Terre Secrète

du 2 juin au 5 juillet 2006
1h15

Terre Secrète

Dans une ferme irlandaise, les cinq dernières minutes de la vie d’un homme révèlent ses relations avec son monde, son frère, son père, sa mère. Entre illusion et réalité, souvenirs et rêves, les comédiens explorent un espace déstructuré et kaléidoscopique où prennent forme des univers et des temps multiples.

Balade irlandaise
Le théâtre de Sebastian Barry
Notes de mise en scène
Une aventure incontestable

La presse

  • Balade irlandaise

Dans une ferme irlandaise, les cinq dernières minutes de la vie d’un homme révèlent ses relations avec son monde, son frère, son père, sa mère. Dans ce pays de pluie et de labeurs, nous partageons leurs rêves, leurs envies, la vie qu’ils avaient rêvée, ce qu’elle fut.

Deux frères, Mick et Josey Grady, habitent dans une ferme isolée du côté de Cork. Josey apparaît comme un demeuré. Ce sont deux célibataires vivant en retraités leurs souvenirs ressassés mais terriblement présents : frustrations, joies, rêves, souvenirs physiques des parents, de l’enfance. Tout se mêle en une sorte de cinéma qu’ils se font - cinéma qu’ils évoquent aussi pour avoir jadis vu des films.

La pièce se situe entre réalité et fiction. Dans une poésie puissante apparaît la vie intense et chaotique des souvenirs. Les deux frères ne décollent pas de la boue, de la terre et de l’eau, et pourtant une constante envolée annihile la chronologie. L’on assiste par moments à quelque chose d’inquiétant et de sombre. Une chose marron et excrémentielle, gluante, beckettienne, qui pourtant n’exclut pas totalement un certain sourire, le sourire menaçant de l’idiot. Car, Barry n’est pas de ceux qui écrivent « darkly », un certain sourire flotte toujours chez lui, dont le mystère reste entier.

Après avoir monté deux pièces de l’écrivain irlandais Dermot Bolger, en 2002 Prodige, puis en 2003 Ombre et Lumière d’Avril, Kazem Shahryari a co-écrit avec Bolger la pièce Départ et Arrivée, créée à Paris à l’Art Studio Théâtre en 2004. Emile-Jean Dumay, le traducteur de Bolger en France, a fait découvrir à Shahryari un autre dramaturge irlandais contemporain majeur, Sebastian Barry.

Shahryari poursuit à l’Art Studio Théâtre cette balade irlandaise avec Barry à partir de son texte Boss Grady’s Boys traduit en français par Émile-Jean Dumay sous le titre Les Fistons. La pièce sera publiée en 2006 aux Editions L’Harmattan, Collection Théâtre des 5 Continents.

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  • Le théâtre de Sebastian Barry

Barry ne cherche nullement à esquiver l’existence du passé et son influence sur l’Irlande d’aujourd’hui, voire sur lui-même, Irlandais d’aujourd’hui. Mais il témoigne avec talent d’une double réalité, je dirai poétique : d’abord celle du poids, de l’existence physique des choses, des objets, magnifiés, transformés par son langage et la perception aiguë qu’en ont les personnages ; ensuite celle d’un rendu poétique et insolite du monde qui nous entoure dans la recherche d’une vision totale où, brassés ensemble, traités à contre-courant, passé et présent se heurtent et dessinent aujourd’hui, par leur réversibilité, un monde à l’envers. Monde réel, d’une réalité neuve, où se mêlent le rêve et le fait avéré, la raison et la folie, l’authenticité des êtres et le jeu multiforme du théâtre et du cinéma; monde où dominent le changement, le passage, le mouvement incessant qui est le propre de la pensée et des images mentales. Barry rend compte de l’Homme mobile marqué par l’Histoire en traitant prioritairement de l’homme intérieur qui à la fois la fait et la subit.

Cependant que son théâtre, lui, est un théâtre de relative immobilité apparente rendant compte des mouvements incessants de l’âme et témoignant d’intelligences et de sensibilités sans cesse en éveil, grâce à un langage richement renouvelé et à une technique dramatique du passage obligé comme signe du temps et de l’Homme. (…) Dans Boss Grady’s Boys, le passé ressurgit, comme un double ratage du passage à l’âge adulte. (…) Ce sont finalement les pièces où le passage irréversible est déjà accompli avant le lever du rideau qui sont de loin les plus passionnantes et les plus riches, car l’auteur nous permet alors pleinement de voir vivre nouvellement des êtres selon une dynamique combinatoire inusitée, et ces êtres nous ressemblent étrangement dans leur folie intimement liée, directement ou non, au pouvoir dans ses rapports avec notre faiblesse.

Ces notes ont été réalisées d’après les documents fournis par Emile-Jean Dumay, traducteur de la pièce, spécialiste du théâtre de Sean O’casey et du théâtre irlandais en général

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  • Notes de mise en scène

Dans Boss Grady’s Boys, le passé ressurgit, comme un double ratage du passage à l’âge adulte où la traversée irréversible est déjà accomplie avant le lever du rideau, où le lointain paraît plus passionnant, plus riche, peut-être parce qu’il est déjà vécu et vidé de toutes ses substances inconnues. Les personnages vont s’employer à inventer une dynamique collective et constante afin d’atteindre une folie qui tout étant intimement liée au pouvoir ne peut toutefois se détacher de nos faiblesses.

Dans une poésie puissante, apparaît la vie intense et chaotique des souvenirs. Deux frères qui ne décollent pas de la boue, de la terre et de l’eau… Un espace inquiétant et sombre. Une ambiance marron et excrémentielle, gluante… Un rapport beckettien avec le temps… des situations chargées d’un certain sourire menaçant et idiot. Une vie flottante qui s’étire sans aucune raison particulière… Un monde réel sans intérêt apparent s’apprête à être interrogé sur scène dans une production artistique excitante.

Les fragments dramatiques de Barry offrent une ouverture à notre espace, à notre temps et à nos paroles, faisant jaillir une source inconnue et urgente qui va définir cette création… Les répétitions vont nous aider à construire des lieux pour faire vivre des complots intimes parallèles. La pièce de Barry se jouera au centre de ces complots qui animent notre monde.

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  • Une aventure incontestable

Le passé est confortable car on l’a déjà parcouru, l’avenir se fait craindre car il est incertain. A travers la mémoire d’un personnage, un acteur, nous allons revoir les principales touches attachantes d’une vie, d’une vie plurielle, d’une époque. Y a-t-il pour nous un tel moment où nous puissions faire un bilan presque artistique au plus haut niveau de notre vie ? Voici le calendrier de notre recherche dans cette mise en scène où nous souhaitons à la fois dépasser l’univers théâtral traditionnel et à la fois pouvoir dessiner nos rapports affectifs avec les hommes, avec les objets, avec le son, avec la nature.

Un testament qui sera éphémère et probablement visible dans le théâtre. Encore une fois le monde invisible va avoir le droit de se montrer, de traiter notre vulnérabilité, de nous rappeler l’essentiel de sa présence. Nous allons traiter la pièce avec un couple à mi-chemin entre la vie et l’art, nous allons explorer en répétition et en public le chemin naissant d’une simple pensée dans la rencontre de ce couple et la rencontre de ce couple avec son public. Ils traversent un monde où le désir de tout départ est conditionné par des obstacles éminemment intimes, des obstacles pervers qui ont élaboré et élaborent les lois de notre monde. Il est possible à comprendre, pas évident à admettre, certainement pas facile à refuser, et surtout il est impossible de s’en débarrasser. Il ne reste qu’à composer avec ces réalités, avec un certain courage presque héroïque ou avec une certaine honte malvenue. Ainsi une génération traverse sa vie, nous laissant les traces de ses engagements et de ses désengagements.

Quatre œuvres dans cette aventure vont se croiser :
- La mise en scène théâtrale de l’oeuvre
- Une création à part entière d’une bande-son
- La création d’un film qui traite le monde imaginaire des personnages
- Une création de lumières qui doit traiter les trois mondes, réel, vécu et imaginaire

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  • La presse

"Un intense huis clos entre deux frères, dans la solitude d’une ferme baignée de pluie et de boue, du côté de Cork, où l’Irlandais Sebastian Barry, a placé ses personnages, constamment ballottés entre souvenirs et réalité, fiction et frustrations. (...) C’est foisonnant, construit comme une formidable mosaïque dans laquelle les acteurs viennent s’insérer, magnifiquement dirigés. Saluons le très grands talent des deux comédiens : Jacques Albaret pour son jeu tout en subtilité et Elisabeth Commelin, pour son interprétation tout en charme et légèreté de la difficile partition de l’idiot de la famille." Sandrine Martinez, fabienma.club.fr, 6 juin 2006

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Spectacle terminé depuis le mercredi 5 juillet 2006

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