Automne et hiver

du 3 au 26 mars 2006

Automne et hiver

Mené comme un véritable "suspense psychologique", le spectacle commence à la fin du repas dominical. Ce n'est pas le simple récit d'une crise familiale mais un texte plus universel qui oscille entre l'ombre et la lumière, le mensonge et la vérité.

Une guerre familiale
Note de l'auteur
Un dîner aux apparences ordinaires
Le Théâtre des Lucioles

  • Une guerre familiale

Le ciel scandinave transforme apparemment les conditions de la vie humaine, concentre les tensions et favorise les agressions à l’intérieur des maisons. Sous les toits, la guerre familiale éclate.

Ann et Ewa, sœurs que tout ou presque semble opposer, rendent visite à leurs parents. Le temps du dîner, on parle de choses insignifiantes, un dialogue de sourds que Norén conduit avec un humour implacable. Ann, mal-aimée et malheureuse, veut mettre fin au factice, déchirer le voile du mensonge. Qui tire les ficelles ? Que cache la façade ?

Victime et bourreau, elle force les autres, la sœur, le père qui boit et la mère qui domine, à rompre le silence. Pour Ann, la vérité est comme un cadavre lorsqu’on ne la montre pas.

Mené comme un véritable « suspense psychologique », le spectacle commence à la fin du repas dominical. Ce n'est pas le simple récit d'une crise familiale mais un texte plus universel qui oscille entre l'ombre et la lumière, le mensonge et la vérité.

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  • Note de l'auteur

« Ne pourrait-on pas continuer à garder le silence vingt ans de plus ? » enrage le père. Impossible ce soir là. Chacun devra mettre à nu ses démons... Automne et hiver est dur, violent. Ce n’est pas le simple récit d’une crise familiale mais un texte plus universel qui oscille sans cesse entre l’ombre et la lumière, le mensonge et la vérité. Chaque personnage affronte entre autre sa propre mort et il n’y a aucune véritable issue. « Je ne me sens jamais comme ce soir, ça fait mal mais c’est sans doute bien... mais je ne peux tout de même pas tourner en rond et penser à ça en permanence, je dois bien vivre d’une façon ou d’une autre ».

Le décor, le son, la lumière adaptables absolument partout et en très peu de temps : une table, quatre chaises, deux fauteuils, des lampes, une télévision, une « caméra familiale », des photos de famille, de la nourriture, du vin, des alcools et des cigarettes.

La pièce se déroule au cours d’un repas, en temps réel. Elle est scandée, rythmée, comme un découpage dramatique invisible par l’entrée, le plat principal, le dessert, le café, le digestif, le porto.

Établir une promiscuité avec le public pour tenter de réduire le plus possible la frontière confortable entre spectateurs et acteurs.

Une caméra et un écran de télévision pour aider par instant à se rapprocher des acteurs et y lire, comme une loupe, des informations supplémentaires.

« Le public et les acteurs doivent respirer ensemble, écouter ensemble. Dire les choses en même temps. Je préfère un théâtre où le public se penche en avant pour écouter à celui qui se penche en arrière parce que c’est trop fort. »

Lars Norén

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  • Un dîner aux apparences ordinaires

La famille n’est pas l’univers clos, privé, protégé, comme on voudrait nous le laisser penser ; ni cette valeur refuge décrite par les politiques, pour en pleurer la disparition ou en chanter le renouveau. C’est un lieu poreux où se cristallisent les rapports de forces qui traversent nos sociétés, entre hommes et femmes, entre classes sociales, entre générations : un lieu où se nouent les inégalités.

A travers ce dîner aux apparences ordinaires, d’une famille ordinaire, Lars Norén décrit de manière cruellement réelle tout un pan de nos sociétés capitalistes et aborde des thèmes comme celui de l’argent, l’éducation, l’alcoolisme, l’inceste, la folie, les médicaments, l’adoption...

La mémoire y est abordée de manière très forte : la mémoire familiale. Ann, puis les autres membres de la famille, mobilisent leur passé, le confrontent aux autres et tentent de lui donner le sens qui les arrange... Cette mémoire forcément est fugitive et soumise aux caprices de la réminiscence.

La seule vérité c’est la mémoire mais la mémoire est une invention.
(Manuel de Oliveira pour le film Lisbonne Story réalisé par Wim Wenders)

« La table comme une embarcation instable, la table dit tout, montre tout, les humeurs, les rires, les pleurs, les lois édictées, le jeu des soumissions et des dominations. Dons contre dons. Goût et dégoût. Drames et joies. Paroles et silences. La table théâtralise les enjeux et les jeux de l’échange. Partage de la même nourriture. Instauration d’une même conversation ou d’un même silence. Consensus plus ou moins harmonieux. Théâtre d’affrontements plus ou moins douloureux. »

Anne Muxel

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  • Le Théâtre des Lucioles : un collectif d’acteurs

Ses membres fondateurs sont tous issus de l’école du Théâtre national de Bretagne (première promotion, sous la houlette de Christian Colin). Dès la fin de cette formation, l'envie de continuer à travailler ensemble s'impose et une manière de fonctionner s'invente.

1994 : création du Théâtre des Lucioles, un groupe d'acteurs, dont les projets naissent de propositions de l'un ou l'autre d'entre eux. Comment travailler ensemble ? Chaque projet a sa règle : donner une vraie place à l’acteur, préserver une parole multiple, différente à l'intérieur d'un même ensemble. La contradiction, l'explosion ou la fragmentation, en tous les cas une parole inachevée, sans cesse en construction ou en tentatives, et non pas un discours.

Douze ans plus tard, fort des expériences de chacun, le collectif a multiplié spectacles et propositions : vingt-trois créations ont vu le jour. Le parcours du Théâtre des Lucioles affirme des fidélités envers certains auteurs comme Fassbinder, Copi, Leslie Kaplan... Il dénote également une volonté d’élargir le champ théâtral à d’autres domaines artistiques (musique, arts plastiques).

Depuis, d’autres acteurs, musiciens, techniciens, créateurs ont accompagné les différentes créations... De plus, chacun des acteurs va travailler ailleurs, avec d'autres compagnies, d'autres metteurs en scène.

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Informations pratiques

Théâtre de la Bastille

76, rue de la Roquette 75011 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Bastille Salle climatisée
  • Métro : Bréguet-Sabin à 377 m, Voltaire à 391 m
  • Bus : Commandant Lamy à 2 m, Basfroi à 243 m, Charonne - Keller à 244 m, Voltaire - Léon Blum à 384 m
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Plan d’accès

Théâtre de la Bastille
76, rue de la Roquette 75011 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 26 mars 2006

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