Le petit (H)arlequin

du 21 janvier au 8 février 2003

Le petit (H)arlequin

Soliloque comique en cinq mouvements.

Présentation
La genèse
De Harlequin à Arlequin
Le masque
La fonction théâtrale
Pourquoi Le petit arlequin ?
En bref

Présentation

Soliloque comique en cinq mouvements.

Un an après le succès de Monnaie de singes, c'est avec un grand bonheur que nous accueillons la création du petit arlequin après une résidence de 3 semaines à Pierrefonds.

Arlequin, valet farceur du théâtre occidental, se retrouve pour la première fois, dans la situation de soliloquer avec le public. Il porte le masque d'un super héros pour mieux cacher son identité. Le petit arlequin, petit, comme on dirait le petit homme perdu dans sa solitude d'humain, arlequin sans majuscule comme s'il annonçait un nom commun : le peuple !

Nous assistons à tour de rôle au questionnement amusé d'arlequin sur sa condition, et à la tragédie de l'acteur dépossédé de lui-même. " Être arlequin ou ne pas être arlequin ". Ce spectacle met en évidence les limites loufoques et douloureuses qui existent entre l'acteur et le personnage, entre le monde réel et son miroir, le théâtre.

La genèse

Dans mon précédent spectacle, Monnaie de singes, créé au cloître des Célestins (festival d'Avignon 2000), j'avais imaginé la rencontre inédite de trois grands personnages de l'histoire du théâtre mondial : le Roi Singe, de l'Opéra de Pékin ; Tarô-Kaja, le serviteur du Kyôgen japonais ; et Arlequin, le valet de la Commedia dell'arte. Dong Zhi Hua (Chine) interprétait le Roi Singe, alors que Matsumoto Kaoru (Japon) jouait Tarô-Kaja, et que j'incarnais Arlequin. Jusqu'à ce que je leur propose ce projet, chacun de mes deux partenaires n'avaient évolué que dans les milieux traditionnels des théâtres de leur pays. Leurs appartenances à des univers rigoureusement différents, entraînaient inévitablement des manières de penser le théâtre ou la vie ordinaire aussi distinctes entre elles qu'elles l'étaient de ma conception occidentale. Par les contrastes que provoquait la réunion de ces trois protagonistes, cette rencontre engendra finalement une farce détonante sur les divergences de langages, de cultures et de théâtres.

Paradoxalement, au-delà des échanges interculturels qui constituaient le thème central de Monnaie de singes, c'est la redécouverte d'Arlequin qui s'est avéré pour moi, une source d'inspiration insoupçonnée qui s'est peu à peu imposée. Alors, le désir d'écrire un solo pour Arlequin est apparu : un nouveau spectacle, tel un voyage immobile, plus concentré et profond, dans lequel ce perpétuel farceur, après s'être joué des écarts de cultures dans Monnaie de singes, pourra s'amuser de sa propre histoire comme des inquiétudes de notre troisième millénaire naissantŠ parce que l'esprit de la farce triomphera toujours.

De Harlequin à Arlequin

Arlequin est le valet du théâtre occidental par excellence ; on le retrouve dans de nombreuses étapes de l'histoire de notre théâtre européen, de la " commedia dell'arte " italienne du XVIe siècle à la pantomime française de la fin du XIXe siècle, en passant par Marivaux ou GoldoniŠ Son nom (qui est aussi considéré comme un nom commun) est parfois assimilé au théâtre même : le cadre des scènes de nos théâtres ne porte-t-il pas le nom de " manteau d'arlequin " ? On ne peut donc pas le réduire à un simple personnage ; il est bien plus multiple et complexe : il est insaisissable. Derrière son nom, on devine aussi de nombreux mythes qui vont de Odin (dieu scandinave assez complexe, comparé à Mercure et qui symbolise les forces incontrôlables, surhumaines et frénétiques qui s'emparent de l'amant, du poète ou du guerrier-fauve) à la mesnie Hellequin du Moyen-ge (chasse sauvage de damnés courant dans les campagnes jusqu'au jour du jugement dernier). Un de ses ancêtres, Croquesot, comptait déjà parmi les personnages du " Jeu de la feuillée " d'Adam de la Halle, au XIIIe siècle, avec la fonction de messager du roi Hellequin. Mais les premiers documents dans lesquels apparaît strictement le nom de " Harlequin " datent de la fin du XVIe siècle, son nom s'orthographie alors avec un " H ".

Le masque

Le masque au cuir sombre d'Arlequin reste lui aussi un mystère, avec ses formes étonnamment géométriques et son relief de corne sur un seul côté du masque. Prendre ce masque aujourd'hui et s'en couvrir sur le théâtre, s'apparente peut-être à l'individu anonyme qui, dans la mégapole moderne des Comics du XXe siècle, s'empare d'un masque de super héros pour cacher son identité afin de défendre une idée de la justice. On peut aussi penser à la tradition du Carnaval qui propose aux hommes d'éprouver " le monde à l'envers " pour un temps donné : les gens d'en bas (le visage caché par un masque) peuvent alors prendre impunément leur revanche sur les puissantsŠ à coups de bâton.

La fonction théâtrale

Arlequin, comme tous les valets du théâtre classique, n'existe pragmatiquement sur la scène que dans sa relation aux autres. Que cela soit avec son maître (à qui il doit le respect) ou avec son amoureuse (devant qui il ne peut se contenir), c'est toujours en réaction au monde extérieur que sa réalité se définit, il n'a pas d'autonomie propre.

Dans Le petit arlequin, je l'extrais de cette mécanique séculaire dans laquelle nous le connaissons et le reconnaissons, pour le mettre dans la situation inédite de soliloquer avec le public. Alors, par le rire éternel de la farce, Arlequin se retrouvera sur le divan et son analyste sera son acteurŠ À moins que cela ne soit le contraire, car nous verrons aussi l'acteur face au masque, face au problème tangible posé par l'incarnation d'un personnage sur une scène.

Pourquoi Le petit arlequin ?

Sur une scène, le personnage d'Arlequin déclenche généralement le ralliement intime de chaque spectateur, il représente chacun de nous face à l'hostilité d'un monde étranger (cf.: Charlot, l'arlequin moderne du XXe siècle). Il est la vox populi. Voilà pourquoi, j'ai appelé ce soliloque d'Arlequin, Le petit arlequin. Petit, comme on dirait Le petit homme, perdu dans sa solitude d'humain ; et arlequin sans majuscule, comme s'il s'agissait d'un nom commun, ou du commun des mortels : le peuple !

En bref

Le spectacle étudie finalement les limites loufoques et douloureuses qui existent entre l'acteur et le personnage ou entre le monde réel et son miroir, le théâtre. Nous assisterons, à tour de rôle, au questionnement d'Arlequin sur lui-même (" être ou ne pas être ") et, à la tragédie de l'acteur dépossédé de lui-même (" être Arlequin ou ne pas être Arlequin "). Ces spirales cocasses renverront peut-être le spectateur à un questionnement intime sur l'identité indivisible d'être humain.

Au XVIe, notre Harlequin faisait ses premiers pas dans la commedia dell'arte tandis que l'Europe de la Renaissance voyait Rabelais puis Montaigne nous offrir les premières notions de l'humanisme qui accouchèrent de l'homme moderne. Quelle sera la pensée du monde qui entoure notre petit arlequin ?

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Informations pratiques

Malakoff scène nationale – Théâtre 71

3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Hauts-de-Seine Librairie/boutique Restaurant
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  • Bus : Hôtel de Ville à 129 m, Victor Hugo à 141 m, Plateau de Vanves à 231 m, Pierre Larousse - Carrefour du 8 Mai 1945 à 301 m, Adolphe Pinard à 394 m
  • Voiture : Périphérique, sortie Porte de Vanves ou Porte Brancion puis direction Malakoff Centre-ville.

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Plan d’accès

Malakoff scène nationale – Théâtre 71
3, place du 11 Novembre 92240 Malakoff
Spectacle terminé depuis le samedi 8 février 2003

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