Zugzwang / En d'autres termes

du 4 au 5 décembre 2004

Zugzwang / En d'autres termes

Zugzwang et En d'autres termes sont l'un et l'autre des spectacles superbes. Tous deux traitent entre autres de notre croyance aux récits et à la photographie. Il y est question, aussi, de nos existences anonymes.

Zugzwang
En d'autres termes
La compagnie Transquinquennal

Un maître mot : le plaisir. Une pensée phare : questionner. Sans cesse et toujours, remettre à l’épreuve de la raison ce qui s’offre à nos yeux et nos oreilles. Avec son spectacle Zugzwang, la compagnie belge Transquinquennal s’empare de l’évidence par des chemins buissonniers et la restitue légèrement de biais, introduisant entre le réel et la fiction un subtil décalage.

Sur scène, une grande photo est exposée. Prise dans un café de Bruxelles, on y voit, éclairés par fragments successifs, grâce à des projecteurs, une scène de bar où des solitaires attablés côtoient des joueurs d’échecs. Parmi les figurants, quatre gaillards, que l’on retrouve, en chair et en os, assis sur des poufs, face au public. Ils écrivent et parlent, commentent les images, rêvent sur les visages, s’abandonnent à des récits saugrenus, laissant vagabonder librement leur propos. Ils inventent des vies à chaque client du bar, extrapolent tout et n’importe quoi dans un délire loufoque. Tout leur est permis puisque, avec eux, l’imagination est véritablement au pouvoir.

On les écoute, séduits par leurs récits, créés de toutes pièces, invraisemblables ou plausibles. Aussi captivés que nous l’étions, enfants, découvrant l’univers des légendes. Transquinquennal n’a pas besoin de beaucoup d’accessoires pour que naisse un théâtre qui tricote dans le quotidien et nous ramène, dare-dare, vers une bienheureuse innocence pétrie de naïveté.

Zugzwang est sans doute à ce jour le plus grand succès public et critique de Transquinquennal, et leur valut en 2002 le Prix du Meilleur Auteur, décerné par la SACD belge.

" On est tous du même moule, mais un moule en forme de quoi ? "

Haut de page

En d'autres termes repose, du moins à son origine, sur une certaine obligation, posée comme cadre de recherche : qu'arrive-t-il à un comédien quand on tire de sous ses pieds le tapis des mots ? Le résultat n’est ni un spectacle silencieux, ni une expérience de mime ou de chorégraphie. Qu'est-ce donc qu'En d'autres termes ? Quelque chose qui ne prendra tout son sens qu'en votre présence, c'est-à-dire du théâtre au meilleur sens du terme.

On se bornera à dire ici que Zugzwang et En d'autres termes sont l'un et l'autre des spectacles superbes. Que tous deux traitent entre autres de notre croyance aux récits et à la photographie. Qu’il y est question, aussi, de nos existences anonymes.

Et que les spectateurs de Thionville seront les premiers à avoir la chance de pouvoir voir ensemble, s’ils le souhaitent, deux créations qui rétrospectivement paraissent être comme deux sœurs, faites pour s’éclairer et s’enrichir l’une l’autre.

Haut de page

Présenter Transquinquennal tient de la gageure. D'un spectacle, voire d'un soir à l'autre, ces quatre comédiens-là semblent s'être donné le mot pour surprendre leur public, rafraîchir son regard, éveiller ses facultés critiques, sans jamais se reposer sur leurs lauriers. Car s'il y a une équipe qui prend au sérieux des termes comme "art vivant" et "recherche", c'est bien celle-là. Mais leur but n'est certainement pas de provoquer la surprise pour elle-même. Elle n'est qu'un effet secondaire qui découle de leur horreur de toute redite et de toute banalité. Horreur qui les a conduits à prendre une précaution radicale : ne jamais monter un texte du répertoire.

Rares sont les compagnies qui s'imposent, avec une rigueur qui force l'admiration, une aussi stricte discipline au service du théâtre d'aujourd'hui : depuis la fondation de Transquinquennal, il y a plus de dix ans, tous leurs spectacles, sans exception, ont été des créations d'oeuvres contemporaines. Qu'il s'agisse de leurs propres textes ou de ceux d'autrui, les quatre membres de ce collectif théâtral bruxellois font preuve dans leurs mises en scène de qualités d'intelligence, d'esprit et de probité dont la constance n'a d'égale que la stupéfiante diversité de formes qu'elles engendrent. Tous leurs paris créatifs reposent sur le choix d'une contrainte, dont il leur appartient ensuite d'assumer toutes les conséquences.

Collectif théâtral bruxellois, il travaille depuis plus de dix ans sur le quotidien, la matière vivante et contemporaine, avec des auteurs ou seul. Dans une pratique collective où chacun est dépositaire de l’œuvre et de son sens, Transquinquennal questionne « l’ici et le maintenant » du théâtre, le présent de la représentation et la multiplicité de ses formes, au travers de créations qui sont autant d’idées, de concepts, de défis lancés à eux-mêmes et aux spectateurs : jouer une pièce interactive où le comédien ignore chaque soir quelle version du spectacle il devra interpréter ; créer trois spectacles en trois semaines ; convaincre des acteurs à parler en leur propre nom.

Haut de page

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

Nest-CDN de Thionville-Lorraine

Place de la liberté (Boulevard Foch) 57103 Thionville

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique
Spectacle terminé depuis le dimanche 5 décembre 2004

Pourraient aussi vous intéresser

Partenaire
- 20%
Pauline & Carton

La Scala Paris

Partenaire
- 29%
- 20%
Big Mother

Théâtre des Béliers Parisiens

La Loi du marcheur

Théâtre de la Bastille

Oublie-moi

Théâtre Actuel La Bruyère

Spectacle terminé depuis le dimanche 5 décembre 2004