
Deux jeunes filles font un pacte d’amitié si puissant qu’il défie les lois du réel et l’autorité des adultes. Dans sa nouvelle création, Joël Pommerat convoque le fantastique pour interroger l’amour, l’amitié et notre besoin de nous lier les uns aux autres. À partir de 13 ans
À partir de 13 ans
Rompu à l’art du conte, Joël Pommerat s’attachait jusqu’à présent à en déjouer le merveilleux. Dans Cendrillon, il renversait les clichés pour nous confronter aux terreurs de l’enfance. Avec Les Petites Filles modernes, il prend le contre-pied et plonge sans réserve dans le magique et le surnaturel, seuls véritables remparts face aux épreuves que traversent ses deux jeunes héroïnes.
Confrontées aux lois du monde réel et aux adultes qui voudraient les séparer, elles opposent les forces mystérieuses de l’enfance. Leur amitié inébranlable devient une arme si puissante qu’elle dépasse les limites du corps et de l’esprit. Et bouscule les liens entre enfants et adultes, ces derniers à la fois présents et absents.
Pour cette nouvelle incursion au cœur de l’adolescence et de ses tumultes, Pommerat imagine un « théâtre roman », où les événements se racontent en même temps qu’ils se vivent. Dans son univers en clair-obscur, les peurs et les cauchemars se déploient dans des espaces noirs et quasi-vides, à la lueur de vidéos hypnotiques. Une « déambulation dans la construction de soi » envoûtante et sans leçon de morale.
« Joël Pommerat incarne l’une des aventures théâtrales les plus brillantes de ces vingt dernières années. » Le Monde
De quoi parle cette pièce ? C’est une question rituelle et compréhensible. Il y a les faux sujets apparents et les vrais propos cachés. Les faux sujets, on est sûrs d’eux. Les autres, en tant qu’écrivain ou auteur on les cherche, on s’efforce de les développer, mais on n’est jamais sûr à l’avance de les saisir. C’est d’autant plus audacieux d’en parler avant que le « livre » ne soit terminé. De cette pièce on peut dire que c’est une histoire, vraiment une histoire au sens premier. Une histoire simple mais aussi une histoire complexe, constituée en son sein de plusieurs histoires. Ça parlera d’amour, au sens large, au sens où l’amitié serait de l’amour mais le vrai propos serait plutôt la peur et la colère.
Je ne sais pas encore si la part sombre et grave prendra le dessus sur l’humour et un peu de grâce, si le sentiment d’enfermement sera plus prégnant que la délivrance, c’est trop tôt pour savoir quelle part prendra le dessus.
C’est peut-être un spectacle qui intéressera les enfants, si cela ne les effraie pas catégoriquement. Mais bien sûr il faudrait aussi définir jusqu’à quel âge on considère qu’on est un enfant, et qu’on est intolérant à l’effroi. J’appelle ce qu’on est en train de faire du « théâtre roman » parce que dans cette pièce les choses se racontent en même temps qu’elles se vivent, une histoire se raconte et se vit en même temps, sans chronologie. À ce stade, je vois ce spectacle comme un contre-pied à un autre spectacle de ma compagnie Cendrillon, qui déconstruisait franchement les notions de « merveilleux » de « magique » et de « surnaturel » alors qu’ici je les prends au sérieux sans parodie, au premier degré. On verra.
Joël Pommerat
254, avenue de La Division Leclerc 92290 Châtenay-Malabry
En voiture : Stationnement libre le long de la Division Leclerc et le long de la rue Jean Baptiste Clément ou au parking de la Mairie Annexe (payant) situé au 301 avenue de la Division Leclerc.