Zoroastre

Une plongée au cœur du Siècle des Lumières, de ses créations comme de ses débats. À égale distance de la mort de Louis XIV et des débuts de la Révolution française, la scène littéraire voit paraître les premiers essais de Rousseau tandis que Diderot travaille à l’Encyclopédie et Buffon à l’Histoire naturelle : le progrès de l’esprit positif est en marche. Le quatrième opéra de Rameau - et son quatorzième ouvrage scénique - évoque avec toute la poésie de son siècle cette évolution décisive qui forge l’esprit des Lumières dans un rapport renouvelé de l’homme au monde.

Zoroastre est la tragédie en musique la plus étonnante de son temps. Pour la première fois, l’opéra français délaisse l’univers gréco-latin pour se tourner vers l’Orient libérateur des grands mythes où, le symbole et l’humain s’unissant sans entrave, est née la véritable sagesse antique. Le combat entre le Bien et le Mal que remporte le mage persan permet aux hommes des Lumières d’imaginer un nouvel univers moral et le livret maçonnique de Cahusac préfigure celui de La Flûte enchantée. La portée spirituelle de l’œuvre, revendiquée par ses créateurs, s’appuie autant sur la subtile caractérisation des protagonistes que sur la maîtrise supérieure des scènes d’ensemble et faisait dire à d’Alembert que Rameau n’avait rien produit de plus beau.

Tragédie lyrique en cinq actes de Jean-Philippe Rameau
Livret de Louis de Cahusac
Seconde version créée à l'Académie royale de musique le 20 janvier 1756.

Direction musicale Christophe Rousset
Chorégraphie Amir Hosseinpour
Décors et costumes Patrick Kinmonth
Avec le Chœur et les danseurs du Théâtre royal de Drottningholm, et Les Talens Lyriques.