
Nous sommes en 2007, Gérard et Doreen nous reçoivent dans leur salon comme confidents d’un soir. Inspiré de la vie et des écrits d’André Gorz, pionnier de l’écologie politique, et notamment de sa Lettre à D. – Histoire d'un amour, le spectacle partage, entre dévoilement et pudeur, l’intimité de deux inséparables qui s’aiment depuis 60 ans et veulent mourir ensemble. À partir de 14 ans
À partir de 14 ans
Depuis leurs années de jeunesse et d’engagement politique, les deux comédiens époustouflants incarnent avec intensité ce couple, entre réel documentaire et mise en fiction.
Au cœur d’un dispositif immersif permettant une grande proximité, ils se confient sur leurs désaccords et confiance, leurs ambitions et désillusions, à nous, leurs convives d’un instant.
De cette poignante déclaration d’amour d’André Gorz à Doreen Kair, on en ressort bouleversés...
« Une délicate variation sur l’amour de deux êtres, André Gorz et sa femme, qui ont choisi de mourir ensemble, après cinquante-huit ans de vie commune. Sur le plateau, le « lieu » de leur amour est le salon de leur maison, mais plus encore, ce « lieu » est celui des mots que l’on entend et qui, le temps d’un soir au théâtre, rendent leur amour éternel. » Brigitte Salino, Le Monde, 9 janvier 2019
« Ce spectacle bouleversant, d’une délicatesse folle, d’une intelligence rare est l’une des meilleurs choses qui pouvaient arriver au public de théâtre. » France Culture
André Gorz, né en 1923 en Autriche, naturalisé français sous le nom de Gérard Horst, s’installe à Paris à la fin des années 40. Il publie Le Traître, une autobiographie en forme de recherche, entre auto-analyse et critique du modèle de société capitaliste, en 1958.
Il fait la rencontre de Sartre en 1946, les deux hommes se lient d’amitié, et Sartre préface Le Traître. Il engage Gorz aux Temps Modernes dans les années 60. C’est le début d’une carrière journalistique qui le mènera à participer à la fondation du Nouvel Observateur. Parallèlement, il développe les premières bases de ce qui deviendra l’Écologie politique et écrit de très nombreux ouvrages autour de la question.
En 2006, il publie, en marge de ses travaux théoriques et politiques, Lettre à D. une confession à sa femme, Doreen Keir, atteinte d’une maladie incurable. Un an plus tard, en septembre 2007, André et Doreen sont retrouvés morts dans leur lit.
La lettre de Gorz raconte l’histoire de son amour avec Doreen, de leurs années de jeunesse et d’engagement politique jusqu’à leur retrait de la vie publique. Entre dévoilement et pudeur, Gorz nous fait naviguer dans une confession, à la fois hommage et repentance, et nous donne accès à l’intimité d’un amour bouleversant, qui s’inscrit dans une vie entière. À sa manière, il s’agira d’entrer dans l’intimité d’un couple, pour mieux nous renvoyer à la nôtre, à nos vertiges amoureux, à nos vides et à nos désirs.
Doreen sera un contrepoint, un éclat, un à-côté, à cette confession rendue publique : le portrait d’une femme que nous imaginons à partir de ce que Gorz nous en dit, et le portrait d’un couple que nous regarderons vivre, dans une extrême proximité. Un temps d’arrêt, à l’abri des bruits du monde. D. sera ici Doreen. Il s’agira ainsi d’imaginer et d’écrire une voix pour elle, qu’à la lecture de Lettre à D. on rêve plus qu’on ne connaît.
André et Doreen nous parlent de leur insécurité d’être au monde, à travers les tumultes d’un 20e siècle qu’ils ont traversé tant bien que mal, indispensables l’un à l’autre. Ils témoignent du lien qui les unit et qui rend leur existence possible. Un homme et une femme, aux identités mouvantes, qui vont bientôt mourir : nous sommes en septembre 2007, dans le salon de leur maison, à Vosnon. C’est le soir. Ils ont préparé de quoi manger et boire et nous accueillent chez eux. Dans une heure ils se suicideront... En attendant, ils parlent.
Doreen va se mettre à raconter leur amour, on entendra la Lettre, aussi, dans ses mots. Et sans doute qu’André, qui s’appelait en réalité Gérard, (André Gorz est le pseudonyme qu’il utilisera pour signer tous ses essais) finira par prendre la parole à son tour. Le réel servira ici de point de départ pour tracer un paysage plus large, au-delà d’eux. Il s’agit d’une adaptation, d’une tentative, entre le réel documentaire - l’histoire d’André Gorz- Gérard Horst et de Doreen Keir - et la mise en fiction de la figure de ce couple et de cette femme aimée que nous ne connaissons pas et qui va mourir avec l’homme qui dit lui devoir la vie. Il y aura donc trois voix : celle de Lettre à D., celle de Doreen et celle de Gérard.
Place du théâtre (quartier de la Mairie) 94130 Nogent-sur-Marne
Voiture : Autoroute A4, au niveau de la Porte de Bercy en venant de Paris, prendre la sortie n° 5 “Nogent-sur-Marne”, rester sur la voie de gauche.