Da gelo a gelo

En langue italienne.

Cent scènes et soixante-cinq poèmes d’après le journal d’Izumi Shikibu (Japon, XIe siècle).

Salvatore Sciarrino, compositeur italien né en 1947, est l'auteur d'une oeuvre importante qui se distingue par son raffinement et par une étonnante économie de moyens. Epris de la voix et de l'opéra, il met en musique aujourd'hui le Journal d'Izumi Shikibu. La grande chorégraphe Trisha Brown assure la mise en scène de cette création très attendue.

C'est une histoire sans histoire, d'une liaison amoureuse entre un Prince et une jeune veuve, contée en une suite de poèmes courts (Haiku) et de lettres. Une fausse quiétude, faite d'indécisions, de subterfuges et de tristesse, et de l'instabilité de celui qui ne sait où se cacher.

Le livret est tiré du Journal d'Izumi Shikibu, un texte poétique du XIe siecle, qui raconte les amours tumultueuses d'une jeune veuve, dans le cadre rigoureux et formel de la Cour japonaise. L'auteur est considérée comme la plus importante poétesse du Japon ; sept volumes de poésie nous sont parvenus. Née en 974, elle se maria et eut une fille, poétesse elle aussi. Peu après, elle se sépara de son mari et devint la maitresse du prince Tametaka. Celui-ci mourut en l'an 1002.

Le Journal traite d'une nouvelle relation avec le prince Atsumichi (nommé également Sochi no Miya). Il s'interrompt au moment où la relation cesse d'être secrète, où Izumi va vivre au palais du Prince. On sait, sans en connaitre le motif précis, que le scandale fut tel qu'elle dut quitter et le palais et son amant.

De cette oeuvre magistrale le compositeur Salvatore Sciarrino s’est inspiré pour cette commande de l’Opéra de Paris. Et d’un poète dont l’empereur Juntoku décrétait qu’elle ne pouvait être « une femme ordinaire », il emprunte le thème de Da gelo a gelo (D’un hiver l’autre). Trisha Brown en assure la mise en scène « en suspens dans la brume poétique de la cour de Heian. »

Direction musicale : Tito Ceccherini
Mise en scène : Trisha Brown
Décors : Daniel Jeanneteau
Costumes : Elizabeth Cannon
Lumières : Jennifer Tipton

Avec le Klangforum Wien.