Dès 14 ans.
- Le parcours saisissant de l’homme politique
Pour les jeunes auteurs de cette pièce, la présidence de Jacques Chirac tient du souvenir d’enfance et d’adolescence. Lors de son élection en 1995, ils le regardent filer vers l’Élysée à bord de sa Citroën CX. L’époque est à l’insouciance. Depuis ce temps, ils voient les démons de l’Histoire se réveiller sur notre monde. Qui était Jacques Chirac ? Que cachait-il sous son masque grotesque, conquérant et populaire ? En quoi peut-il nous révéler quelque chose de notre démocratie ?
À l’image de son magnifique lapsus au concours de l’ENA sur le « serment d’Hypocrite », le roman de Chirac apparaît comme un formidable objet théâtral. Comédie onirique, enquête loufoque, portrait d’un héritage, La Vie et la mort de J. Chirac agit comme un révélateur de nos mémoires et de nos oublis, de nos bégaiements et de nos métamorphoses.
En 1995, j’ai six ans et Jacques Chirac est élu Président de la République. Il file vers l’Elysée à bord de sa Citroën CX - léger, réconcilié, joyeux. De quoi ce souvenir est-il le nom ? Chirac, c’est pour moi - et peut-être pour toute ma génération - l’image de l’enfance et d’une insouciance partagées. Je me rappelle 1995. Le Mur de Berlin était tombé et le monde marchait, nous semblait-il alors, sur deux jambes : à gauche, les Droits de l’Homme et à droite, le libéralisme économique. Le bonheur serait global ou ne serait pas. Rien ne devait résister à ce dernier voyage de la communauté humaine. Le marché, la liberté, le bonheur. Finies les idéologies, les haines, les génocides. Le XXe siècle des catastrophes allait bientôt finir. C’était le début d’une ère nouvelle.
Je rouvre les yeux. Nous sommes en 2020 et le vieux monde s’est réveillé. Les identités redeviennent malheureuses et la mondialisation ne promet plus le bonheur. En 2020, l’Histoire est redevenue tragique. En 2020, Jacques Chirac est mort.
Léo Cohen-Paperman
« Épastrouillant, ce spectacle ! Finement écrit, évitant habilement tous les pièges [...], il nous montre qui était l'homme, mais aussi le projet politique, mais aussi l'ambiguïté, l'hypocrisie, le masque. C'est à la fois emphatique et cruel, et drôlissime, grâce à deux comédiens formidables. » Le Canard enchaîné
« Un Jacques Chirac comme vous ne l'aurez sans doute jamais vu. [...] Un régal de trouvailles scénographiques et scéniques. » Toute la culture
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