Les Démineuses

du 23 octobre au 24 novembre 2013

Les Démineuses

L’équipe féminine formée au déminage par l’ONG Scandinavian Aid est composée de cinq femmes libanaises, toutes originaires des villages touchés par les destructions. Fortes de l’autonomie que leur confère leur confortable « salaire de la peur », ces femmes ne se contenteront pas de déminer leur sol, elles se donneront pour mission de déminer aussi leur vie. Une histoire librement inspirée de faits réels.

Femmes et mines antipersonnel
Les faits
Avant propos de l’auteur - metteur en scène
La mise en scène

  • Femmes et mines antipersonnel

À la suite de la guerre meurtrière de 2006, le sud du Liban est infesté par deux millions de mines antipersonnel. L’équipe féminine formée au déminage par l’ONG Scandinavian Aid est composée de cinq femmes libanaises, toutes originaires des villages touchés par les destructions. Leur engagement met tous les jours leur vie en péril, mais qui brave la mort tous les jours ne craint plus d’affronter l’adversité. Fortes de l’autonomie que leur confère leur confortable « salaire de la peur », ces femmes ne se contenteront pas de déminer leur sol, elles se donneront pour mission de déminer aussi leur vie. Une histoire librement inspirée de faits réels.

  • Les faits

Du 12 Juillet au 14 Août 2006, lors de la guerre qu’Israël menait contre le Hezbollah, les forces israéliennes ont largué des milliers de bombes à sous munitions sur le sud du Liban. Bien que la guerre se soit arrêtée le 14 Août 2006, les deux millions de mines antipersonnel dispersées sur le territoire continuent de faire des morts et des blessés. En 2008, on comptait 320 victimes civiles. En 2009, 27 équipes de démineurs, financées par des ONG européennes, continuent d’opérer sur le territoire dont le déminage total prendra encore des années. Certaines de ces équipes ne sont formées que de femmes. À ce jour, 14 démineurs sont morts sur le terrain et 44 autres ont été blessés.

  • Avant propos de l’auteur - metteur en scène

En Mars 2009, lancée dans la préparation d’un nouveau projet documentaire qui me tenait à coeur, j’ai passé deux mois auprès de femmes du sud du Liban qui avaient choisi des’engager dans le déminage du million de mines antipersonnel larguées par les Israéliens en 2006. Pour cela, j’ai dû au préalable franchir de nombreux obstacles. D’abord obtenir l’autorisation d’investigation auprès des trois ONG qui emploient des femmes, puis obtenir l’autorisation de l’armée libanaise pour avoir le droit de les accompagner sur les terrains minés, accepter de porter en permanence un casque et un tablier blindé de protection pesant huit kilos, rester à trente mètres des démineuses pendant qu’elles opèrent, par mesure de sécurité, etc.

Le fait d’être une cinéaste franco-libanaise parlant l’arabe, venant de France pour s’intéresser à leur sort, les accompagnant sur le terrain dès 6h30 du matin, et passant beaucoup de temps avec elles après leur travail, tout cela m’a permis de créer des liens intimes avec ces femmes, ce qui n’est pas chose simple dans le sud du Liban, dominé par les instances du Hezbollah. D’un courage et sang-froid impressionnants, ces femmes extraordinaires, en majorité chiites, m’ont ouvert leur coeur et m’ont parlé sans tabous des motivations qui les avaient poussées à faire un métier aussi périlleux. Pour chacune d’entre elles, c’était le seul moyen de prendre leur destin en main, le seul métier respectable qui leur permettait de gagner autant d’argent et d’acquérir une autonomie financière. Il était dangereux bien sûr, et elles y risquaient leur vie, mais c’était le prix à payer pour accomplir leur rêve. Et pour toutes, ce rêve relevait du défi. En effet, le danger que ces femmes affrontent tous les jours les a désinhibées. Progressivement, elles ont toutes eu l’audace de s’affranchir de leur condition de femmes chiites, normalement soumises aux règles de la famille et de la communauté. Ainsi me suis-je aperçue après deux mois passés en leur compagnie, qu’un germe d’une sorte de « !Mouvement de libération de femmes !» naissait dans le lieu le plus improbable du Liban. Incroyable histoire ! Et surtout exemplaire ! !

Une fois mon investigation terminée, j’ai écrit mon projet de documentaire, j’ai trouvé un producteur, il a envoyé mon dossier à toutes les chaînes de télévision françaises, et elles ont toutes aimablement répondu que cela ne correspondait pas à leur « !ligne éditoriale !» ! ! Pas d’accord, pas de financement, il me fallait donc renoncer au documentaire. Mais pour moi, après tant d’efforts, il n’était pas question d’enterrer à jamais ce projet, alors j’ai décidé d’en faire une pièce de théâtre. Il y a longtemps que je suis liée au théâtre. J’ai moi-même été comédienne avant de passer de l’autre côté de la caméra. Ma fille est comédienne depuis de nombreuses années, elle a fait partie de différentes compagnies, et j’ai toujours suivi son parcours de très près.

Après y avoir plus précisément réfléchi, je me suis aperçue qu’une pièce de théâtre me permettrait d’avoir beaucoup plus de liberté qu’un documentaire, je pouvais mettre en scène les confidences les plus intimes que ces femmes m’ont livrées, alors qu’elles se seraient sans doute censurées devant une caméra. Je me suis donc octroyée toutes les libertés ! ! Y compris celle de commenter les dogmes des religions, et aussi le Coran, en cherchant une résonance dans les délires éthyliques d’Omar Khayyam, un célèbre poète persan du 11ème siècle, musulman, mais en révolte contre les dogmes religieux. Ses quatrains, interdits en Iran, sont imprimés au Liban, et pour la plupart des chiites, lus sous le manteau. Bien évidemment, pour éviter toute récrimination, j’ai non seulement changé le nom des personnages, mais j’ai aussi brouillé les pistes qui mèneraient à l’une des trois organisations non gouvernementales qui m’avait plus librement ouvert ses portes.

Quatre des personnages que j’ai créés sont librement inspirés des femmes que j’ai rencontrées lors de mon investigation. Les personnages de Shéhérazade et Lina ont été imaginés par moi pour décoller de la réalité. Lina représente la jeunesse massacrée par la guerre, et Shéhérazade incarne la rebelle porteuse de mes convictions, mais prisonnière de sa condition.

Lorsque je me suis lancée dans l’écriture de ce projet que j’avais dès le départ l’intention de mettre en scène, je me suis interrogée sur la manière d’évoquer les séances de déminage, et j’ai opté pour une chorégraphie gestuelle, décrite assez précisément dès la première page de la continuité des scènes dialoguées.

  • La mise en scène

Le principal atout de la pièce « !Les démineuses !» est la vivacité des personnages, l’esprit d’équipe, la solidarité, la chaleur humaine, l’humour ; tout ceci esquissé par des dialogues passant du drôle au tragique ! Toute cette vie implique une direction d’acteur poussant à l’authenticité, et donc à des échanges entre les personnages plutôt qu’à un discours frontal, face au public.

Pas de décor, mais des images vidéo courant tout au long du spectacle pour suggérer l’espace dans lequel les démineuses évoluent. Leur local est une maison percée par des trous d’obus et dans laquelle subsiste encore un espace viable. Costumes et accessoires étofferont l’univers ! ; gilet de protection contre les explosions, casques, détecteurs de mines, panneau « Danger – mines »...

Les scènes de déminages seront suggérées par une chorégraphie gestuelle, décrivant précisément le protocole à suivre par les démineuses lorsqu’elles tombent sur une mine. Une musique installant un climat de suspense soutiendra la tension dramatique. Le travail de direction d’acteur commencera précisément par ce travail chorégraphique, une manière de soumettre toute l’équipe de comédiennes à une même discipline, ce qui leur donnera un style, exactement comme les réelles démineuses libanaises : elles ont suivi un entraînement de plusieurs mois pour acquérir la technique et les gestes essentiels pour déminer sans exploser. Car le moindre faux-pas... c’est la mort.

Pour les croyants, la mort renvoie au ciel ou à l’enfer. C’est pourquoi, lorsqu’elles explorent un terrain en risquant leur vie, les démineuses seront toujours sur fond de ciel. Lorsqu’elles sont à l’intérieur de leur local, un mur percé par un énorme trou d’obus donnera aussi sur le ciel. Il sera décliné sous toutes ses formes : bleu, nuageux, sombre, et ses déclinaisons interfèreront dans la tension dramatique. Lorsque le temps est orageux, les démineuses sont condamnées à rester enfermées dans leur local, dans une atmosphère électrique propice au conflit.

Enfin le ciel renvoie au temps qui passe, d’une manière chronologique, ! du matin au soir, ou encore, de nos jours jusqu’aux origines de l’univers. Pour la démineuse Shéhérazade, scientifique agnostique, la question n’est pas « Où vais-je ? » mais « D’où viens-je ? ». C’est pourquoi elle nous entraînera vers un voyage cosmique illustré par des images prises par le télescope du satellite Hubble.

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Sélection d’avis du public

Très bon! Par Séverine L. - 22 novembre 2013 à 13h57

J'y suis allée hier soir et j'ai passé une très bonne soirée. Je vous le recommande car même si le sujet n'est pas gai, on tombe pas dans le mélo. (juste une petite longueur pour moi lors du monologue...). On partage un moment de grande complicité entre des femmes auX destinS particulierS. A voir

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Très bon! Par Séverine L. (3 avis) - 22 novembre 2013 à 13h57

J'y suis allée hier soir et j'ai passé une très bonne soirée. Je vous le recommande car même si le sujet n'est pas gai, on tombe pas dans le mélo. (juste une petite longueur pour moi lors du monologue...). On partage un moment de grande complicité entre des femmes auX destinS particulierS. A voir

Informations pratiques

Vingtième Théâtre

7, rue des Plâtrières 75020 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Ménilmontant
  • Bus : Henri Chevreau à 66 m, Julien Lacroix à 190 m, Pyrénées - Ménilmontant à 392 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Vingtième Théâtre
7, rue des Plâtrières 75020 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 24 novembre 2013

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