Elles sont trois, en 1974, à Lisbonne. Trois écrivaines, trois femmes dont les prénoms sur la couverture du livre sont identiques : Maria.
Elles sont trois, en 1974, à Lisbonne.
Trois écrivaines, trois femmes dont les prénoms sur la couverture du livre sont identiques : Maria.
Dans leurs Nouvelles lettres portugaises, les trois Maria échangent, s’invectivent, explorent toutes les formes littéraires pour s’adresser à Mariana Acoforado, religieuse célèbre pour ses Lettres portugaises, publiées en 1669. Cinq lettres passionnées et lyriques adressées à un certain chevalier de Chamilly, son amour perdu.
Les trois Maria ouvertement féministes se demandent à travers des textes poétiques, des lettres, des fictions, sans que l’on ne sache jamais de laquelle il s’agit, comment vivent les femmes sous la dictature. Comment vivre et trouver sa place dans une société au fonctionnement encore très patriarcal ?
Les Nouvelles lettres portugaises paraissent en avril 1972 à Lisbonne. Le livre est aussitôt censuré. Il interroge trop frontalement la condition des femmes de l’époque, la sexualité, les rapports amoureux. Les autrices risquent six mois à deux ans de prison. Le 25 avril 1974, les forces armées renversent la dictature fasciste. Le 7 mai suivant, leur acquittement est triomphal.
Elles sont trois, aujourd’hui, à Paris.
La Révolution des Œillets a 50 ans.
Elles sont trois femmes artistes et féministes. Elles incarnent les trois Maria, leurs combats, leurs interrogations au sujet de Mariana.
À travers la lecture croisée de leurs lettres et de textes de l’une d’entre elles (Léonor de Récondo), en mêlant à leurs voix, la littérature d’hier et celle d’aujourd’hui, en utilisant les mots comme un corps les réunissant, elles se demandent : Que reste-t-il de l’amour ?
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