Je suis morte

Ravis de retrouver l’univers singulier d'Isabelle Esposito qui poursuit sa recherche entre danse et théâtre.

Cette fois elle revient avec un spectacle qui interroge notre fin. Ce spectacle, naît, comme elle le dit, d’une inquiétude. Inquiétude face à une société qui nie le temps et l’expérience. Inquiétude face à une société qui escamote notre mort tout simplement.

La mort au centre du plateau. Dans une chambre, une femme entourée de sa famille, vit ses derniers instants. L’espace de la chambre devient alors le lieu du « réel » – l’attente de la famille - mais surtout de l’irréel. L’espace de la chambre se charge de fantômes exubérants ou inquiétants. Vivants et morts se frôlent, se côtoient, dansent autour du lit. Le temps file, s’écoule, il est compté. Le temps de l’agonie devient alors l’exact temps de la représentation. Le spectacle tout entier prend la forme d’un adieu joyeux et irrévérencieux. Un adieu qui invite à penser sa mort pour se réapproprier le temps et goûter chaque pas du chemin. A la manière de Chaplin ou de Buster Keaton quand ils s’emparent de sujets sensibles, Je suis morte est drôle et émouvant à la fois.

Par la Compagnie Les semeurs