Inouï music hall

du 13 mars au 7 avril 2007
2 heures

Inouï music hall

Revue originale de chansons connues du répertoire de la variété, en Langue des Signes Française et en langue française. Ce ne sera pas un spectacle silencieux !

Revue originale de chansons en LSF
L'inouï Music-Hall
Un projet ambitieux
Le mot de la chorégraphe
Le mot du musicien
Le répertoire

Création en Langue des Signes Française et en langue française.

  • Revue originale de chansons en LSF

Mais qu'y a-t-il donc dans vos chansons pour qu'elles vous fascinent autant ?

La première revue « nègre » a vu le jour dans le quartier historique du Moulin Rouge. Notre installation dans ce quartier, dans l’ancien théâtre du Grand-Guignol est également un événement historique. La création de l’Inouï Music Hall est à la fois un hommage, un clin d’œil à la première revue sourde. Il s’agit pour ma part d’une provocation : une troupe constituée de chanteurs sourds, accompagnés par 3 musiciens de jazz. Cela ne sera pas un spectacle silencieux.

Chaque comédien a un rapport particulier et personnel avec la chanson. Chacun interprétera un personnage type du cabaret : le transformiste, le séducteur, Monsieur Loyal, le jeune innocent, la meneuse de revue, la chanteuse réaliste et la chanteuse jazzy, à partir de textes connus du répertoire de la variété, les personnages et textes illustreront le rapport de chacun avec la chanson française.

Emmanuelle Laborit

Adaptation en LSF : Delphine Saint Raimond, Corinne Gache et Philippe Carbonneaux.
Chorégraphie : Dominique Rebaud.

  • L'inouï Music-Hall

Des coulisses de music-hall : plateau vide, projecteurs décrochés, costumes accrochés à des portants, lampes de loge, lumières crues de services, une ambiance de salle d'échauffement, un metteur en scène garde-chiourme, une troupe d'artistes danseurs et bateleurs, quatre filles trois garçons.

Ils se déshabillent comme on le fait, aux vestiaires, se mettent en tenues d’entrainement. Une drôle d’habilleuse, qui rêve de devenir chanteuse, distribue quelques accessoires d’artifices de Music Hall.

On pense à Montmartre, mais aussi à New York à la revue comme à la comédie musicale. S’ébauchent ici les scènes traditionnelles de la Revue : tableau exotique, paradis artificiels, misères de Paris, tableau Grand Siècle baroque.

Représentation et intimité se mêlent : scène et coulisses, dedans-dehors, professionnel et privé. Le metteur en scène est sans doute amoureux de la « gommeuse », le chanteur de charme se meurt pour elle, la meneuse de revue se voit à poils et à plumes adorée comme une déesse–mère, le gommeux joue les fantaisistes égrillards, le jeune premier devient à ses dépens comique troupier.

Une vraie guerre surgit dans ce monde de carton pâte, strass, paillettes et plumes, la troupe s’enrôle pour résister, des hymnes remplacent les chansons, les femmes se révoltent contre les images, les Blue Bell Girls deviennent Bacchantes, un homme se change en femme, Janus lui-même surgit pour raconter l’histoire d’un enfant disparu, on voit un striptease sous une douche, le Père Loyal raconte le temps où il était clown, l’innocent joue les apprentis sorciers réveillant trop fort la musique endormie au fond du théâtre, des bribes du tout prochain spectacle défilent dans un cauchemar, on répète encore, récapitule, on est fin prêt, à la fin un rideau se lève, lumières, un spectacle commence, noir, c’était L’Inouï Music-Hall !

Dans le public les entendants retirent les bouchons de leurs oreilles, les sourds ne cessent de vibrer et danser. Après le spectacle il y a « After » et « Deaf partie » ici-même.

Serge Hureau et Philippe Carbonneaux

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  • Un projet ambitieux

Collaboration inattendue ! IVT et le Hall de la Chanson explorent depuis deux ans avec les artistes sourds et entendants le monde de la chanson, son répertoire et ses esthétiques. Évidemment, la chanson, comme d'autres domaines culturels, n'a été que trop peu proposée aux sourds, alors qu'elle représente un véritable ciment de l'identité culturelle dans nos sociétés.

Quelques artistes, chorégraphes comme Decouflé et Pascale Houbin par exemple, des chanteurs comme Aznavour et Florent Pagny, ont proposé dans leurs spectacles, mais en passant, une chanson en Langue des Signes. Jamais jusqu'à L'Inouï Music-Hall des artistes sourds n'avaient donné leur interprétation, leur vision de la chanson et du music-hall, qui baignent tellement notre société.

Serge Hureau, directeur du Hall de la Chanson, à l'origine de L'Inouï Music-Hall avec Philippe Carbonneaux et Emmanuelle Laborit, avait dans son spectacle Gueules de Piaf intégré L'Hymne à l'Amour, le grand succès d'Édith Piaf, en langue des signes. À cet instant du spectacle, tout le public, sans doute parce que cette chanson lui était connue par coeur, semblait saisir la langue des signes.

Le souvenir de l'immense émotion partagée à cet instant lui a fait promettre de participer à la création d’un spectacle composé en entier de chansons en langue des signes. Cette promesse s’est affermie plus encore à la mort de son frère Daniel, sourd lui-même et grand militant de la langue des signes.

Il lui a dédié alors, pour un spectacle au Sénat, une Marseillaise en langue des signes créée par Olivier Hussenet, un comédien entendant, puis donné dans une adaptation pour un choeur à l'Arc de Triomphe par plusieurs comédiens sourds d'IVT, dirigés par Philippe Carbonneaux. La langue des signes, on ne le redira jamais assez, fait partie intégrante des langues de France, ce fut ce jour-là une manière politique de l'affirmer.

Elle est peu pratiquée par les entendants, mais de nombreux artistes de théâtre entendants néanmoins la maîtrisent bien : Philippe Carbonneaux est de ceux-là. Il a joué avec des comédiens sourds et les a mis en scène à plusieurs reprises.

La rencontre de Philippe Carbonneaux et Serge Hureau remonte à un long stage chez Ariane Mnouchkine, leur goût pour le théâtre de personnages et d'images, leur passion pour la langue des signes ainsi que leur fascination pour les comédiens sourds les ont rapprochés. Ils ont animé il y a deux ans un stage de chansons, puis des ateliers montés par IVT et le Hall de la Chanson, qui ont été le laboratoire de L'Inouï Music-Hall, titre proposé par Michel Risse, un musicien qui a participé à cette recherche.

Si le travail du texte fut exigeant, puisqu'il s'agissait de dépasser toujours la simple traduction pour aborder une véritable adaptation dans la langue des signes, il fallut bien approcher la question épineuse du rythme, du mouvement, du tempo, de la mélodie. Bref, il fallut bien faire de la musique.

La chanson se différencie du théâtre par la brièveté qui la rapproche du numéro ou de l'attraction foraine. En un rien de temps, il faut tout dire, tout faire apparaître en un clin d'oeil. Dessiner seul des personnages divers comme le fait l'illusionniste et le transformiste. Tout cela, certes, mais en rythme. Là aura été le plus ardu. Le travail du rythme, du souffle et du phrasé proposé par Olivier Hussenet et, étrangement, celui de la danse, proposé par Dominique Rebaud, auront su apporter des outils aux interprètes sourds, et ont rendu possible le dialogue des paroles signées par ces artistes sourds et des musiques jouées simultanément ou en décalage – par des musiciens non-sourds, « comme de bien entendu ».

Tout simplement, on vit alors des artistes signer en valsant, en rockant ou en dansant le tango. Bientôt se libérant des pas imposés et dans un envol des plus libres, ils se virent suivis par les instrumentistes.

Le parti pris a été de retenir, pour la création du spectacle, sept comédiens, tous sourds (trois hommes, quatre femmes), une chorégraphe entendante, Dominique Rebaud, et un trio de musiciens, rompus à l'art de l'improvisation, sous la houlette du guitariste Claude Barthélemy.

S'ajoutent précieusement à eux trois interprètes d'IVT se relayant, ainsi qu’une adaptatrice des textes : la comédienne sourde Delphine Saint-Raymond, associée aux metteurs en scène Philippe Carbonneaux et Serge Hureau, pour puiser dans un répertoire de chansons pour la plupart connues des entendants, afin d'avoir lemoins possible recours à des artifices de traduction pour cette partie du public, et de laisser libre cours à l'interprétation de chaque spectateur.

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  • Le mot de la chorégraphe

Des corps qui chantent... des chansons qui dansent des musiques que l’on voit… des danses que l’on écoutent… C’est bien dans ce bouleversement des sens que cette création s’inscrit, dans cet agréable trouble qui ouvre les portes d’une autre intelligence des choses .

Entendre avec son corps, voir des sons, signer des chansons, ressentir des musiques sont des merveilleux outils de création qui ouvrent des territoires de recherche absolument nouveau et universel. La danse de bal ou abstraite trouve sa place à chaque instant dans ce processus qui demande aux comédiens de passer dans de multiples états de corps, de traverser des miroirs, donnant déjà à ce spectacle une force visuelle étonnante.

Chorégraphe contemporaine, je partage avec les metteurs en scène, les comédiens les musiciens de ce spectacle une même fascination pour les danses et les chansons des bals, des guinguettes, des revues et des music-hall. La richesse et la beauté de cette merveilleuse mémoire collective trouvera dans cet Inouï Music-Hall une interprétation d’une profondeur jusque-là insoupçonnée.

Dominique Rebaud

  • Le mot du musicien

Qu’ouïs-je de toi que tu n’ouïs point toi-même?
Qu’ouïs tu donc de moi ce que je n’ouïs point moi-même ?
Imagine-je seulement l’étendue de ce que je n’ouïs pas, m’en montreras tu ne serait-ce qu’un fragment ?
En tout cas j’ouïs de Toi et est-ce-père te le rendre…

Claude Barthélémy

  • Le répertoire

Empruntant à tous les styles, le répertoire associera en toute variété chansons connues traditionnelles du Moyen Âge à la Révolution, succès de Piaf, tubes de Dutronc ou d'Antoine, chansons de Brigitte Fontaine ou de Boris Vian, chansons d'Aznavour ou de Roda-Gill, évocations de Janis Joplin ou de Philippe Katerine, succès des Rolling Stones et de Serge Gainsbourg, hymnes de la Résistance ou comique troupier, chansons féministes ou chansons libertines.

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Informations pratiques

Théâtre IVT - International Visual Theatre

7, cité Chaptal 75009 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Pigalle
  • Métro : Blanche à 273 m, Pigalle à 312 m
  • Bus : Blanche - Calais à 124 m, Blanche à 215 m, Liège à 325 m, Pigalle à 330 m
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Plan d’accès

Théâtre IVT - International Visual Theatre
7, cité Chaptal 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 7 avril 2007

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