croit au sourire il n’y a plus qu’à lui consacrer sa vie ou à tout faire pour l’annuler.

Le sosie du dictateur, qui a survécu à toutes les révolutions, veut aussi récupérer ce cadavre d’enfant pour des raisons moins artistiques ; il l’a tué par accident et craint que le scandale éclabousse sa candidature de sénateur. Le jeune mort devient le croisement de tous les desseins. Et bientôt, c’est le combat spirituel qui se réengage. Si l’on croit au sourire il n’y a plus qu’à lui consacrer sa vie ou à tout faire pour l’annuler.

Durée : 2h30
Par ordre d’entrée en scène :
Axel : Christophe Maltot
Ferrare : Nazim Boudjenah
Le Légiste : Benoît Guibert
Arthur : Thomas Matalou
Lubna : Céline Chéenne
Parnasse : Olivier Balazuc
Le Sénateur : Bruno Sermonne
Un jeune homme mort : Frédéric Giroutru
La Jeune Mariée : Céline Chéenne
Le Directeur de l’hôtel : Olivier Balazuc
Une mère : Elizabeth Mazev
La vraie Cythère : Elizabeth Mazev
Un jeune garçon : Frédéric Giroutru
Le vrai Florian : Thomas Matalou
Garde du corps : Pierre-André Weitz

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Sélection d’avis du public

Les Vainqueurs Le 8 mai 2006 à 12h11

Marathon théâtral, certes, mais la magie opère et d'acte en acte nous nous laissons entraîner par ces hérosà la fois mythiques et stéréotypés , mais si proches de nous dans leurs faiblesses et dans leur quête. Réflexion métaphysique, formules percutantes , humour, envolées lyriques, chants, mouvements, musique, performance de la mise en scène, tout concourt à un vrai et authentique spectacle théâtral. Une expérience dont on ne sort pas indemne!! Saluons aussi la prestation physique des comédiens et des machinistes. N'hésitez pas et lancez vous dans l'aventure!!

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Les Vainqueurs Le 8 mai 2006 à 12h11

Marathon théâtral, certes, mais la magie opère et d'acte en acte nous nous laissons entraîner par ces hérosà la fois mythiques et stéréotypés , mais si proches de nous dans leurs faiblesses et dans leur quête. Réflexion métaphysique, formules percutantes , humour, envolées lyriques, chants, mouvements, musique, performance de la mise en scène, tout concourt à un vrai et authentique spectacle théâtral. Une expérience dont on ne sort pas indemne!! Saluons aussi la prestation physique des comédiens et des machinistes. N'hésitez pas et lancez vous dans l'aventure!!

Informations pratiques

Théâtre du Rond-Point

2 bis, avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Champs-Elysées Librairie/boutique Restaurant Vestiaire
  • Métro : Franklin D. Roosevelt à 148 m, Champs-Élysées - Clemenceau à 216 m
  • Bus : Rond-Point des Champs-Élysées à 74 m, Rond-Point des Champs-Élysées - Franklin D. Roosevelt à 203 m, Rond-Point des Champs-Élysées - Matignon à 214 m, Palais de la Découverte à 237 m
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Plan d’accès

Théâtre du Rond-Point
2 bis, avenue Franklin Roosevelt 75008 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 28 mai 2006

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