Fin de partie

du 23 septembre 2008 au 3 janvier 2009
2 heures

Fin de partie

Beckett a su avec jubilation écrire le langage de la fin. Très belle mise en scène signée Charles Berling. Interprétations mémorables de Dominique Pinon dans le rôle de Hamm et de Charles Berling dans celui de Clov.

Le spectacle
Note du metteur en scène
La presse

  • Le spectacle

Pour Hamm, cloué dans son fauteuil à roulettes, les yeux fatigués derrière des lunettes noires, il ne reste plus qu’à tyranniser Clov. Alors qu’au fond de cet intérieur vide, les parents de Hamm finissent leur vie dans des poubelles, les deux héros répètent devant nous une journée visiblement habituelle. Ils dévident et étirent ensemble le temps qui les conduit vers une fin qui n’en finit pas, mais avec jeu et répartie, comme le feraient deux partenaires d’une ultime partie d’échecs.

Ainsi, les mots triomphent, alors que les corps, dévastés et vieillis, se perdent. Hamm et Clov usent du langage comme d’un somptueux divertissement, en des échanges exaspérés et tendres. Beckett a su avec jubilation écrire le langage de la fin, une langue au bord du silence, qui s’effiloche et halète, transparente et sereine, dernier refuge de l’imagination.

  • Note du metteur en scène

"Pourquoi avoir choisi Beckett et plus précisément Fin de partie ? Beckett me passionne. Il a un regard de poète absolu, une incroyable lucidité sur la condition humaine, la violence qui régit les rapports humains. Et puis, c’est un auteur qui a réussi à briser et reformuler tous les codes du théâtre. Quand on lit ses textes de théâtre on est dans une écriture inattendue, singulière. Beckett est dans le langage du corps. La pantomime n’est pas loin. Le clownesque également. Ce sont ces dimensions qui me bouleversent, m’émeuvent et me font rire.

Fin de partie est une pièce que je trouve parfaite, elle associe si bien la violence absolue, la tragédie humaine à la fantaisie, au rire, au loufoque. J’ai le sentiment que ni l’auteur, ni les personnages ne se prennent au sérieux, il y a une forme de distance par rapport au drame de la vie que je trouve absolument réjouissante. Ce n’est pas pour rien qu’on parle de ce regard d’aigle de Beckett. Il sait qu’à la base de toute relation humaine, il y a un rapport de force, un dominant et un dominé. C’est ce que raconte Fin de partie mais à la manière des clowns, c’est à dire avec de l’outrance.

Comment se sent-on avec toutes ces indications scéniques, les didascalies ? C’est comme une magnifique symphonie écrite par un génie, un maître de théâtre. Toutes les didascalies sont de précieuses indications de jeu et Beckett, à travers elles, nous suggère le rythme de la pièce. On les interprétera au même titre qu’on interprètera les dialogues, et ce cadre particulier que donne Beckett dans son écriture est plus un facteur de liberté qu’une contrainte. Beckett a écrit des pièces de théâtre qui ne sont pas seulement des dialogues mais aussi des mouvements.

La forme que je voudrais donner au spectacle doit être pour moi extrêmement simple en rapport avec la réalité des situations de la pièce. Toute mise en scène doit être reliée à la vie d’aujourd’hui. Beckett se sert de l’art, ici du théâtre, pour se libérer des souffrances de la condition humaine. Il nous libère de ce fait. Je l’en remercie et c’est pourquoi je veux le servir au plus près de ce qu’il nous a laissé. Fin de partie est une pièce époustouflante que nous interpréterons avec modestie mais ferveur."

Charles Berling

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  • La presse

« C’est dans le jeu des acteurs, d’une vérité inaccoutumée, que réside la nouveauté. Dominique Pinon (Hamm) et Berling (Clov) sont parfaits. Même Nell et Nagg (Dominique Marcas et Gilles Segal), les vieux amputés végétant dans des poubelles, touchent plus que d’habitude. On ne peut découvrir ce classique dans de meilleures conditions. » Le Nouvel Observateur – Jacques Nerson

« La mise en scène de Charles Berling a une grande qualité, qui peut paraître bête, mais qui est trop souvent oubliée, et fondamentale pour l’auteur d’En attendant Godot : elle prend Beckett à la lettre (…) il montre, de manière extraordinairement concrète, et non pas intellectuelle, comme on le croit encore trop souvent, l’horreur toute nue de la condition humaine… » Le Monde – Fabienne Darge

« Tout est saisi, tout devient saisissant et nous touche, mais rien n’est commenté, expliqué. Ici, il y a une confiance totale faite au texte, mais aussi, subtil et invisible, un éclaircissement de chaque mot, chaque geste, chaque action. Christiane Cohendy et Charles Berling ont travaillé Fin de partie comme un matériau musical. Et c’est ainsi que le jouent, fascinants, terribles, Dominique Pinon, menaçant et déchirant à la fois, Charles Berling, soumis et inquiétant pourtant. Humains soulevés de rires et l’on rit beaucoup. » Le Figaro.fr – Armelle Héliot

« C’est lugubre mais joyeux, c’est au ras du sol et pourtant céleste (…) Beckett c’est un peu le music-hall de la vie : des gags qui révèlent tout notre malheur. Et notre sentiment de la modernité, largement trouvé dans cette Fin de partie, c’est bien ça : la glissade sur peau de banane vécue à al fois comme une farce et un vertige. » Les Echos – Gilles Costaz

« Le spectacle présenté est vif, alerte, toujours prenant et se garde bien de verser dans la caricature (…) Berling rappelle que la seule liberté est celle de l’interprétation (…) Cette Fin de partie est vraiment de belle facture » Pariscope – Dimitri Denorme

«  En cette période de crise, il faut aller voir l’éblouissante Fin de Partie, de Samuel Beckett, dans la mise en scène de Charles Berling et Christiane Berling (…) La pièce vous atteint comme une évidence, avec ses moments drôles, ses moments de colère, ses moments de tendresse… » Charlie Hebdo – Patrick Pelloux

« Hamm et Clov ont un air de famille avec Vadimir et Estragon de «  En attendant Godot ». Dominique Pinon et Charles Berling leur prêtent toute leur humanité : l’un espèce de despote aveugle, l’autre mi-valet mi fils-adoptif perclus de douleurs. Deux éclopés de la vie qui se tyrannisent, flanqués des parents de Hamm, chacun dans sa vieille poubelle . On vous l’a déjà dit : «  Vous êtes sur terre, c’est sans remède. » Alors autant en rire ! Ce que la mise en scène, signée Charles Berling, réussit à déclencher chez le public. » Madame Figaro – Laetitia Cénac

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Sélection d’avis du public

Fin de partie Le 12 octobre 2008 à 19h39

J'ai aimé ce spectacle pour plusieurs raisons.D'abord, j'aime le texte: à mes yeux, c'est le plus fort des textes de Beckett, même si parfois certaines répliques sont très "attendues".La mise en scène respecte scrupuleusement les didascalies, et rend compte de la noirceur du propos. J'ai particulièrement apprécié le jeu de D. Pinon, que j'avais déjà vu jouer à la Colline, et de D. Marcas, vue également au Vieux Colombier.Je suis plus réservée quant à la prestation de C. Berlhing, dont la voix ne m'a pas paru assez travaillée, alors que ses attitudes, au contraire, montrent bien l'assujettissement de Clov. Mais ce qui m'a frappée plus que la 1è fois où j'avais vu la pièce, c'est, derrière l'humour, la méchanceté féroce de Hamm. Il faut être en forme pour aller à pareil spectacle!

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Fin de partie Le 12 octobre 2008 à 19h39

J'ai aimé ce spectacle pour plusieurs raisons.D'abord, j'aime le texte: à mes yeux, c'est le plus fort des textes de Beckett, même si parfois certaines répliques sont très "attendues".La mise en scène respecte scrupuleusement les didascalies, et rend compte de la noirceur du propos. J'ai particulièrement apprécié le jeu de D. Pinon, que j'avais déjà vu jouer à la Colline, et de D. Marcas, vue également au Vieux Colombier.Je suis plus réservée quant à la prestation de C. Berlhing, dont la voix ne m'a pas paru assez travaillée, alors que ses attitudes, au contraire, montrent bien l'assujettissement de Clov. Mais ce qui m'a frappée plus que la 1è fois où j'avais vu la pièce, c'est, derrière l'humour, la méchanceté féroce de Hamm. Il faut être en forme pour aller à pareil spectacle!

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1, place Charles Dullin 75018 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Bar Pigalle Restaurant Vestiaire
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  • Bus : Yvonne Le Tac à 117 m, Anvers - Sacré Coeur à 134 m, Trudaine à 265 m, Pigalle à 372 m
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Plan d’accès

Théâtre de l'Atelier
1, place Charles Dullin 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 3 janvier 2009

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