Le conte d'hiver

Paris 10e
du 22 décembre 1999 au 16 janvier 2000

Le conte d'hiver

CLASSIQUE Terminé

Le rideau s’ouvre sur le Palais Royal de Sicile. Le Roi Léontes et son épouse Hermione tentent de retenir Polixènes, Roi de Bohème. Depuis plus de 9 mois, il tient compagnie à ses amis et le temps lui tarde, désormais, de retrouver les siens. Mal lui prend de céder aux prières de ses hôtes…

Histoire
La Compagnie Les Inspirines
Interview de Serge Schiro Par Claire Beaudéan, France Info.
Extraits de l’ interview de Serge Schiro et Christophe Collin Par Bernard Vatrican, Fréquence Paris Pluriel

Histoire

Léontes est Roi de Sicile. Il partage son bonheur paisible avec sa très digne épouse Hermione et le jeune prince Mamilius. Mais le calme de l’île est bientôt bouleversé par le mal qui s’empare de Léontes : l’évidence n’est pas à discuter, sa femme est adultère avec Polixènes, Roi de Bohême, pourtant ami de toujours et l’enfant bâtard qu’elle porte doit être banni. Loin de l’hiver qui s’est abattu sur la Sicile pendant quinze années, l’histoire se poursuit en Bohême où une jeune bergère jette le trouble sur l’avenir du royaume…

Shakespeare fait sa comédie. Il joue avec les spectateurs comme il joue avec ses personnages, ses situations, ses drames, les vraies et les fausses innocences. Shakespeare nous entraîne dans son univers et propose un des moteurs essentiel de notre plaisir : l’Illusion. Elle ouvre tous les espaces de liberté, permet toutes les explorations.

Bernard Marie Koltès a saisi cette force. " Il m’a appris la liberté " affirmait-il. Il s’en fait l’écho en mettant au service de la folie de celui qu’il admire une langue directe, qui joue d’elle-même, s’affranchit des conventions. Le Conte d’Hiver est une des œuvres les plus mystérieuses de Shakespeare. Il y mêle la tragédie et la comédie, la folie des royaumes, l’enchantement des pâturages. Le travail des Inspirines est axé sur cette recherche : la liberté de l’œuvre de William Shakespeare.

La Compagnie les Inspirines a été créée en 1988. En résidence à l'Espace Louise Michel à Fresnes (94), elle présente depuis 10 ans des créations contemporaines. Aujourd'hui, la Compagnie les Inspirines poursuit son travail avec l'un des plus grands auteurs contemporain français, Bernard Marie Koltès, et son regard porté sur l'œuvre de William Shakespeare.

Les vrais ennemis le sont de nature, et ils se reconnaissent comme les bêtes se reconnaissent à l’odeur. Il n’y a pas de raison à ce que le chat hérisse le poil et crache devant un chien inconnu, ni à ce que le chien montre les dents et grogne. Si c’était de la haine, il faudrait qu’il y ait eu quelque chose avant, la trahison de l’un, la perfidie de l’autre, un sale coup quelque part ; mais il n’y a pas de passé commun entre les chiens et les chats, pas de sale coup, pas de souvenir, rien que du désert et du froid. On peut être irréconciliables sans qu’il y ait eu de brouille ; on peut tuer sans raison ; l’hostilité est déraisonnable.

Bernard-Marie Koltès

La Compagnie Les Inspirines

La Compagnie Les Inspirines est depuis 1988 un lieu de rencontre de jeunes comédiens d’horizons, d’expériences et de formations très diverses. Domiciliée à l’Espace Louise Michel de Fresnes (94), elle vise, par un travail de longue haleine sur chaque spectacle, à contribuer à la formation de comédiens affirmés, ou à initier celle de jeunes talents qui se frottent pour la première fois à la scène, autant qu’à créer ce lien qui nourrit le travail du plateau et permet d’aller, d’un seul pas, à la rencontre d’un univers poétique. Attachée aux créations contemporaines, elle présente cette fois, pour sa neuvième création, une œuvre du répertoire classique, relue par l’un des auteur français les plus talentueux : Bernard Marie Koltès.

Après 2 ans de travail sur sa création posthume, Roberto Zucco, et plus de trente représentations, Bernard Marie Koltès est ici un compagnon de route précieux pour s’emparer sans fausse pudeur de l’œuvre de William Shakespeare.

Interview de Serge Schiro (acteur) par Claire Beaudéan, France Info.

Claire Beaudéan :" La dernière pièce de Bernard Marie Koltès, Roberto Zucco, a été tirée d’un fait divers réel. Roberto Succo, jeune Italien, fils de policier, meurtrier de son père et de sa mère, a probablement tué en France 5 personnes en 87 et 88. Koltès a utilisé l’histoire de ce destin meurtrier pour écrire son œuvre ultime en novembre 88, quelques mois avant de mourir du SIDA. Cet auteur majeur du répertoire contemporain a magnifiquement retranscrit la fuite tragique du meurtrier mythique, en parallèle avec son combat sans issue face à la maladie. Une pièce que la jeune Compagnie Les Inspirines présente demain mardi à l’Espace Jemmapes à Paris dans le 10 ème à 20H30. Serge Schiro interprète Roberto Zucco.

Serge Schiro :C’est vrai que Roberto Zucco c’est un personnage qui aimerait renaître chien pour être moins malheureux, il le dit : j’aimerais renaître chien, j’aimerais être un chien jaune bouffé par la Gale, dont on s’écarterait sans faire attention, j’aimerais être un fouilleur de poubelle pour l’éternité. Mais je crois que dans ces mots, il y a peut être une forme d’espoir, une autre vie que l’on peut voir derrière plutôt que de les prendre au premier degré et voir cet animal qui est près de la mort, c’est un peu ce qui nous intéresse nous, faire ressortir ce côté vivant.

Claire Beaudéan :Visualiser la mort, ressentir une angoisse de mort aussi tel que l’auteur le vivait, pour vous c’est quelque chose que vous approchez.

Serge Schiro :Ça peut être quelque chose qu’on approche et ça peut être aussi visualiser la vie parce que je pense que Roberto Zucco est un personnage qui veut aller vers le soleil, vers la liberté, donc sa mort, c’est peut être aussi une autre vie, une renaissance."

Extraits de l’ interview de Serge Schiro et Christophe Collin Par Bernard Vatrican, Fréquence Paris Pluriel

Bernard Vatrican :" J’ai l’habitude de voir des grands metteurs en scène qui proposent souvent des interprétations assez fortes de ces grandes œuvres, de belles interprétations, on a tout à l’heure fait allusion à ce que Catherine Marnas a fait, et vous, avec de tout petits moyens, des comédiens qui pour une partie sont des amateurs, sans décors quasiment, c’est du carton pâte quoi, avec un peu de couleur, sans costume, dans une petite salle, vous allez à l’essentiel de l’oeuvre de Koltès.

J’ai trouvé une vérité, je crois que vous avez mis le doigt exactement sur ce que Koltès veut nous dire et ça, c’est vraiment très beau, très, très fort. C’est pour ça que je parle de conte de Noël, parce qu’avec de petits moyens et sans grandes prétentions, et avec beaucoup d’ambitions peut être, vous nous offrez une lecture qui est éclatante de vérité. Vous respectez parfaitement ce que Koltès veut nous dire et il ne veut pas nous dire n’importe quoi dans son œuvre très, très forte. Et moi, j’ai vraiment été beaucoup touché par votre travail, avec toutes ses imperfections qu’on ne voit pas parce que l’essentiel y est, donc on peut passer sur un tas de petits détails à partir du moment où ce qui était le plus important, ce que Koltès veut nous dire dans Roberto Zucco, vous le faites passer merveilleusement, à la fois par votre travail de metteur en scène et par votre travail d’acteur parce que vous êtes remarquable dans Roberto Zucco, vous êtes un professionel. Vous êtes un véritable comédien avec la qualité essentiel de ce qu’est Roberto Zucco qui est l’innocence.

Ce criminel qui est le pire de tous les criminels puisqu’il a tué son père, sa mère, un agent de police et un enfant, on ne peut pas faire mieux. Koltès a choisi pour nous parler de lui et du regard, le regard est très important dans l’œuvre de Koltès, l’innocence profonde et vous êtes un criminel innocent. J’aimerais être un chien jaune bouffé par la Gale, dont on s’écarterait sans faire attention, j’aimerais être un fouilleur de poubelle pour l’éternité. Mais je crois que dans ces mots, il y a peut être une forme d’espoir, une autre vie que l’on peut voir derrière plutôt que de les prendre au premier degré et voir cet animal qui est près de la mort, c’est un peu ce qui nous intéresse nous, faire ressortir ce côté vivant. Visualiser la mort, ressentir une angoisse de mort aussi tel que l’auteur le vivait, pour vous c’est quelque chose que vous approchez. Ça peut être quelque chose qu’on approche et ça peut être aussi visualiser la vie parce que je pense que Roberto Zucco est un personnage qui veut aller vers le soleil, vers la liberté, donc sa mort, c’est peut être aussi une autre vie, une renaissance."

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116, quai de Jemmapes 75010 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 16 janvier 2000

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