- Les mouvements intimes de l’âme de Tchekhov
Deux scénaristes travaillent sur leur Vania, mais rapidement, leur désaccord éclate à propos de son dénouement… Vania, leur personnage principal, doit-il se tuer pour sortir de l’impasse ? Ou doit-il assumer, vivant, ses désillusions et sa frustration ?
S’inspirant de la pièce Oncle Vania et de L’Esprit des bois, texte que l’auteur russe écrivit dix ans plus tôt, Clément Poirée propose une mise en abyme de ces deux versions d’un même récit. Dans l’une, Vania tire sur son beau-frère Sérébriakov pour l’empêcher de vendre le domaine familial mais le rate. Dans l’autre, il retourne l’arme contre lui et se suicide. La fameuse scène du coup de feu constitue ici le nœud d’une intrigue fascinante, où les visions bientôt irréconciliables des deux scénaristes déploient devant nous les affres et les vertiges de l’écriture. Sur le plateau, le bureau exigu des auteurs, peu à peu envahi par les personnages d’Oncle Vania, va s’agrandir progressivement jusqu’à les submerger.
« Cette nouvelle création du directeur du Théâtre de La Tempête Clément Poirée confronte deux pièces de Tchekhov, Le Génie des Bois et Oncle Vania. Portée par un très bel ensemble de comédiens, la pièce révèle la portée intemporelle de Tchekhov et magnifie le pouvoir du jeu théâtral. » La Terrasse
« Clément Poirée connait ses classiques. Il met en scène le grand répertoire avec intelligence et talent mais depuis qu'il assure la direction de la Tempête, il a visiblement décidé de combattre la routine et de sortir des sentiers balisés. Après A l'abordage, adaptation contemporaine débridée du Triomphe de l'amour de Marivaux avec la complicité de l'écrivaine Emmanuelle Bayamack-Tam, il a choisi de nous faire voir double avec Tchekhov. » Les Échos
« Dirigés de mains de maître par Clément Poirée, John Arnold (Alexandre), Louise Coldefy (Elena), Thibault Lacroix (Vania), Matthieu Marie (Michaël), Elsa Guedj (Sonia), Emmanuelle Ramu (Maria), Moustafa Benaïbout (Fredo), Tadié Tuéné (Gaufrette) sont formidables dans ce tourbillon scénique. On ne va pas cacher notre admiration pour les subtilités et la maîtrise des ruptures de Louise Coldefy. Le charisme de Matthieu Marie rend évident que le véritable héros des deux versions demeure le médecin, ce double de Tchekhov. » L'oeil d'Olivier
« Et théâtre dans le théâtre, aux côtés du metteur en scène qui œuvre à la réécriture, ce sont Moustafa Benaïbout et Louise Coldefy, les adaptateurs/comédiens qui jouent les co-scénaristes dont le premier reste extérieur au scénario alors que la seconde endosse le rôle de la belle Elena. Une mise en abyme où la vie et l’invention se mêlent : l’ici et le maintenant et le rêve à redessiner. » Webthéâtre
« Monter ensemble deux aventures humaines en une seule épopée, tel est le pari risqué mais gagnant de Clément Poirée qui, avec Vania/Vania, met en scène deux pièces écrites par Anton Tchekhov à presque dix ans d’écart… Clément Poirée imagine une construction des personnages en direct. L’illusion est parfaite. » L'Humanité – Gérald Rossi
« La scène d’ouverture, spirituelle et pétillante, s’amuse de la mise en abyme avec une virtuosité jubilatoire. A l’instar de tout le spectacle, elle illustre les affres et les emportements de la création. Moustafa Benaïbout et Louise Coldefy ne campent pas seulement un Tchekhov bicéphale, qui hésiterait entre pessimisme et optimisme, rire et larmes, tendresse et cruauté. Ils suggèrent surtout combien la vie oscille toujours entre ces deux pôles, jusqu’à son terme, qui éclaire a posteriori les postures et les choix. » L'Officiel des Spectacles – Catherine Robert
« Captivant , Éloquent, Original. Clément Poirée a l’ingénieuse idée de fusionner L’homme des bois et Oncle Vania. Cela intensifie : la gaieté, l’espoir et la croyance en l’homme de L’Homme des bois, le pessimisme et la résignation d'Oncle Vania. » Théâtre Clau – Claudine Arrazat
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