Un couple américain échoue dans un bar d’hôtel à Tokyo… Échoue. C’est à dire « est échoué », comme un bateau sur une rive inconnue après une tempête. Mais aussi « est un échec », celui d’une vie et celui d’un amour. Miriam tente de séduire le barman, tandis que Mark, son mari, peintre new yorkais adepte du dripping – on pense à Pollock –, tente de retrouver l’inspiration créatrice dans la drogue. Dans sa quête éperdue de la couleur et d’une forme nouvelle, il dérive vers la folie et Miriam prend peur.
Ceux qui aiment l’oeuvre de Tennessee Williams n’en connaissent souvent que la période brillante, celle des succès à Broadway et Hollywood entre 1945 et 61. En 1961, quelque chose se brise en lui. Débute alors une décennie de dépression, avec son cortège de substances… Tokyo Bar – inédit en France – témoigne de cette période. C’est la première fois que Tennessee Williams se représente sous les traits d’un artiste. Mark est un grand peintre reconnu. Plus tout à fait actuel et pas encore immortel. Comme Williams dans les années soixante, blessé et isolé, mais qui refuse d’abdiquer et garde ses dernières forces pour créer.
Adaptation Jean-Marie Besset (L'avant-scène théâtre).
« Sûrement l'un de ses plus beaux rôles de Christine Boisson. (…) La pléthore d'émotions qu'elle parvient à véhiculer sidère : sensuelle lorsqu'elle drague le barman, mais aussi drôle, tragique, grotesque. » L'Express
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