Exécuteur 14

Paris 11e
du 5 février au 3 mars 2002

Exécuteur 14

Exécuteur 14 nous montre l'itinéraire d'un homme anéanti par un conflit civil et qui vient nous raconter ce qu'il a vécu. Cet homme "sans qualité" - qui pourrait être chacun d'entre nous - fait le récit de son long traumatisme, et revit peu à peu le concours implacable d'événements qui l'ont contraint à prendre les armes. Ce magma de souvenirs confus, terriblement violents ou dérisoires, abrite l'image de celle qui le temps de sa vie, a porté l'amour ou le début de l'amour : sa "petite amie" que j'ai choisi de rendre présente au plateau.

    
Présentation
Synopsis
Note d'intention

Executeur 14 nous montre l’itinéraire d’un homme anéanti par un conflit civil qui vient raconter ce qu’il a vécu. Cet homme «sans qualités» - qui pourrait être chacun d’entre nous - fait le récit de son long traumatisme, et revit peu à peu le concours implacable d'évènements qui l’ont contraint à prendre les armes. Ce magma de souvenirs confus, terriblement violents ou dérisoires, abrite l’image de celle qui, le temps de sa vie d’avant, a porté ou reçu l’amour, ou le début de l’amour : sa «petite amie», que j’ai choisi de rendre présente au plateau.

Exécuteur 14 est l'histoire d’une guerre civile racontée par un homme "sans qualités". Il revit peu à peu le concours implacable d'évènements qui l’ont contraint à prendre les armes.Ce magma de souvenirs confus, terriblement violents ou dérisoires, abrite l’image de celle qui, le temps de sa vie d’avant, a porté ou reçu l’amour, ou le début de l’amour : sa «petite amie», que j’ai choisi de rendre présente au plateau, afin de rendre tangible, de montrer ce qui a été perdu.
J'ai voulu monter Exécuteur 14 parce que la guerre faisait partie de mon enfance et de mon adolescence, portée par la parole de mon grand-père. Comme une obsession, la guerre revenait, modifiant le visage, la voix. 
Je me suis demandé : comment vivre avec cette blessure? Comment survivre à tant d'horreurs?
Ni moi ni mes amis n'ont fait la guerre ; ma connaissance en est théorique, lacunaire…
Pourtant la guerre, au-delà de ceux qui y ont pris part, change les enfants, les petits-enfants. Elle reste enfouie en nous par-delà les générations.
Alors j'ai voulu l'interroger de l'intérieur, tâcher de questionner la violence, le mal. 
Exécuteur 14 me permet de faire entendre un homme anéanti par un conflit civil, qui dirait pour tous ceux qui ne le peuvent pas, offrirait aussi à ceux qui ne sont plus ce dont ils ont été privés : la parole, le sens de leur vie. 
Comme un devoir de mémoire, mais une mémoire actuelle face à ces guerres de notre Temps, les guerres civiles ; une mémoire qui exhorterait au pardon et à la paix, mais éveillerait aussi une philosophie de l'action et, en mettant en avant le drame, mobiliserait nos consciences face aux violences politiques.

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"Dans une ville qui agonise, ravagée par la guerre civile", un homme, dernier survivant, prend la parole et raconte. Sa pensée s'évertue à donner une cohérence à plusieurs moments éclatés.
Moment 1 : L'homme évoque son enfance, avant que la guerre ne gagne le pays. Il dit son innocence d'alors, sa fierté d'être de ceux qui pouvaient aspirer au plus bel avenir, les "Adamites", face aux "Zélites", plus pauvres mais majoritaires.
Il raconte que les machines de guerre, les "clachinques", faisaient partie du quotidien, que, peut-être -la mémoire s'égare-, des tensions couvaient déjà entre Adamites et Zélites ; chacun, peu à peu, s'armait.
Moment 2 : Lors d'une promenade d'été, un groupe de Zélites tire sur l'homme et sa "petite amie", les arrête, vérifie leur identité, les épargne. La guerre, peu à peu, s'installe dans le pays, elle "englue" doucement le quotidien.
Moment 3 : Un appartement saccagé, une femme ligotée sur une chaise, battue, un homme allongé sur un lit qui n'est pas le sien, un trou dans le front. Un autre, encore, qui disparaît. On ne le verra plus.
L'homme cherche une "Cause".
Moment 4 : Il sort de sa poche sa carte d'identité, son "I.D."
C'est elle, le passeport pour la vie ou le "zigouillage", selon que vous êtes l'ami ou l'ennemi, le sang pur ou le pêcheur. C'est elle, la Cause.
Moment 5 : L'homme se souvient des bombardements. Il voit la ville détruite, le corps ami ou l'étranger emporté par un projectile. Il ne comprend pas, cherche une explication dans la balistique.
Il cherche une Cause.
Moment 6 : La rue de l'homme est assiégée, l'ennemi en a pris possession. L'homme est cloué par la peur de faire un bruit, d'éveiller un soupçon. Il se séquestre, s'épuise, puis finit par narguer l'ennemi, allume et éteint les lumières, provoque le feu d'artifices qui fait voler sa maison en éclats.Comme un enfant, il rêve d'un ange qui l'emporterait "loin de tout ce merdier".
Moment 7 : L'homme apprend à reconnaître quand la guerre se calme. Dans ces moments, il va voir sa petite amie. Avec elle, il découvre le nouveau visage de la ville, essaie de reconnaître en elle celle qu'il a connue, n'y parvient pas.
Elle est comme un immense musée, peuplé de corps carbonisés.
Moment 8 : Viol et meurtre de la petite amie sous les yeux de l'homme. Son corps est à ses pieds, mort. 
Avec elle, sa vie d'avant, et son avenir.
Moment 9 : L'homme prend les armes, cherche dans le Grand Conciliateur, le dieu des Adamites, une raison de croire au combat. Il retrouve un camarade d'enfance, désormais chef de guerre, qui lui "apprend la lutte".
Moment 10 : L'homme crache sa haine du Zélite.
Moment 11 : L'homme voit la ville qu'il a bâtie, sa "Cité Horizon", disparaître sous les flammes : les Adamites ont embrasé la ville pour que les Zélites crèvent, "jusqu'au dernier". Mais il faut encore exterminer le dernier camp Zélite.
Moment 12 : L'angle de vue s'est modifié : c'est maintenant l'homme qui est dans le camp. Il a peur. Il voit qu'on exécute des gens.
Il voit l'exécuteur 14 qui menace, et qui, dans un sourire, tue son neveu, "le bébé qui a neuf mois".
"Exécuteur 14 a tué l'Ange. Tous les Anges sont morts maintenant".
Moment 13 : L'homme enterre les morts.
Moment 14 : L'homme attend le dernier instant, cet instant perdu entre la précision du projectile et l'incompréhensible rumination de l'Histoire.
Il étreint le vide. Il serre dans ses bras le souvenir de l'être aimé.

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 Les lumières vont venir diviser l'espace scénique en deux :
d'une part, l'espace de l'homme sera précisément délimité par un carré de lumière au sol (centre avant-scène, légèrement à cour). 
Cet espace ne se déplacera pas, ne s'éteindra pas, même si la lumière est amenée à y changer de ton, de chaleur. Globalement crue, elle imposera le confinement propre à un espace réduit, espace à la fois concret et abstrait : le personnage est condamné à la solitude et à l'isolement, et sa parole semble une mécanique du vide vouée à un perpétuel ressassement.
D'autre part, le reste du plateau, non occupé par l'homme, plongé dans la pénombre, accueillera la présence fantomatique de la petite amie du passé. Souvenir âpre venu hanter le personnage, elle évoluera parmi quelques lampes suspendues qui, s'illuminant très graduellement, mais toujours faiblement, dessineront une silhouette, accompagneront une démarche, révèleront le visage… 
Par cette présence, je souhaite évoquer, non pas l'Histoire d'Amour, mais une histoire qui aurait pu devenir une histoire d'amour si cette femme n'avait été fauchée par l'ennemi.
Ainsi, cette femme esquissera des mouvements, comme des chutes, des descentes au sol, ou des étreintes dans le vide, autant de souvenirs venus souligner, chez l'homme, la violence du manque, la tendresse avortée entre ces deux corps qui jamais ne se touchent. 
En fond de scène sera dressée une pièce de toile tendue en matière transparente souple, quasiment imperceptible pour l'¦il du spectateur et d'un aspect comparable au verre dépoli.
Entre le mur du fond et cette toile tendue se dessine un dernier espace où peut également apparaître en transparence la silhouette à demi dissimulée de la femme que, là encore, des lampes suspendues accompagneront au fil de son errance.

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Informations pratiques

Proscenium

2, passage du Bureau 75011 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Salle climatisée
  • Métro : Alexandre Dumas à 165 m
  • Bus : Charonne - Philippe Auguste à 89 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

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Spectacle terminé depuis le dimanche 3 mars 2002

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