
Décidément, la musique inspire Angelin Preljocaj. Dans Le Sacre du Printemps, l’œuvre d'Igor Stravinsky dirigée par Daniel Barenboïm, le chorégraphe réunit 12 danseurs pour exprimer la montée du désir et la panique contenue afin de faire du sacre un rituel. La seconde pièce, Helikopter, expose 6 danseurs aux rythmes effrénés de l'Helikopter Quartet’ de Stockhausen. Sur cette partition pour cordes et turbines, les mouvements croisés, les corps entrelacés seront le fondement même du rapport entre musique et danse.
De l’audace, toujours de l’audace. Angelin Preljocaj ne tient pas en place ; c’est un provocateur né. L’ex-interprète de Dominique Bagouet a d’abord su gagner ses galons de chorégraphes en abordant des sujets aussi ambitieux que l’héroïsme ou la statuaire grandiloquente des pays communistes (sa propre famille est originaire d’Albanie), la sensualité érotique ou le rêve américain des immigrants du début du XXème siècle.
Contemporain dans l’âme, Preljocaj s’est pourtant mis au défi d’inscrire sa danse dans la tradition du ballet : revisitant le bel héritage des Ballets Russes, enchaînant des créations pour le Ballet de l’Opéra de Paris (Le Parc et Casanova), pour celui de Lyon (Roméo et Juliette, avec Enki Bilal), et même pour le prestigieux New York City Ballet (La Stravaganza). Mais avec sa propre compagnie, Preljocaj repousse les limites de la danse, qu’il fait imploser dans Portraits in corpore. Tout récemment, avec Helikopter, c’est sur une musique de Karlheinz Stockhausen, pour quatuor à cordes et turbines d’hélicoptères, qu’il cisèle au cœur du mouvement des “rythmes technorganiques“. Une œuvre extrême, rapide, stridente, ramifiée dans un canevas d’images projetées au sol.
Le moment semble venu pour Angelin Preljocaj d’apposer sa griffe à un chef d’œuvre de la modernité chorégraphique : Le Sacre du Printemps, initialement créé en 1913 par Igor Stravinsky et Vaslav Nijinsky. Sur une proposition du chef d’orchestre Daniel Barenboïm, Preljocaj a accepté d’apprivoiser (ou, qui sait, d’exacerber) une partition tellurienne qui incite la danse à être à la hauteur d’un véritable rituel.
« Sur des images abstraites qui s’ouvrent et se referment au gré du mouvement (on croit voir les danseurs évoluer sur un lac aux ondes magiques), les six interprètes d’Helikopter semblent se courir après, harcelés par une partition gestuelle remontée à bloc. Un bras de fer à la mesure du savoir-faire d’Angelin Preljocaj. » Le Monde
« Refusant jusqu’au bout la concession, Preljocaj assume avec une grande intelligence son rapport à la musique. Avec Helikopter, il nous propose une danse abstraite, le seul mouvement continu des corps, le flux musical de leurs lignes mouvantes. Sans texte, sans prétexte, sans anecdote, ces corps là se donnent à voir dans leur simple matérialité. » La Marseillaise
16, place Stalingrad 92150 Suresnes
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