Tout mon amour

du 27 novembre au 21 décembre 2012

Tout mon amour

Après les succès de Bullet Park et d'Oncle Vania, le collectif Les Possédés se tourne à nouveau vers l'oeuvre de Laurent Mauvignier, qui explore depuis vingt ans les secrets et les silences qui fondent notre réalité.

« Est-ce qu’on a besoin de tout ça pour vivre ? Je veux dire, tout ce passé, toutes ces boîtes, ces souvenirs, tout ce que tu me racontes là [...] est-ce qu’on a besoin de ça, aujourd’hui, nous, pour vivre ? »

  • Une rencontre entre l'écrivain Laurent Mauvignier et le collectif des Possédés

Une maison dans la campagne française : un homme est venu enterrer son père, accompagné de sa femme. Rien de plus banal – n’était la présence du spectre du père et sa litanie de reproches ; n’était surtout cette jeune fille, surgie de nulle part : elle prétend être l’enfant que cet homme et cette femme ont perdu dix ans plus tôt, mystérieusement. Tous deux voient vaciller leurs vies : faut-il croire à l’impossible ? Se refuser obstinément à croire au possible ? Ils font venir leur fils : qu’en dira-t-il, lui qui a grandi dans l’ombre de l’absente ?

Depuis 1999, de livre en livre, Laurent Mauvignier bâtit son oeuvre sur les secrets et les silences qui fondent la réalité. Il s’affirme aujourd’hui comme un des écrivains les plus puissants de sa génération. C’est d’abord en adaptant Loin d’eux, un roman, que Les Possédés ont rencontré son oeuvre. Du dialogue qu’ils ont engagé avec l’auteur est née sa première pièce. Après Lagarce, Tchekhov, Cheever, c’est donc avec Mauvignier que ce collectif d’acteurs poursuit son projet : chercher par le théâtre une façon d’être au monde sans tricher.

  • Huis clos tragicomique

Dans la droite lignée du Pays Lointain de Lagarce ou de Loin d’Eux de Laurent Mauvignier, Tout mon amour est une pièce qui parle de l’absence et du retour d’un être aimé. Une pièce sur le retour d’un enfant qu’on croyait à jamais perdu.

C’est aussi une pièce qui parle des enfants, du couple, des parents qui morts, continuent de hanter les vivants. C’est une pièce où le pire côtoie le trivial, une sorte de huis clos tragicomique…

Enfin, c’est également l’occasion pour nous de consolider une amitié professionnelle que nous espérons la plus longue possible avec l’un des auteurs français contemporains les plus brillants de sa génération. Rodolphe Dana

  • L’écriture

L’écriture de Tout mon amour s’est déroulée en plusieurs étapes.

Le sujet, au départ (l’histoire d’une jeune fille qui revient dans sa famille dix ans après sa disparition) était prévu pour le cinéma. J’avais commencé l’écriture d’un traitement, et, pendant plusieurs mois, je butais sur l’impossibilité de trouver une résolution dramatique satisfaisante, des motivations aux personnages qui soient plausibles. J’avais une sorte de « coeur noir » du récit, sa route principale, ses bifurcations, mais impossible de faire fonctionner le tout. J’ai donc renoncé au scénario.

Comme je n’arrivais pas pour autant à me défaire de cette histoire, dont la trame me hantait, je me suis résolu à la reprendre, non pas en partant des scènes, puisque je n’arrivais pas à les articuler entre elles, mais en questionnant les personnages, en les laissant parler, tour à tour, un peu comme j’avais fait pour certains de mes romans.

Mais là où il ne s’agissait pas d’un roman, c’est que chacun a pu très vite intervenir pour couper la parole à l’autre, pour raconter sa version de l’histoire. Ainsi est née la première mouture de ce qui est devenu Tout mon amour. J’ai proposé la lecture à Rodolphe Dana et David Clavel. C’était étrange, parce que, pour l’un comme pour l’autre, si la matière était là, si le sujet était là, il manquait cette réalité des situations et des présences qui donnent naissance à une pièce et permettent au théâtre de s’accomplir. Il n’y avait pas cet ici et maintenant, puisque, il est vrai, les personnages évoquaient des situations et des actions, mais ne les vivaient pas.

J’ai donc travaillé chaque scène dont les personnages faisaient le récit, pour les donner à vivre et à voir, en direct. Il y a eu plusieurs versions, jusqu’à ce que nous nous retrouvions, Les Possédés et moi, en résidence à Toulouse, au Théâtre Garonne, pendant huit jours. Cette semaine, où chaque personnage a trouvé son acteur, a été décisive pour dégager une version très proche de la définitive. Nous avons essayé de comprendre les personnages, leurs motivations, leurs relations, jusqu’à la fin logique et (j’espère) implacable du texte.

Pendant les semaines qui ont suivi, revenant sur la pièce, j’ai précisé, corrigé, déplacé, jusqu’à la version sur laquelle nous allons travailler à la mise en scène. J’ignore si la façon dont Les Possédés s’emparent de Tout mon amour est la seule possible, même si la pièce a été écrite avec les voix des uns et des autres en tête, mais je sais que, sans ce travail, sans ces rencontres, elle n’aurait pas vu le jour.

Il faut en effet soulever tellement d’inconnu et de mystère pour écrire une pièce de théâtre, que cela me semble presque impossible à un auteur, seul, chez lui. Il faut le concours de ceux qui vont faire vivre l’ensemble, il faut ce regard de vérité – ne serait-ce, par exemple, que pour juguler la nécessité et la pertinence des didascalies, dont on peut avoir besoin dans l’écriture, comme d’une béquille, alors qu’elles peuvent s’avérer assez vite superficielles et inutiles.

Désormais la pièce existe, elle est là. Elle sera publiée en septembre 2012 par les Éditions de Minuit. Et elle prendra vie, je l’espère, au plus près de ce que nous avons cherché à approcher.

Laurent Mauvignier, octobre 2011

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Spectacle terminé depuis le vendredi 21 décembre 2012

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