Die zehn Gebote (Les dix commandements)

Bobigny (93)
du 25 au 27 mars 2004

Die zehn Gebote (Les dix commandements)

Spectacle en allemand surtitré. Naples : la ville turbulente et infernale, la ville du bruit et de la fureur, tant de fois conquise et abandonnée, où les envahisseurs normands, français, espagnols, ont laissé leurs traces visibles ou invisibles, la ville menacée en permanence par ce Vésuve imprévisible, la ville d’une vitalité extrême où l’on croise la mort et ses représentations à chaque coin de rue, la ville méprisée par un Nord italien industriel et marchand, c’est de tout cela qu’il est question dans cet opus de Christoph Marthaler.

Spectacle en allemand surtitré

La pièce
Les lois de la réalité
Les dix commandements

Naples : la ville turbulente et infernale, la ville du bruit et de la fureur, tant de fois conquise et abandonnée, où les envahisseurs normands, français, espagnols, ont laissé leurs traces visibles ou invisibles, la ville menacée en permanence par ce Vésuve imprévisible, la ville d’une vitalité extrême où l’on croise la mort et ses représentations à chaque coin de rue, la ville méprisée par un Nord italien industriel et marchand, c’est de tout cela qu’il est question dans cet opus de Christoph Marthaler.

Cet Italo-Suisse-Allemand de l’Est puis de l’Ouest a été séduit par la pièce de Raffaele Viviani Die zehn Gebote, par cet univers des macchiete, portraits des personnages croisés dans les rues de Naples tels le professeur, le petit voleur, le mendiant, la coiffeuse…

Entre la Commedia dell’arte et le music-hall napolitain, c’est tout un monde de “gens de peu” qui monologuent, dialoguent et surtout chantent pour nous la misère humaine, la joie de vivre, la richesse de la culture populaire et les risques grandissants de son effacement.

Grotesques, comiques, émouvants, ironiques, énervants, ils sont incarnés par une troupe de comédiens-chanteurs menée par Martin Wuttke dans l’incroyable décor d’Anna Viebrock, qui fait coexister sur le plateau une église, un théâtre, une place publique, recréant l’ambiance unique de cette ville à visages multiples.

Ce voyage napolitain permet à Christoph Marthaler une variation sur l’Europe, l’Allemagne si difficilement réunifiée, un Nord et un Sud pouvant cacher un Est et un Ouest ! Pas de leçons, pas de morale, juste un signe, un clin d’œil, une chanson.

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Le théâtre de Raffaele Viviani comprend plus de soixante pièces écrites entre 1917 et 1947. Construites sur le principe des spectacles de varieté napolitains, elles montrent une galerie de personnages issus des milieux populaires des ruelles de la capitale du sud italien.

Successions de scènes rapides sans structure narrative toutes centrées sur des archétypes qui composent un monde au plus près du "réel" de la grande ville. Chacun des acteurs incarne une "macchietta", c'est à dire un homme original qui se distingue dans la foule anonyme, un homme qui fait "tache". Passant du comique au tragique, il raconte les grands malheurs et les petits bonheurs de ces napolitains qui luttent au quotidien pour leur survie.

Adaptant la dernière pièce de Viviani Les dix commandements, Christoph Marthaler s’appuie sur des acteurs chanteurs pour mettre en scène ces petits, ces humbles, ces "gens de peu", coincés entre les principes moraux de l'Église et les réalités de la vie, entre morale et bouffe… Ils négocient au mieux un système de débrouille dans un monde qui ne leur laisse qu’un statut d’éternels exploités.

Dans cette sorte de purgatoire terrestre, avant probablement un enfer éternel, résignés mais toujours vivants, mendiants, sans papiers, assassins et prostituées, voleurs et commerçants à la sauvette trouvent dans l’utopie et le rêve les moyens d’inventer par instant un petit paradis où résonnent les chansons et les cris, preuves de la vitalité de ces laissés-pour-compte du système.

Dépassant une simple imagerie théâtrale illustrative d'une Italie caricaturale, Christoph Marthaler nous parle aussi de l’Allemagne (un Nord et un Sud italiens peuvent être aussi un Ouest et un Est allemands...) et plus généralement de notre Europe libérale où se creuse chaque jour davantage le fossé entre ceux qui possèdent et ceux qui n'ont rien ou presque.

A tous les commandements que Moïse inscrivit sur les Tables de la Loi, Viviani et Marthaler opposent les lois de la  réalité. Si nos héros pratiquent la prière c'est plus comme une sorte d’exutoire face à l'effondrement des illusions que comme une soumission à l’ordre divin. L’humour et l’ironie, l’émotion et le grotesque se mêlent en une thérapie contre la dépression et quand Dieu vient parler aux hommes c'est par l'intermédiaire d'une énorme flèche, en néons clignotants plus ou moins bien, qui venant des cintres du théâtre point vers le sol.

Dans un décor particulièrement réussi et efficace de sa collaboratrice permanente Anna Viebrock (qui réunit sur une même scène une église baroque, une place publique et un music-hall décati), les douze acteurs jouent et chantent (tous les standards de la canzonetta italienne y passent) cette comédie humaine qui s'inscrit dans la droite ligne de l’Opéra de quat’sous… Tous les protagonistes de ce "show" Viviani-Marthaler pourraient souscrire à ces paroles de Bertolt Brecht :

 “Beaux messieurs, qui venez nous prêcher
De vivre honnêtes et de fuir le péché
Vous devriez d’abord nous donner à croûter
Alors une fois pour toutes, écoutez
Vous pouvez retourner ça dans tous les sens,
La bouffe vient d'abord, ensuite la morale…“

Jean-François Perrier

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1 - Tu n’adoreras pas d’autres dieux que moi
2 - Tu ne te fabriqueras aucune idole
3 - Tu n’invoqueras point le nom de l’Eternel en vain
4 - Souviens-toi du jour du repos, pour le sanctifier
5 - Tu honoreras ton père et ta mère
6 - Tu ne tueras pas
7 - Tu ne commettras pas d’adultère
8 - Tu ne voleras pas le bien d’autrui
9 - Tu ne porteras pas de faux témoignage
10 - Tu ne convoiteras point

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Spectacle terminé depuis le samedi 27 mars 2004

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