Le Roi s’amuse

du 29 octobre au 27 décembre 2002

Le Roi s’amuse

CLASSIQUE Terminé

Ce drame historique rencontra, à l’instar de Marion Delorme, une certaine hostilité qui entraîna sa chute. La pièce fut en effet interdite sitôt après la première représentation. Une fois encore, c’est l’image royale qui est attaquée, et bien que le régime politique ait changé, la critique appuyée de Hugo ne plaît pas : le dramaturge répondra de façon virulente dans sa “préface” du 30 novembre 1832.

Le synopsis
Au départ : Victor Hugo et son roi qui s’amuse…
A l’arrivée : Michel Tavarès s’amuse avec Victor Hugo

A la cour de François 1er où la débauche et la déchéance règnent en maîtres, le souverain bourreau des cœurs n’est qu’un pantin ravi dans les mains de Triboulet, le bouffon de cour. Mais le “ Fou ” manipulateur a un point faible : sa fille, la pure et naïve Blanche. Le bouffon s’amuse du Roi jusqu’à ce que sa créature ne se retourne contre lui.

Ce drame historique rencontra, à l’instar de Marion Delorme, une certaine hostilité qui entraîna sa chute. La pièce fut en effet interdite sitôt après la première représentation. Une fois encore, c’est l’image royale qui est attaquée, et bien que le régime politique ait changé, la critique appuyée de Hugo ne plaît pas : le dramaturge répondra de façon virulente dans sa “préface” du 30 novembre 1832. La fable se situe à la cour du roi François 1er ; la vie privée du fou Triboulet est entourée d’un mystère qui excite la curiosité des courtisans. Ces derniers tendent un piège au fou. Celle qu’ils pensent être la femme de Triboulet, Blanche, est en réalité sa fille ; ils la lui montrent séduite par le roi même, déguisé en étudiant. Lors, le bouffon fomente sa vengeance : il veut faire assassiner le souverain. Alarmée, Blanche prend alors la place du roi… L’opposition flagrante entre la laideur de Triboulet et la beauté pure de Blanche rend plus troublant encore le caractère pathétique de cette pièce, dont certaines scènes sont parmi les plus belles du théâtre hugolien. Le roi est représenté comme velléitaire et libertin, les courtisans mesquins et cruels, tandis que l’idéal et la grandeur d’âme sont partagés par la naïve Blanche et son père monstrueux. La figure du monstre au cœur d’or apparaît ici dans l’une de ses plus belles expressions. Verdi tira de ce drame son fameux Rigoletto (1851).

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Ce drame historique rencontra, à l’instar de Marion Delorme, une certaine hostilité qui entraîna sa chute. La pièce fut en effet interdite sitôt après la première représentation. Une fois encore, c’est l’image royale qui est attaquée, et bien que le régime politique ait changé, la critique appuyée de Hugo ne plaît pas : le dramaturge répondra de façon virulente dans sa “préface” du 30 novembre 1832. La fable se situe à la cour du roi François 1er ; la vie privée du fou Triboulet est entourée d’un mystère qui excite la curiosité des courtisans. Ces derniers tendent un piège au fou. Celle qu’ils pensent être la femme de Triboulet, Blanche, est en réalité sa fille ; ils la lui montrent séduite par le roi même, déguisé en étudiant. Lors, le bouffon fomente sa vengeance : il veut faire assassiner le souverain. Alarmée, Blanche prend alors la place du roi… L’opposition flagrante entre la laideur de Triboulet et la beauté pure de Blanche rend plus troublant encore le caractère pathétique de cette pièce, dont certaines scènes sont parmi les plus belles du théâtre hugolien. Le roi est représenté comme velléitaire et libertin, les courtisans mesquins et cruels, tandis que l’idéal et la grandeur d’âme sont partagés par la naïve Blanche et son père monstrueux. La figure du monstre au cœur d’or apparaît ici dans l’une de ses plus belles expressions. Verdi tira de ce drame son fameux Rigoletto (1851).

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Comment faire résonner aujourd’hui ce drame de 1830 ? Ce qui était subversif et provocateur à l’époque peut aujourd’hui prêter à sourire, si l’on reste totalement fidèle à l’idée qu’on se fait de la forme du drame Hugolien.

Si l’image d’une royauté décadente trouve encore un écho dans la partie clinquante de notre société (show-biz, jet set et une partie des hautes sphères industrielles et politiques) où courtisans serviles, pouvoir de l’argent et groupies naïves fertilisent encore tous les excès, il en va autrement de la question de la virginité : L’honneur ne meurt plus avec le pucelage d’une jeune fille. 

Il fallait donc centrer l’enjeu ailleurs, sur les émanations du pouvoir de l’argent que j’évoque plus haut où l’on retrouve la vulnérabilité d’une victime que la fascination rend consentante ; Sur la force de manipulation des courtisés et la déliquescence des courtisans qui ne reculent devant rien pour entrer et surtout pour ne pas quitter la sphère du pouvoir. Les limites du possible sont repoussées toujours plus loin au-delà des frontières du vulgaire, vers les abus de pouvoir les plus sordides, car comme le dit Hugo : “ Un roi qui s’ennuie est un roi dangereux ”.

En prenant le parti de décaler certaines scènes pour éviter le pathos, je n’ai pas voulu aller vers la facilité ni éviter certains écueils. Le propos n’est pas moins violent parce qu’il est traité sous un angle ludique, au contraire. En traitant avec légèreté certains aspects du drame, la violence des faits et des propos est transcendée.

Le travail sur l’image a également été un axe important de réflexion dans mon travail de mise en scène : si le rythme général de la pièce est tonique et enlevé, j’ai aussi utilisé les pauses et les ralentis, rejoignant ainsi les dispositifs qui me tiennent à cœur dans mon travail cinématographique. On retrouve donc dans le spectacle des références à des films cultes comme “ Orange mécanique ”, “ Réservoirs dogs ”, “ La folie des grandeurs ”.

Le travail sur le temps : La mort de Blanche est annoncée dès le premier tableau, afin de casser le faux suspense de la pièce. La suite est un long flash-back : Chronique d’un drame annoncé. 

Le décor : Pas de budget = pas de décors ! Et c’est tant mieux, car à ce stade de dépouillement matériel, on n’a pas d’autres ressources que celle ne notre imaginaire qui peut se révéler étonnement fécond. L’espace est dépouillé, atemporel, comme les costumes : mélange de loufoque, de baroque et de sobriété. Pardon ! Nous avons tout de même un trône : Le trône. Symbole du pouvoir, source de convoitise, siège de l’ennui et de la débauche. Elément unique, transcendé par l’ascétisme du plateau. 

Le travail sur le jeu des acteurs est extrêmement précis tant au niveau du geste qu’au niveau du texte que j’ai tenu à respecter au maximum tout en prenant quelques libertés de coupes et d’adaptation. Tous les personnages tendent vers une bouffonnerie caricaturale à l’exception du “ Bouffon ” lui-même. J’ai voulu donner au personnage de Triboulet une sobriété en décalage avec le reste des personnages. 
Le bouffon n’est pas forcément celui qu’on croit. On ne s’arrête pas au manichéisme du bien et du mal, tout n’est pas si simple : c’est un mélange d’avidité, de pouvoir, de naïveté, de fascination… rien que de très contemporain jusqu’au coté kamikaze de Blanche qui va se crasher sur la lame de ses meurtriers pour ce qui lui semble être la cause ultime : l’amour. Il ne s’agit pas là de juger ni de dénoncer, mais de donner un nouvel écho à cette pièce de Victor Hugo qui avait, en son temps, bousculé l’opinion.

Le public : On l’espère vaste et enthousiaste. Le spectacle s’adresse à tous… à tous ceux, en tout cas, qui pensent qu’on peut revisiter les classiques sans commettre de sacrilège, à ceux qui soupçonnent que les grands auteurs, comme le trahissent souvent leurs œuvres, avaient aussi de l’humour et qu’ils en auraient probablement rit avec nous.

Michel Tavarès

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Spectacle terminé depuis le vendredi 27 décembre 2002

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