Les Gaillardes

Paris 6e
du 18 novembre 2009 au 9 janvier 2010
1h15

Les Gaillardes

Comédie dramatique. A travers leurs actes désespérés, cinq femmes écrasées par leur condition ont décidé de faire mentir la fatalité. Gardes à vue, détentions provisoires et appels à la barre, ponctués de souvenirs et de rêves étranges, tel sera leur surprenant parcours.. Tantôt hilarantes, tantôt bouleversantes, toujours déroutantes, ces martyres rebelles interrogent devant nous leur propre culpabilité. Qui condamner ? Au nom de quelle justice ? Le verdict reste à prononcer.
  • Le destin de cinq femmes

Les Gaillardes entrecroisent le destin de cinq femmes qui représentent autant de fardeaux que la société, ses rouages et ses acteurs leur font porter. La pièce met en scène le parcours de cinq martyrs qui ont été menées à commettre l’irréparable, ou à tenter de le faire. Entre leur appel à la barre face aux juges et jurés, et l’annonce du verdict, chacune va vivre et revivre devant nous quelques instants de leur existence rythmée par des impératifs, des désirs et des besoins qui émanent trop peu d’elles et tellement trop des autres.

Héloïse la femme battue et amoureuse, Angélique la femme raillée et laborieuse, Anne-marie la femme au foyer livrée à ses treize enfants, Armelle la femme quittée par son mari et privée de son fils, et Stéphanie l’homme qui a réussi à devenir un femme, vont donner à voir l’odieuse spirale d’un quotidien qui les engloutit tout à fait, et qui les a fait s’oublier complètement.

Un homme vient peupler les instants donnés à voir par ces femmes. Cet homme est tour à tour le mari de l’une, l’amant de l’autre, le collègue, le journaliste, le caissier d’en bas, le présentateur télé, le psychiatre ou le juge. Il est la déclinaison cynique du mâle et de toutes les dérives que le jeu des genres a pu engendrer.

Distribution en alternance.

  • Note d’intention de l’auteur

A l’heure ou la parité semble être de rigueur, la libération de la femme, un acquis, l’égalité des sexes une vérité à priori incontestable, et le féminisme relever du topos social, il reste assez frappant qu’un gouffre sépare le discours et l’idée d’avec les faits et la quotidienneté de leur mise en pratique.

En traitant de la condition féminine j’ai voulu mettre en lumière l’un des nombreux paradoxes que notre société se plaît à occulter aussi bien qu’à entretenir. Les moyens sont divers, plus ou moins évidents, plus ou moins ancrés dans une sorte d’inconscient collectif. Aujourd’hui la femme doit être libérée, mais pas trop, doit travailler mais ne pas gagner trop, doit être mère, tout en restant sublime et fatale.

J’ai voulu interpeller le public sur ce qui sonne comme une évidence aujourd’hui, à savoir la liberté, l’égalité et le droit de la femme, mais qui l’est en réalité beaucoup moins que postulée. Et si je veux m’adresser à un jeune public, c’est parce qu’il compose justement le monde d’aujourd’hui, et s’apprête à constituer la société de demain. Les hommes et les femmes devant qui se joue le spectacle pourront ainsi considérer ou reconsidérer le point de vue que je soumets sur la condition féminine, et en appréhender les enjeux.

A ce titre, la mise en scène du projet place délibérément les spectateurs dans une position de jurés - et de juges - en ce sens qu’ils assistent au procès de ces femmes, ainsi qu’à leur histoire, au travers de flash-back qui sont autant d’images fortes soutenues par des musiques et rythmiques inspirées par la symphonie de nos quotidiens. Ils possèdent à la fin de la pièce, assez d’éléments pour exercer leur sens critique et formuler ensuite, dans le débat qui lui succède, une subjectivité propre.

De même, avec ces femmes, je joue sur la pluralité de leurs maux, la diversité de leur sort et parallèlement, la similitude de leur condition. Ces femmes pourraient être n’importe quelle femme, venir de n’importe quel milieu, évoluer dans n’importe quel univers socioprofessionnel, partant, concerner tout le monde. Elle pourrait être une de nos voisines, une tante, une amie, une mère ou soi même. C’est ainsi qu’on les voit tour à tour former une masse monstrueuse et impressionnante derrière des costumes uniformisants, et incarner une individualité propre et clairement identifiable.

J’ai aussi voulu mettre en exergue le fait déroutant qu’en dépit de la similarité du vécu, du lot commun de certaines personnes, il demeure aujourd’hui difficile de se soutenir, de s’épauler, de s’allier. Toutes vivent dans le même immeuble, se croisent sans se connaître, se heurtent sans s’excuser, se retrouvent dans la queue d’un supermarché où elles se considèrent sans aucune forme de solidarité.

L’homme de la pièce joue aussi sur cette ambiguïté là, à la fois identifiable, particulier, à la fois outrancièrement iconique du genre masculin, il peut être n’importe lequel d’entre nous, on peut le voir n’importe où, dans un supermarché, sur un plateau télé, dans l’appartement de notre sœur, chez nous… Son masque blanc, symbole si cher au théâtre, qui le rend tour à tour effrayant, clownesque, ridicule, ou odieux, participe de cette dichotomie entre la richesse des possibles qu’offre ce visage neutre, et la stigmatisation d’un genre unique qu’il peut aussi représenter.

Le poids médiatique (avec le journal télévisé enregistré), la culture de masse régressive à plus d’un titre (avec le show télé), la complaisance du politique et de l’intelligentsia (avec le philosophe péremptoire) sont quelques un des phénomènes incarnés par ce personnage.

L’humour enfin. A lire ces lignes, il serait peut être à redouter un spectacle sentencieux, donneur de leçons et pour le moins plombant, mais le pièce, par son écriture et sa forme particulière fait aussi la part belle à l’humour, l’ironie et le cynisme. Les héroïnes de la pièce demeurent des figures éminemment théâtrales, excessives, déroutantes, drôles, et démesurément humaines. La Compagnie Mieux Vaut En Rire axe toutes ses créations autour de ce regard sur le monde qui mêle une lucidité amusée à une ironie parfois cinglante. Le rire nous semble le meilleur moyen de s’attaquer à des problématiques plus ou moins lourdes, d’aborder des questions épineuses, et d’activer le rapport au spectateur.

Il y aurait encore beaucoup à dire à bien des égards sur les nombreuses composantes de ce spectacle, mais ce serait empêcher de voir, et d’interpréter – et ce serait priver le débat qui suit le spectacle de la richesse que nous lui souhaitons.

Mickaël Délis

Sélection d’avis du public

Les Gaillardes Le 19 novembre 2009 à 16h25

Salut Mickaël... je pense que tu te souviens de moi. Céline, la cousine d'Arnaud et Christophe Ducasse ! ça fait 3000 ans ! je pense venir demain soir voir ta pièce ; ça promet ! Seras tu visible à l'issue du spectacle ? juste pour te faire une bise et te donner mon avis... je t'embrasse bon courage et bravo pour ta carrière !

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Les Gaillardes Le 19 novembre 2009 à 16h25

Salut Mickaël... je pense que tu te souviens de moi. Céline, la cousine d'Arnaud et Christophe Ducasse ! ça fait 3000 ans ! je pense venir demain soir voir ta pièce ; ça promet ! Seras tu visible à l'issue du spectacle ? juste pour te faire une bise et te donner mon avis... je t'embrasse bon courage et bravo pour ta carrière !

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8, rue de Nesle 75006 Paris

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Nesle
8, rue de Nesle 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 9 janvier 2010

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