Le gardien

Paris 6e
du 20 mai au 28 juin 2003
1H40

Le gardien

Le gardien se déroule dans un débarras où s’entassent les objets les plus hétéroclites.
Un clochard et deux frères, individus aux moeurs et au passé douteux, s’y observent, se narguent, se tendent des pièges ; chacun cherchant à rester maître du terrain. Plus que de trois personnages, il s’agit de trois styles de langage dont le «réalisme» n’est que l’expression de l’inaccessibilité radicale du réel. Comme le dit Pinter… «un langage où, derrière ce qu’on dit, c’est autre chose qui s’exprime». Ce qui propose aux interprètes un rare et passionnant défi.

Le spectacle
Projet de mise en scène

Le décor

Harold Pinter

Les Pantins de Pantin

Le gardien se déroule dans un débarras où s’entassent les objets les plus hétéroclites.
Un clochard et deux frères, individus aux moeurs et au passé douteux, s’y observent, se narguent, se tendent des pièges ; chacun cherchant à rester maître du terrain. Plus que de trois personnages, il s’agit de trois styles de langage dont le «réalisme» n’est que l’expression de l’inaccessibilité radicale du réel. Comme le dit Pinter… «un langage où, derrière ce qu’on dit, c’est autre chose qui s’exprime». Ce qui propose aux interprètes un rare et passionnant défi.

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Des êtres acculés par une société cruelle vont se débattre dans une chambre sinistre et se battre entre eux sans même avoir comme but de prendre le dessus l’un sur l’autre. Ils ne cherchent pas d’issue - ils gardent à peine le souvenir d’un monde sordide -, ils ne prétendent pas modifier ou critiquer ce monde qui les a poussés vers les marges. Ce ne sont guère des révoltés.

Parfois, un semblant de pitié se manifeste même entre eux. Mais il est vite noyé dans l’incompréhension. Leurs discours, engendrés par l’immense solitude qu’ils subissent, ne peuvent guère être reçus ni compris. Ils ont néanmoins des projets qu’ils ne réaliseront jamais : la construction de la cabane dans le jardin, le déplacement jusqu’à un quartier lointain pour récupérer des papiers, la décoration de la chambre...

Je vois cette chambre où va se dérouler la pièce comme la représentation satyrique de leurs cerveaux : un espace plein de symboles inutiles du passé, entassés à jamais dans ce dépotoir où ils rouillent. Comment se manifestent, toutefois, les évocations d’un monde perdu ? Ne seraient-elles que le constat d’un vide qui devra, forcément, se combler avec la dynamite du désespoir ? Ces personnages deviennent justement de cartouches, comme des poupées bourrées d’explosifs, maniées par un marionnettiste terrible. Mais la plupart des fils qui servaient à leurs manipulations ont été coupés. Et, de ce fait, le danger qu’elles représentaient a été aboli par un danger majeur : celui du monde lui-même.
Mais comment peut-on avoir peur du monde quand on a été oublié par le monde ?
Le fil coupé qui reliait une partie de la marionnette à la main du manipulateur deviendra pour elle un début de délivrance, mais aussi le commencement de sa mort.

L’auteur a conçu cette pièce à la fin des années cinquante. Je vois là une métaphore féroce - et prémonitoire - de ces débuts du XXI siècle. Je ne sais pas s’il a voulu être visionnaire, mais il a lu bien avant d’autres le phénomène de l’exclusion paralysante qui sévit dans le monde actuel, avec la grossièreté de la “mondialisation”.

Hugo Herrera

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Un dépotoir presque. Un lieu encombré, puant et sombre, un endroit pour les rats. Par les fentes des murs arrive une lumière blafarde de la ville des hommes. Des bribes d’une grosse toile d’araignée collent aux personnages et entravent leurs mouvements. Ils font un parcours semé d’obstacles. Ils sont obligés de bouger dans un espace extrêmement réduit par l’entassement de tout genre d’objets. Se faire une place parmi les éléments encombrants qui remplissent la chambre, se cogner souvent contre des objets qui risquent de leur tomber dessus, et se heurter à des partenaires qui prétendent occuper une place déjà prise, devient une exigence presque acrobatique pour des personnages usés.

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Harold Pinter se situe, parmi les auteurs dramatiques d’après-guerre, au premier rang de la “nouvelle vague” anglaise, grâce à une production variée qui, à partir de 1957, s’échelonne sur plus de vingt ans. 

Acteur pendant une dizaine d’années, (il l’est encore à l’occasion) et plus tard metteur en scène, poète et auteur de nouvelles, puis de saynètes et de pièces pour le théâtre, la radio et la télévision, il est devenu par ses adaptations cinématographiques de romains contemporains, l’un des scénaristes plus recherchés du monde. Dans ses textes, comme dans ses activités d’homme de théâtre, Pinter passe d’un moyen d’expression, d’un genre à l’autre avec une aisance et un bonheur inégalés par ses contemporains. 
Malgré l’extrême diversité de ses dons, c’est sur ses oeuvres théâtrales qu’est fondée sa notoriété. Dans ce domaine, c’est l’écrivain le plus novateur et le plus fécond de sa génération.

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L’Association Les Pantins de Pantin a été créée en 1993 pour “développer la connaissance et la pratique de l’art théâtral et de l’art musical sous toutes ses formes, produire des spectacles théâtraux et musicaux, développer la recherche artistique et pédagogique”.
Elle parraine le stage “La voix, le geste et la mer”, stage de formation théâtrale et vocale à travers la création d’un spectacle de théâtre musical qui a lieu depuis douze ans à Granville.
En 1994, elle collabore avec “Les jeunes de l’Aube”, théâtre d’Orly, dans la création de Long voyage au soleil (texte et mise en scène de Hugo Herrera), au Centre Culturel “Aragon-Triolet” de la ville d’Orly et au théâtre “La Luna”, au Festival d’Avignon de cette année.

Elle aide à la constitution de la Compagnie “H2O” et la soutient dans la création de Borges, trois meurtres, version théâtrale de trois nouvelles de Borges, de Hugo Herrera, qui signe aussi la mise en scène, présenté au Festival d’Avignon de 1995 et 1996 et en tournée ultérieure, ainsi que dans la création de Le prince heureux, version théâtrale et mise en scène de Hugo Herrera de la nouvelle de Oscar Wilde (Festival d’Avignon, 1999). Elle organise la lecture de la pièce Mako Toro de Hugo Herrera en 2001.

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8, rue de Nesle 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 28 juin 2003

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Spectacle terminé depuis le samedi 28 juin 2003