Week-end à la Cité 1 - Climats / Maroc

du 19 au 21 juin 2009

Week-end à la Cité 1 - Climats / Maroc

Festival des musiques du monde contemporain, la troisième édition de Climats est consacrée au Maroc.

Programme
Le festival Climats

  • Programme

Vendredi 19 juin à 21h : Driss el Maloumi / Debashish Bhattacharya
Samedi 20 juin à 21h : Louis Sclavis / Majid Bekkas / Ramon Lopez
Samedi 20 juin à 23h : DJ Key

Dimanche 21 juin en famille
à 16h : Les Folies Berbères / Contes de Hamed Bouzzine
à 17h30 : Goûter marocain
à 18h30 : Les Aissaoua de Meknès

Festival des musiques du monde contemporain. Collaboration artistique : Benoît Thiebergien.

  • Le festival Climats

Après L’Inde et le Liban, le festival musical Climats consacre sa troisième édition au Maroc. Si les univers musicaux se modifient, les principes de la programmation restent les mêmes que le directeur artistique, Benoît Thiebergien, place volontiers sous les auspices favorables de l’écrivain Edouard Glissant et de son ode à la créolisation du monde. Maintenant qu’il n’y a plus de terres à découvrir, et que le monde est devenu si petit, les vivants qui y habitent peuvent commencer à se mélanger. Tel est le sentiment profond, et au fond le souhait pacifique, du caribéen Glissant. Depuis trois éditions, Climats s’efforce à sa façon de réaliser ce voeu.

La créolisation musicale dans le festival Climats joue bien sûr à plusieurs niveaux : ce qu’il s’agit de mélanger ce sont autant les musiciens que les styles musicaux, autant les instruments d’ancienneté et d’origine diverses que les techniques vocales, autant hier qu’aujourd’hui, autant la musique savante qu’une autre plus commerciale, autant l’univers du divertissement qui est le propre de la musique populaire occidentale que les formes du sacré et du religieux qui imprègnent encore la musique traditionnelle.

Ainsi une troupe comme Arrakb Al Aissaoui Al Ismaïli, issue de la confrérie Aissaiaou et donc de l’islam soufi, dont la musique tend toute entière vers la recherche d’une énergie spirituelle qui puisse apporter la joie et ouvrir sur les soulèvements de la transe peut voisiner avec le beat juggling de DJ Key, dont la technique joue de plusieurs pistes préenregistrées pour produire, à coups de scratches, de pauses et autres, une composition unique. Et inventer une transe rythmique totalement sécularisée.

Ainsi un trio de musiciens d’origine aussi différentes que Louis Sclavis, Français et clarinettiste inscrit dans le sillage du Free Jazz, Majid Bekkas, Marocain, joueur de guembri (basse à trois cordes) et maître de la musique gnawa, et Ramon Lopez, Espagnol, batteur et percussionniste peuvent mettre en commun leurs arts pour créer des impros où se mêlent des effets d’échos inattendus entre instruments et cultures musicales.

Il a bien sûr un écueil dans ce genre de festival de tomber dans « le règne de tout est dans tout journalistique et du coq-à l’âne publicitaire » qui semble être de mode aujourd’hui, pour reprendre les mots du philosophe Jacques Rancière. Mais cet écueil s’évite si les musiciens reconnaissent d’eux-mêmes certains pièges du métissage comme, par exemple le fait Majid Bekkas : « Nous voulons donner une autre dimension à notre musique pour qu’elle évolue. La même histoire est arrivée au blues originel et beaucoup de styles en ont émergé. Depuis de nombreuses années, je rêve de faire évoluer la musique gnawa tout en gardant intactes ses racines et en veillant à ce qu’elle ne perde pas sa spécificité : les instruments traditionnels et cette répétitivité du jeu musical qui est l’apanage des musiques africaines en général et plus particulièrement de celles marquées par l’esprit de transe. »

Ces rencontres du festival Climats ont des chances, dès lors, de n’être pas un simple mélange gratuit, mais de pouvoir mettre en évidence, musicalement sonnant, une autre communauté imposant une autre mesure, un autre rythme, et une autre façon d’appartenir au même monde.

Stéphane Bouquet

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  • Driss el Maloumi, Debashish Bhattacharya

Né à Agadir, Driss el Maloumi, « le magicien du oud », a reçu une solide formation musicale classique, arabe et occidentale, ainsi qu’une formation en littérature et en philosophie. Nourri de l’écoute et de la tradition des grands maîtres, il sait puiser dans la profondeur de l'âme soufie mais aussi dans tous les genres de la tradition orientale pour créer une couleur musicale où s'exprime aussi sa culture berbère. Ses travaux se partagent entre des recherches en groupe voyageant à la lisière de différentes couleurs musicales contemporaines ou issues du patrimoine et se nourrissant de la rencontre avec des artistes internationaux. Il collabore avec des musiciens de jazz, de musique baroque, et de musiques d’autres traditions. Il compose aussi pour la scène et accompagne les plus grands poètes arabes.

Né à Calcutta, Debashish Bhattacharya a appris le chant classique et le sarod pendant de longues années avant de jouer de la slide guitare. Considéré comme l’un des plus grands guitaristes indiens de sa génération, il a perfectionné son instrument en augmentant le nombre de cordes à 22. Il se produit en concert accompagné aux tablas, et sa curiosité lui fait croiser la route de nombreux musiciens et puiser son inspiration dans la musique hindoustani ou carnatique, bien sûr, mais aussi dans le blues malien, le flamenco ou les comédies musicales bollywoodiennes. Dans ses mains, ou plutôt posé à ses genoux, la guitare slide rivalise sans honte avec les instruments classiques de la musique d'Inde du Nord. Debashish Battacharya a remporté de Grammy award 2009 de la musique traditionnelle.

  • Louis Sclavis, Majid Bekkas, Ramon Lopez

Louis Sclavis commence l'étude de la clarinette à l'âge de 9ans avant de rejoindre le Conservatoire de Lyon et de débuter avec le Workshop de Lyon et l'ARFI. En 25 années de pérégrinations, il s’est imposé comme l’un des musiciens les plus créatifs de la scène jazz européenne. Il n'a jamais cessé de défendre l'improvisation et il a croisé la route de nombreux musiciens, plaçant la rencontre comme une dimension essentielle à l'épanouissement de sa musique. Pas un répertoire qui ne soit pour lui matière à création musicale : l’œuvre du Duke comme la musique contemporaine, le free comme les folklores orientaux… la danse comme le cinéma ou la photo.

Digne représentant de la culture Gnawa* issue du métissage des cultures arabo-berbère et noires africaines, le marocain Majid Bekkas est initié très tôt par le grand maître Ba Houmane. Il apprend le oud et la guitare classique au conservatoire national de musique de Rabat, où il est professeur aujourd’hui. Depuis plusieurs années, il s’est aussi tourné vers le jazz et l’improvisation.

Majid Bekkas cherche à donner un nouveau souffle et une dimension internationale à la musique gnawa avec le souci d'en conserver l'essence (spiritualité, pentatonisme, instruments traditionnels), tout en l’ouvrant à des apports extérieurs.

* Les Gnawa du Maroc, à l'origine descendants d'esclaves noirs déportés des pays d'Afrique occidentale, forment une confrérie dont les membres – adeptes, maîtres musiciens (Maâlem), voyants, thérapeutes, joueurs de crotales et de guembri – célèbrent un rituel à la fois musical, initiatique et thérapeutique dont le but est de réintégrer les énergies fondamentales du corps humain.

Ramon Lopez est né à Alicante, en Espagne. Batteur et percussionniste, il intègre la scène expérimentale française dans les années 80, puis s’initie aux tablas et à la musique indienne, ainsi qu’au flamenco. En même temps qu’un riche parcours en jazz, il collabore ensuite avec des musiciens de cultures et de traditions très différentes. Les affinités et les centres d’intérêt de ce rythmicien inventif l’amènent aussi à travailler avec des artistes plasticiens, des acteurs et des chorégraphes.

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  • DJ Key

Khalid Douache, alias DJ Key, est un pionnier du turntablism made in Maroc. Artiste aux multiples facettes - vidéo,infographie, web, école de DJ'ing…- Khalid a acquis une technique impressionnante : passe-passe, beat-jungling, scratches ravageurs…jusqu’à devenir un virtuose des platines. Il est aussi l’une figure majeure de la culture hip hop de Casablanca dont la société de production, Funky noise, a réalisé la plupart des premiers clips des rappeurs marocains.

  • Un dimanche en famille

Hamed Bouzzine, Ali Merghache : spectacle de contes
Hamed Bouzzine est né dans une palmeraie du Sahara marocain et vit à Paris depuis 1970. Fils de poétesse, il a participé au renouveau du conte en France en tissant un pont entre la tradition des griots berbères et la modernité des poètes urbains. Conteur mais aussi auteur, musicien et enseignant, il est l’héritier des grandes épopées, des mythes, des légendes et autres récits qui voyagent de la Mauritanie aux déserts d’Arabie.
Ali Merghache est muscien, auteur et raconteur d’histoires. D’origine algérienne, il a vu le jour à Nanterre. Chanteur et percussionniste, il a créé les groupes Nemla et le Grand Raï Fanfara. Il collabore avec Hamed Bouzzine avec lequel il a créé la compagnie Murmures du monde.

La troupe Errakb Al Aïssaou
La troupe Errakb Al Aïssaoui regroupe des Meknassi de tous âges et de toutes conditions. Cette confrérie est dirigée par le Moqaddam Abdeljelil Al Ouam, à la fois maître spirituel et chef d’orchestre. Quand les musiciens jouent, ce ne sont à la fois des concerts et des moments spirituels où l’énergie collective, les émotions vécues, la joie ressentie sont canalisées à travers les chants et les rythmes. L’assistance est vite entraînée par la troupe et se joint aux choeurs et à la danse. Par delà les louanges faites à Dieu, au prophète Mohamed et aux saints, le véritable fil conducteur de ces chants est l’amour.

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Informations pratiques

Théâtre de la Cité Internationale

17, boulevard Jourdan 75014 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Restaurant
  • RER : Cité Universitaire à 157 m
  • Tram : Cité Universitaire à 32 m
  • Bus : Cité Universitaire à 223 m, Stade Charléty - Porte de Gentilly à 320 m, Jourdan - Montsouris à 358 m
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Plan d’accès

Théâtre de la Cité Internationale
17, boulevard Jourdan 75014 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 21 juin 2009

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