La Parisienne

du 2 septembre au 9 novembre 2003

La Parisienne

CLASSIQUE Terminé

Henry Becque brosse le portrait d’une femme de son temps. Mais, comme la Célimène de Molière, La Parisienne incarne la femme éternelle par son charme, son sens inné des réalités de la vie, la fascination qu’elle exerce sur les hommes… Clotilde, mariée à Adolphe, est la maîtresse de Lafont, le meilleur ami du mari. Elle délaissera un temps cet amant jaloux et possessif au profit du jeune Simpson avant de reconstituer le trio.

Une comédie féroce
La création de La Parisienne

«J’ai rêvé, comme toutes les femmes, d’une existence unique où mes devoirs seraient remplis sans que mon cœur fût sacrifié. La terre et le ciel !» ainsi se confie La Parisienne, personnage mythique du théâtre français !

Henry Becque (1837-1899) brosse le portrait d’une femme de son temps. Mais, comme la Célimène de Molière, La Parisienne incarne la femme éternelle par son charme, son sens inné des réalités de la vie, la fascination qu’elle exerce sur les hommes… 
Clotilde (Caroline Silhol), mariée à Adolphe (Joël Demarty), est la maîtresse de Lafont (Patrice Kerbrat), le meilleur ami du mari. Elle délaissera un temps cet amant jaloux et possessif au profit du jeune Simpson avant de reconstituer le trio. 

Cette situation apparemment classique a inspiré à Becque une comédie brillante, drôle et féroce, dans laquelle le spectateur entend battre le cœur des personnages derrière chaque mot. Dans cette guerre des sexes éternelle, l’énergie vitale et la rapidité d’esprit de Clotilde entraînent ses partenaires dans une ronde folle où chacun se brûle les ailes.

Son écriture au plus près de la vie, son style parmi les plus beaux de la langue française ont fait de Henry Becque le précurseur de toute une lignée de grands auteurs de théâtre, de Feydeau à Guitry, de Strindberg à Bernstein. La Parisienne est son chef d’œuvre.

Et puis… découvrons Veuve cet étonnant quatrième acte, écrit 10 ans plus tard, et créé pour la toute première fois au Théâtre des Mathurins.

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Il est probable que la vie sentimentale de Becque dont on ne sait pas grand-chose fut douloureuse et lui inspira La Parisienne. Misanthrope, il a certainement, comme Alceste, rencontré une Célimène et souffert de n’avoir pas su se mettre à l’écart du danger. Il en fit l’aveu dans un poème :
« J’ai connu ce supplice et je l’ai supporté
Pour une Parisienne au sourire effronté
Qui me crucifiait sans scrupule et sans honte…
»

La pièce fut créée avec succès à la Renaissance par Mademoiselle Antonine en 1885, reprise avec un accueil froid à la Comédie Française en 1890 par Suzanne Reichemberg et connut une éclatante revanche au vaudeville avec Réjane trois ans plus tard. Zola, Mirbeau, Antoine en firent de vibrants éloges.

Avec La Parisienne, son chef d’œuvre, Becque atteint la perfection de la forme.
Son style s’affirme : structure nette, rythme soutenu, sens incomparable de la dramaturgie et de la comédie. Il fuit les grands effets, les longues présentations de personnages ou les expositions d’actions. Il nettoie l’écriture. Reste l’essentiel semé de petites énigmes qui se résolvent pas à pas. L’écriture de La Parisienne lui prendra deux ans. Il relira inlassablement son texte à haute voix, supprimant ce qui ne paraissait pas indispensable.

La Parisienne, à l’instar de tout son théâtre, ne peut se juger à la simple lecture. La pièce, à l’intrigue dépouillée, reste très ouverte et dépendante de l’interprétation des acteurs. Pour veiller au respect de son œuvre, Becque fut tour à tour régisseur, machiniste, directeur mais surtout metteur en scène méticuleux et minutieux de La Parisienne lors de sa création.

Jules Lemaître écrivit : «La pièce est connue ; mais elle est, je crois, de celles qui gagnent en vieillissant et il m’a semblé que je saisissais mieux, l’autre jour, en quoi elle est originale et forte. »
La Parisienne, désormais un classique, est régulièrement jouée par les plus grandes interprètes.

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Henry Becque 

Henry Becque (1837-1899), homme de lettres accompli de la fin du XIXème siècle est une figure singulière dans l’histoire du théâtre. Son œuvre profondément originale et personnelle ne se rattache à aucune école, ne participe à aucun mouvement.
Dans ses « Notes d’album » Becque résume sa théorie sur le théâtre. Il estime que les auteurs dignes de ce nom : « ne connaissent que le sujet… ils n’y font entrer aucune situation et aucun personnage arbitraire ; ils le conduisent… avec une rigueur et une logique impitoyables. Ce qu’ils veulent, c’est arriver aussi strictement que possible à la représentation de la vie et de la vérité ».
Ecrivain secret, sa vie reste une énigme et les « souvenirs d’un auteur dramatique » se rapportent exclusivement à son activité professionnelle. Autant les jugements qu’il porte sur ses contemporains, auteurs, directeurs de théâtre, acteurs, critiques, sont violents, excessifs, polémiques et ont contribué à la légende d’un Becque brutal, amer et caustique, autant le regard qu’il pose sur son époque est empreint de modération et d’humanisme.

Imprégné de «l’esprit de 184 » avec tout ce que cela représentait de généreux et d’utopiste, Becque se passionne pour la chose publique. Ardent défenseur de la République, athée, il fustige tous les fanatismes et s’élève contre un antisémitisme de bon aloi à l’époque.

Son activité proprement créatrice est courte. Elle s’étale sur une période de 15 années ; de 1867 où il débute sa carrière avec un opéra Sardanapale jusqu’en 1883 date à laquelle il achève la Parisienne.
Entre temps, il écrit L’Enfant Prodige (1868), Michel Pauper (1869), L’Enlèvement (1871), La Navette (1878), Les Honnêtes Femmes (1880) et Les Corbeaux (1881). Après cette féconde période, viennent quelques pièces de moindre dimension, à l’exception de « Veuve » étonnant 4ème acte de La Parisienne.

Ses pièces d’un genre nouveau déroutent et reçoivent un accueil réservé. La bataille pour se faire jouer fut rude et les difficultés financières qui s’ensuivirent, incessantes.
En 1882, quand la Comédie Française présente Les Corbeaux, c’est enfin la reconnaissance. «Ses Corbeaux creusent une frontière entre deux conceptions de l’art dramatique, entre l’artificiel et le naturel »… «Laissant de côté artifices et niaiseries faits pour distraire, son théâtre est un vaste laboratoire des vérités humaines»… lisait-on dans les chroniques de l’époque.

Parallèlement, Henry Becque est chroniqueur puis journaliste dans de grands quotidiens. Il fera une brillante carrière de conférencier, combattant les coteries, l’incompétence, le conservatisme, la servilité, la société pourrie par l’argent…
La postérité gardera en mémoire un Becque à double visage : un homme profondément pessimiste et sarcastique et un homme du juste milieu, à l’esprit généreux et sensible. Un homme blessé.

Bernard Murat

Sélection d’avis du public

La Parisienne Le 29 septembre 2003 à 10h09

Eh ben dites donc !! j'ai été voir la pièce .... C'est vrai que les comédiens sont des pointures et que j'adore cette pièce (j'y ai été les yeux fermés l'ayant lue) Mais quel ennuis !!!! même si le message est sérieux, on ne monte pas un vaudeville comme on monte Andromaque !!! Bon ... voilà ... Mon avis avait l'air partagé, vu l'empressement des gens à quitter la salle une fois le rideau baissé ...

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La Parisienne Le 29 septembre 2003 à 10h09

Eh ben dites donc !! j'ai été voir la pièce .... C'est vrai que les comédiens sont des pointures et que j'adore cette pièce (j'y ai été les yeux fermés l'ayant lue) Mais quel ennuis !!!! même si le message est sérieux, on ne monte pas un vaudeville comme on monte Andromaque !!! Bon ... voilà ... Mon avis avait l'air partagé, vu l'empressement des gens à quitter la salle une fois le rideau baissé ...

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Théâtre des Mathurins

36, rue des Mathurins 75008 Paris

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Théâtre des Mathurins
36, rue des Mathurins 75008 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 9 novembre 2003

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