Le Drap / Vivant

« Le poète nous ouvre au monde, il est lui-même l’objet de ses interrogations, il est le monde, un monde hanté par la violence de notre destinée et notre soif de vie inextinguible. Nous ne savons quel est le chemin mais nous sommes dans le monde avec le poète. » Hervé Pierre

• Le Drap

Hervé Pierre incarne le fils. Il fait de nous les confidents de la fin d’un père, de ce que fut son existence. Dans son écriture simple, fluide, pudique, Le Drap, magnifique roman d’Yves Ravey, est porté à la scène par l’un des grands comédiens d’aujourd’hui. Un pur moment d’humanité. Une parole donnée qui touche à l’intime de chacun.

Yves Ravey nous écrivait dernièrement à propos de ce travail : « L’acteur est le livre. Si vous ouvrez le livre, vous entendez sa voix. En réalité, l’auteur n’est plus là. Sa définition, c’est l’absence. Grâce à l’acteur. Qu’est-ce à dire : la lecture est un acte de pudeur, si c’est pour livrer tant de choses intimes au public. Qu’est-ce à dire si cet acte est une forme de bonheur, une sorte d’immense tristesse qu’il ne fallait pas taire ? La littérature n’implique-t-elle pas que tous ces morts soient par millions précipités dans la voix de l’acteur ? Il porte par-devers lui ce soir à Sartrouville, les monuments, les villes, les ruines, les guerres, toutes ces femmes, tous ces enfants, tous ces hommes que nous n’avons pas connus. Il nous porte. »

Le texte est édité aux Editions de Minuit.
De Yves Ravey, avec Hervé Pierre dirigé par Laurent Fréchuret

• Vivant

« Je voulais parler de ma mort. Pas de la mort en général : de la mienne en particulier. J’ai nommé mon livre Vivant. »

En perpétuelle interrogation sur les errances de la parole, les variations des sons, des rythmes et des silences, Annie Zadek s’est toujours passionnée pour la question de l’origine et de l’identité, ainsi que pour les rapports entre l’histoire et la mémoire.

Avec une écriture dépouillée, empreinte d’une violence assumée, l’auteur recrée les dernières pensées qui ont animé, à l’aube de sa mort, un autre écrivain, Tolstoï, alors que celui-ci fuyait une existence lourdement matérialiste en proie à une grave crise métaphysique. « Lui » expose ses contradictions, ses pulsions, ses doutes et se livre à une introspection ironique de sa vie et de sa création.

Le texte est édité chez Fourbis.
De Annie Zadek, mise en scène Pierre Meunier, avec Hervé Pierre