Le décaméron des femmes

du 26 janvier au 19 février 2000

Le décaméron des femmes

CLASSIQUE Terminé

... six jeunes comédiennes incarnent six femmes russes que le hasard a réunies pendant un séjour en maternité et qui font connaissance en se parlant des hommes restés au-dehors, racontant, journée après journée, quelques histoires tristes ou souriantes sur l’amour, la violence, le désir et la honte.

Cette très belle adaptation d’un roman russe des années 80, créée au Petit Odéon à l’automne 1998, a d’emblée conquis le public et mérité d’être reprise dans un espace plus vaste. Sous la direction de Julie Brochen (qui vient de remporter le Prix Plaisir du Théâtre), six jeunes comédiennes incarnent six femmes russes que le hasard a réunies pendant un séjour en maternité et qui font connaissance en se parlant des hommes restés au-dehors, racontant, journée après journée, quelques histoires tristes ou souriantes sur l’amour, la violence, le désir et la honte qu’elles ont pu éprouver.

"Quelle maison de fous", enrage Emma.
Elle se tourne sur le ventre, coince son livre - le Décaméron - entre ses coudes, tire son oreiller sur sa tête et essaie de se concentrer.
Elle travaille à sa mise en scène. En entrant dans la salle, les spectateurs ne seraient pas accueillis par les ouvreuses habituelles mais par des moines au capuchon rabattu sur les yeux. Ils contrôleraient leurs billets, les placeraient dans la salle obscure, éclaireraient les travées et les numéros des fauteuils avec des lanternes à l'ancienne (il faudra faire un saut à l'Ermitage pour chercher un modèle et prendre des croquis).

La scène serait ouverte, faiblement éclairée par une lune bleuâtre. Le décor représenterait une place à Florence, l'ombre d'une fontaine, un porche d'église surmonté de l'inscription MEMENTO MORI : souviens- toi que tu dois mourir.
De temps en temps, les moines chargés de ramasser les cadavres traversent le plateau avec leur charrette. Une cloche... Il faut absolument une cloche du début à la fin - pour qui sonne le glas - et que dès l'ouverture du rideau, la mort plane dans la salle. Sur cette toile de fond, dix joyeux drilles se racontent leurs histoires.
Oui, c'est assez loufoque ! Partout la peste, la mort, la misère, et au milieu du désastre, ce groupe de gentilshommes, leurs dames, leurs rires, leurs romances, leurs gaudrioles...

Nous ici, nous ne souffrons pas de la peste mais d'une banale maladie de peau - il s'en déclare très souvent dans les maternités - et voilà ! c'est l'hystérie, les crises de larmes... Le monde a-t-il donc tellement dégénéré ?
Ah ! Les bonnes femmes ! Elles sont bien impatientes de commencer les lessives ! Moi j'ai la nausée rien que d'y penser : trente pointes, trente couches et l'hiver autant de molletons, le tout à faire bouillir et à repasser des deux côtés ! Il y a de quoi devenir folle ! À l'Ouest, ils utilisent depuis longtemps des couches jetables et des culottes en plastique. Notre peuple est censé faire de l'espionnage industriel, on pourrait nous rapporter des choses utiles de temps en temps !
Mais non, toujours l'électronique...

"Oh ! les filles, vous ne pourriez pas chialer à tour de rôle ? J'ai des moustiques dans les oreilles! A force de vous tracasser, vous allez vous tarir le lait et vous serez bien avancées." Cet éclat vient de Zina, une "femme sans domicile fixe", selon l'expression consacrée qu'emploient les médecins à la visite.
Autrement dit une vagabonde. Personne ne lui rend visite, rien ne la presse de quitter la maternité.
"Si au moins on avait quelque chose à penser, quelque chose d'intéressant", soupire Natacha. Emma a une illumination : "Dites voir, les petites mamans, vous connaissez le Décaméron ?" Elle brandit au-dessus de sa tête un gros livre à la couverture rutilante. Évidemment, la moitié d'entre elles l'avaient lu.
"Pour les autres, je résume : pendant une épidémie de peste, dix garçons et filles quittent la ville pour se mettre en quarantaine, comme nous. Chaque jour, ils se racontent des histoires sur la vie, les ruses des amants, les tragédies causées par l'amour... Pourquoi n'en ferions- nous pas autant ?"

Elles n'attendaient que ça pour abandonner leurs éternelles anecdotes et problèmes familiaux.

Julia Voznesenskaya

 

Premier jour
Par lequel tout commence. La majorité des livres connus sont ainsi faits, on pourrait difficilement en citer qui commenceraient par le dernier chapitre. Ce n'est donc pas ce que nous retiendrons, mais plutôt qu'ayant décidé de se raconter leurs histoires, les femmes ont attaqué par le premier amour.

Deuxième jour
Au cours duquel seront racontées des histoires de sexe en situation burlesque.

Troisième jour
Consacré aux histoires de jalousie et d'infidélité.

Quatrième jour
Au cours duquel les femmes racontent des histoires sur les violeurs et leurs victimes.

Le matin du Cinquième jour, un miracle se produit. Comme d'habitude, les filles de salle viennent avec les cadeaux des maris et des parents attentionnés. Pour tout le monde sauf pour Zina la zonarde.

Sixième jour
Consacré aux histoires sur le bonheur.

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Spectacle terminé depuis le samedi 19 février 2000

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