Torquemada

Dans le grand cimetière de l’Histoire, deux enfants croisent le Grand Inquisiteur…

Torquemada n’est ni condamné, ni même jugé : il n’est que montré avec passion dans sa logique monstrueuse. Le Religieux et le Politique : comment l’un sert l’autre ou comment l’un se sert de l’autre… Thématique brûlante d’actualité , ici et ailleurs. Comme toujours et partout, on voit sous la robe du prêtre le pantalon du soldat.

Au noir et blanc des vêtements d’église, correspond le contraste des êtres.

Le feu omniprésent dévore les corps et les âmes : passions charnelles ou divines.

Un espace entouré de grillages: champ de fouilles, camp d’internement, casernement provisoire... 

Ici et là, des fosses. Cimetière de l’Histoire. Remontée du Passé. Métal rouillé de friche industrielle. 

Le progrès est passé et même dépassé. Flammèches d’un incendie mal éteint ou en cours d’allumage.

Sommes-nous arrivés trop tôt ou trop tard ? C’est le Théâtre du Monde : ni lieu, ni date.

Dans ce chaos, existe encore une forme de pureté, de tendresse : deux enfants inconscients courent sur un grand terrain de jeu.

Rires et larmes, cris et conciliabules, ironie et tragédie dans une Espagne de feu et de sang.
Un véritable théâtre populaire et une virulente condamnation de l’intolérance sous la plume acérée d’Hugo.