William Forsythe

du 30 juin au 3 juillet 2004
1H30

William Forsythe

Alors même qu'il met un terme à son aventure allemande, William Forsythe a choisi Paris, sa résidence "secondaire" préférée, pour y effectuer sa dernière "sortie" avec le Ballett Frankfurt. Il nous promet une création en plusieurs dimensions. Un nouvel exercice virtuose où la danse, loin d'être laissée pour compte, trouve matière à renouveler ses énergies. William Forsythe revisite l'odyssée de l'espèce chorégraphique. Bienvenue à bord !

Forsythe parcours sans faute
The Room As It Was

(N.N.N.N.)
Ricercar
One flat thing, reproduced

Il y a un an, William Forsythe ouvrait en beauté la saison de Chaillot : Kammer/Kammer se présentait sous la forme d'un opéra chorégraphique contemporain contaminé par les images réalisées et montées en direct. "Un travail disons polyphonique" pour reprendre les mots de Forsythe lui-même. "Une superchorégraphie qui embrasse différents médias et supports !".

Depuis ses débuts dans les années 70 à l'université de Jacksonville puis à la Joffrey Ballet School, William Forsythe a compris que le ballet classique n'était pas une impasse mais une issue de secours : il n'a eu de cesse de disséquer le mouvement, l'arabesque ou le pas de deux, pour, une fois digérés, les réinterpréter. Installé à Francfort où il est nommé directeur du Ballet en 1984, il va faire de cet instrument de précision un laboratoire de recherches : on va découvrir, un rien éberlué tout de même, des pièces à la folie furieuse, des comédies musicales extravagantes et des corps en état de grâce ; car William Forsythe ne perd jamais de vue le danseur. "Dans les structures que je développe, chaque interprète peut donner forme à sa propre danse. Tous les danseurs ont cette liberté en regard de ma méthodologie" résume Forsythe. Intrigué par l'environnement médiatique actuel et son flot d'images, le chorégraphe met son art en perspective avec ces technologies. Il repense le point de vue tout comme un réalisateur ou un monteur. Et d'entraîner le spectateur captivé dans ce détournement majeur du regard

Alors même qu'il met un terme à son aventure allemande, William Forsythe a choisi Paris, sa résidence "secondaire" préférée, pour y effectuer sa dernière "sortie" avec le Ballett Frankfurt. Il nous promet une création en plusieurs dimensions. Un nouvel exercice virtuose où la danse, loin d'être laissée pour compte, trouve matière à renouveler ses énergies. William Forsythe revisite l'odyssée de l'espèce chorégraphique. Bienvenue à bord !

Philippe Noisette

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Chorégraphie : William Forsythe
Musique : Thom Willems
Scénographie, lumière : William Forsythe
Costumes : Stephen Galloway
Durée : 24 minutes
Première : 14 février 2002

Huit danseurs convergent vers un point central, chacun selon un mode qui lui est propre. Ce point de ralliement lumineux - transcription fulgurante de la mémoire dans le temps -détermine un espace et The Room As It Was commence. Dans le silence expectatif, les danseurs développent une suite de scènes. Leurs respirations, entrelacements ludiques et rythmés, donnent sa mesure au temps, ponctuent les arrivées, les départs, et les unit dans une partition du souvenir. Les danseurs s’écoulent en angles brusques, s’assemblent en duos, en trios, s’étirent en courbes, se rétractent en lignes, leurs corps pensants, pareils à une constellation, évoluent autour de cet épicentre commun qu’est leur mémoire.

Dana Caspersen

Forsythe pousse cette fois l’abstraction à son comble, ce qui enlève toute possibilité d’orientation au spectateur. En danse il y a de toute façon belle lurette qu’on ne raconte plus d’histoire. Qu’on se passe également de musique. Dans The Room as It Was, on entend juste, tout à la fin, environ trente secondes d’une composition de Thom Willems. Les respirations saccadées des danseurs tiennent lieu de bande sonore. Ceux-ci, habillés par Stephen Galloway, portent leurs vêtements de training gris, combinés à des pantalons et à des hauts colorés. Le plus souvent en trios, ils marchent comme sur des échasses, rampent, s’enroulent dans des déplacements de plus en plus rapides et finalement de plus en plus restreints, plongés dans un brouillard grisâtre. Ça ressemble à du sport de combat, déborde d’exubérance et c’est avec une merveilleuse légèreté qu’ils sondent l’espace avec leurs corps, à partir du sol. (…)

Stephen Galloway, toujours bien plus impressionnant comme danseur que comme designer de costumes, tranche l’air comme à coups de sabre. La forte aura de cet homme longiligne démultiplie chacun de ses gestes. Les autres danseurs n’ont plus qu’à courber l’échine s’ils veulent garder la tête sauve. C’est aussi Stephen Galloway qui à la fin, seul avec une danseuse, alors que le rideau gris du fond de scène s’élève au-dessus d’eux tandis que le rideau noir de l’avant-scène s’abaisse, marque le début d’un ballet potentiel dans une clarté cette fois incandescente. Le couple se tient entre deux haut-parleurs blancs, elle devant lui, dos au public, les mains croisées sur la tête. À droite sont allongés au sol deux danseurs, en angle droit l’un par rapport à l’autre, à la face un danseur en étirement, à gauche un danseur recroquevillé. Personne n’oubliera si vite ce coup de génie, cette façon dont Forsythe, après 25 minutes d’ascèse - mais quelle virtuosité ! - nous gratifie d’un ballet-mirage l’espace d’une seconde.

Eva-Elisabeth Fischer
Süddeutsche Zeitung, 20 février 2002

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Chorégraphie : William Forsythe
Musique ; Thom Willems
Scénographie, lumière, costumes : William Forsythe
Durée : 20 minutes
Première : 21 novembre 2002
Créé pour : Cyril Baldy, Amancio Gonzalez, Georg Reischl, Ander Zabala

Tel un cerveau éclaté en quatre parties, quatre danseurs sont liés dans une relation tacite et permanente. Soulignés par les fulgurants flashs murmurés de la musique de Thom Willems, ils se coulent dans un monde de figures complexes, intenses. Leurs bras, leurs têtes, leurs bustes, leurs jambes deviennent des voix singulières, accordées en contrepoint les unes aux autres. Ils écrivent un texte avec la voix du corps, lentement d’abord, puis peu à peu s’accélèrent pour se fondre finalement dans une entité inextricable mêlant lancés de bras, articulations distordues et un sens du temps aiguisé à son paroxysme.

Dana Caspersen

Quatre hommes jouent à la main chaude, ce jeu d’enfants très ancien. Les participants posent leurs mains les unes au-dessus des autres, on en retire une, une nouvelle vient sur le dessus, et en général le jeu se termine dans un tohu-bohu mi burlesque - mi agressif. Il n’y a pas chez Forsythe ce caractère unidimensionnel de la Tour de Babel construite avec les mains. Sans relâche, la bande des quatre s’enchaîne et se déchaîne dans toutes les formations imaginables. Bien que leurs déplacements envahissent souvent l’espace de façon fulgurante, cela reste cependant un ballet des bras et des mains, un ballet de l’enlacement et de l’entortillement, du figé ou de la lente ou abrupte dissolution. Et quand l’humour naît de ces contrastes, il tient au simple fait de sortir du quartet regroupé ou d’y entrer de façon tout aussi inattendue : véritable kaléidoscope des corps, dans lequel les bras et les mains fonctionnent comme un tout. Cela renvoie à la tradition surréaliste-dadaïste, on pense également au jeu de doigts du Pickpocket de Bresson, et même au taylorisme qui mesurait les mouvements en vue de meilleurs rendements au travail. Sur le mode d’un scherzo d’une exceptionnelle virtuosité, où chacun, tantôt s’intègre dans ce jeu de mains, tantôt défend son autonomie. La pièce y gagne son côté aérien et burlesque qui se dissout finalement dans l’éphémère.

Gerhard R. Koch
Frankfurter Allgemeine Zeitung, Feuilleton, 23/11/2002

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Chorégraphie : William Forsythe
Musique : piano : David Morrow (Variations sur Ricercar a 6 extrait des Musikalische Opfer de J. S. Bach)
Scénographie, costumes, lumière : William Forsythe
Durée : 17 minutes
Première : 13 novembre 2003

Tandis que s’égrènent au piano les variations autour de Ricercar a 6, à l’isolement et à l’effondrement des corps répond de temps à autre en leitmotiv le surgissement des bras auxquels nous avaient habitués les toutes premières chorégraphies de Forsythe. Quatre corps s’entrelacent, se dénouent, se recroquevillent sur eux-même, les membres semblent s’empêtrer et prendre de plus en plus les humains en otage. À la fin, ils sont étendus par terre, leurs épaules saisies de convulsions, tandis que la lumière lentement s’éteint. 

Lilo Weber
Neue Zürcher Zeitung, 17 novembre 2003.

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Chorégraphie : William Forsythe
Musique : Thom Willems
Scénographie, lumière : William Forsythe
Costumes : Stephen Galloway
Durée : 17 minutes
Première : 2 février 2000
14 danseurs

Forsythe terriblement lent et terriblement rapide. En un instant, comme par miracle, les danseurs ont disposé une dizaine de tables de telle sorte qu’elles constituent un parcours au milieu du plateau. La danse s’ébauche et se déploie alors comme une sorte d’exploration, jouant avec les possibilités de passages entre, sous et sur les tables.

Les mouvements ne font pas référence à la danse classique, au sens strict du terme, mais par un cheminement inattendu, les assemblages répétés de positionnements des bras, des corps et des jambes élaborent des effets subtils dans l’espace.

Les tables jouent un rôle important, puisque par leur présence et par leur agencement, elles organisent notre vision.

Très souvent, les corps des danseurs apparaissent comme coupés en deux par le mince plateau de la table, grâce à la fulgurance d’une interprétation à couper le souffle. Cela crée un effet de cadavre exquis, offre des images dans lesquelles le haut et le bas des personnages semblent ne plus correspondre.
… une vraie jubilation…

Pieter T’Jonck,
De Standaard, 25/02/2000

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Sélection d’avis du public

William Forsythe Le 14 août 2003 à 17h41

J'ai aimé cette oeuvre qui a associée : la technologie la litterature, surtout le texte d'Anne Carson. la musique les danseur qui sont présent sur la scène mais qui ne sont visible que par vidéo. les mouvements des danseurs les deux acteurs Bref nous étions face à une oeuvre d'art total. A revoir avec très grand plaisir

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William Forsythe Le 14 août 2003 à 17h41

J'ai aimé cette oeuvre qui a associée : la technologie la litterature, surtout le texte d'Anne Carson. la musique les danseur qui sont présent sur la scène mais qui ne sont visible que par vidéo. les mouvements des danseurs les deux acteurs Bref nous étions face à une oeuvre d'art total. A revoir avec très grand plaisir

Informations pratiques

Chaillot - Théâtre national de la Danse

1, Place du Trocadéro 75016 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Restaurant Salle climatisée Tour Eiffel Vestiaire
  • Métro : Trocadéro à 96 m
  • Bus : Trocadéro à 31 m, Varsovie à 271 m, Pont d'Iéna à 297 m
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Plan d’accès

Chaillot - Théâtre national de la Danse
1, Place du Trocadéro 75016 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 3 juillet 2004

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