Le bain

Deux amants se disent adieu.

L’un des deux est très malade et va bientôt mourir, l’autre n’a qu’un samedi soir et un dimanche à lui consacrer pour lui dire au revoir. Les derniers moments qu'ils vivent ensemble, ils les passent à prendre un long bain.

Enlacés dans une eau où s'entremêlent la douceur de ces deux corps qui se sont aimés et le souvenir de leurs vies, ils apprivoisent la douleur de la séparation prochaine, ils affrontent la maladie, la transformation du corps aimé, la mort, la vie qui continue malgré tout.

Pour raconter ce rituel de passage, cette disparition, une femme est là, parmi des objets familiers. Elle raconte le passé, invoque son amant, traverse les couches de mémoire, de sensations. Le corps est ici comme une surface de projection.

Au seuil de l'inconnu, elle tente de reconstruire le fil d'une mémoire intime et d'approcher cet endroit où l'écriture, comme la mémoire, hésite, chancelle et chemine : ce territoire qui relie les vivants et les morts. L’eau, matière qui nous relie à la vie, et à la mort, fait le lien entre la vivante qui parle et l’absent qui sommeille dans la mémoire.