Vêtir ceux qui sont nus

du 10 au 15 mars 2003

Vêtir ceux qui sont nus

" Ne plus avoir conscience d’être, comme une pierre, comme une plante : ne plus se rappeler même son propre nom, vivre pour vivre : sans savoir que l’on vit " Pirandello

Spectacle en italien (traduction simultanée)

" Ne plus avoir conscience d’être, comme une pierre, comme une plante : ne plus se rappeler même son propre nom, vivre pour vivre : sans savoir que l’on vit " Pirandello

Je suis convaincu qu’il est encore possible de découvrir de nouveaux aspects des textes de Pirandello bien qu’ils aient été montés énormément. Il m’apparaît nécessaire de nettoyer la mise en scène de ses textes de tous les préjugés idéologiques qui l’ont polluée jusqu’à présent.

Le cynisme, le doute, l’absence de valeurs qui caractérisent notre époque suggèrent aujourd’hui une approche plus pragmatique et peuvent permettre de dévoiler certaines intuitions de Pirandello qui en font notre contemporain.

Je ne voudrais pas faire de comparaison facile entre le début du siècle passé et celui-ci, mais on ne peut s’empêcher de constater que l’égarement de l’homme de Pirandello dans un monde des signes fragiles et confus, où la distinction entre vrai et faux est très faible, est encore pour nous très riche de signification.
Je m’intéresserai aux stratégies que l’homme peut mettre en place pour se sauver lui-même face à cet écroulement.

Dans cette perspective, la dialectique raison/passion, présente dans toute l’oeuvre de Pirandello, me semble occuper une position très importante.

On a souvent accusé Pirandello d’être trop cérébral, mais il me semble, au contraire, que la conscience et la réflexion des personnages donnent feu aux passions et je pense aussi que la croûte froide cache un centre incandescent.

Le personnage n’est pas l’objet d’un exercice philosophique imposé de l’extérieur ; il assume au contraire totalement sa propre pensée, il vit avec elle, parce qu’il s’identifie avec sa souffrance (Macchia).
Pour rendre cette présence, il est donc important de rester collé à ce que les mots disent et oublier les très précieuses didascalies, auxquelles Pirandello donnait tant d’importance.

Il ne s’agit pas d’inventer ou d’ajouter, tout est déjà écrit dans la langue très physique de Pirandello, une langue pleine d’interruptions, de suspensions, d’incertitudes, de ruptures qui créent une rythmique très précise.

Toute la mise en scène va dépendre de cette rythmique et de sa dynamique musicale, il n’y aura pas d’autre musique, mais une partition précise composée de petits gestes, mouvements des têtes et des mains, grandes poursuites et courses. Aérer la fameuse “prison” et ouvrir la “salle des tortures” ; introduire un tourbillon d’énergies dans l’immobilité à laquelle on nous a accoutumés et déplacer la claustrophobie dans l’espace du corps et de la tête.

Gustavo Frigerio

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76, rue de la Roquette 75011 Paris

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Spectacle terminé depuis le samedi 15 mars 2003

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