Deborah Warner

Spectacle en anglais surtitré en français

• Le théâtre de Deborah Warner

Deborah Warner sait par expérience qu’un projet de théâtre est aussi un projet de vie. On ne se lance pas dans le vide. Surtout quand au fil des années se sont tissées des fidélités tout comme des références. Shakespeare, par exemple, auquel on peut revenir inlassablement, même s’il n’est pas le seul évidemment.

Quand elle était petite fille, Deborah Warner visitait régulièrement Strattford-upon-Avon, nourrissant ses rêves de l’œuvre du grand élisabéthain. Ces pèlerinages littéraires ont décidé de son destin. Adolescente, elle se voyait romancière mais c’est finalement le théâtre qui lui a permis d’exprimer ce qu’elle avait sur le cœur. « Le théâtre est le seul endroit où mon cerveau bizarre pouvait s’épanouir. »

En France, le public a découvert Deborah Warner avec une mise en scène époustouflante de Titus Andronicus, pièce gore s’il en est. Il y aura aussi Richard II avec l’immense Fiona Shaw inoubliable dans le rôle de Richard. Et, plus récemment, un Jules César de haute tenue dans la grande salle de Chaillot.

«L’intérêt de mettre en scène des grands textes c’est la probabilité que l’on a d’y trouver des révélations», analyse Deborah Warner qui reconnaît par ailleurs s’être peu intéressée aux dramaturges contemporains – à l’exception notable de Jeanette Winterson dont elle monta The PowerBook, roman transposé pour la scène.

Sans doute ce sont les poètes qui plus que tout la stimulent. Qu’ils s’appellent Sophocle, Euripide, Ibsen, Beckett bien sûr, ou encore T.S. Eliot, dont elle fit entendre, toujours avec Fiona Shaw, une version vibrante du poème The Waste Land.

Or Deborah Warner insiste : «Seul un fou peut se lever le matin en annonçant qu’il va monter The Waste Land. Quand il s’agit de choses aussi importantes, on ne décide jamais vraiment».

Le théâtre est une affaire sérieuse et ce plus encore peut-être quand on lui demande le maximum, comme c’est le cas avec Deborah Warner. Le texte doit non seulement remplir une attente, mais permettre d’aller plus loin en découvrant, par exemple, la dimension comique d’un personnage apparemment terrifiant comme l’est Médée; où encore en discernant en Hedda Gabler une femme plutôt lâche, un Hamlet féminin, et non ce monstre froid que l’on voit toujours en elle. C’est une quête inlassable, un effort de longue haleine, difficile. Mais tellement gratifiant quand on trouve, que cela justifie tous les efforts.

HLT

Deborah Warner sait par expérience qu’un projet de théâtre est aussi un projet de vie. On ne se lance pas dans le vide. Le théâtre est une affaire sérieuse et ce plus encore peut-être quand on lui demande le maximum, comme c’est le cas avec Deborah Warner. C’est une quête inlassable, un effort de longue haleine, difficile. Mais tellement gratifiant quand on trouve, que cela justifie tous les efforts.