Symphoca Princess Bari

du 14 au 18 juillet 2013
1h30

Symphoca Princess Bari

Fermement fidèle à la tradition et totalement pop, Symphoca Princess Bari déploie des trésors d’inventivité chorégraphique et formelle pour mieux inscrire dans l’époque moderne une épopée millénaire. À l’origine, on trouve une créatrice fulgurante, Eun-Me Ahn, que Paris va enfin découvrir avec une oeuvre totale, intimiste et flamboyante. Dans le Cadre de Paris Quartier d'été.

Premières représentations en France. Dans le Cadre de Paris Quartier d'été.

Des démons en robes à pois, des sorciers-guérisseurs montés sur platform shoes, des serviteurs du temple gantés de caoutchouc rose, ou des esprits flottant dans le plus simple appareil… Fermement fidèle à la tradition et totalement pop, Symphoca Princess Bari déploie des trésors d’inventivité chorégraphique et formelle pour mieux inscrire dans l’époque moderne une épopée millénaire. Chanteuses de pansori et mauvais garçons de Séoul, scooters et ombrelles, ballons et lamés se côtoient avec harmonie dans cette opulente production qui réunit danseurs, chanteurs et musiciens. À l’origine de cette dingue Symphoca, on trouve une créatrice fulgurante, Eun-Me Ahn, que Paris va enfin découvrir avec une oeuvre totale, intimiste et flamboyante.

Duo avec un poulet. Qu’est-ce donc qu’une “symphoca” ? Au sens où l’entend Eun-Me Ahn, c’est une oeuvre totale, où danse, musique, décors, costumes et dramaturgie se répondent et se complètent, chacun de ces éléments étant traité avec une égale importance. On ne s’étonnera donc guère qu’il en aille de même lorsqu’on examine la biographie de la créatrice, tissée d’expériences que tout semblerait opposer, mais qui, à force de contrastes, présentent un tableau d’une indiscutable cohérence : experte des cultures chamaniques coréennes, marquée par de longues années passées à New York, grande amie de la regrettée Pina Bausch (dont elle a été à plusieurs reprises l’invitée à Wuppertal), figure de l’avant-garde mais aussi chorégraphe de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de football à Deagu en 2002 et présentée dans les plus grands festivals internationaux…

Formée à l’école de la rigueur, Eun-Me Ahn est aussi une performeuse intrépide et non dénuée d’humour. On l’a ainsi vue s’ensevelir, en costume de clown, sous une pluie de ballons, ou sous des tomates peu à peu réduites en purée. Ou encore enfermée derrière des barreaux en duo avec un poulet, déguisée en champignon, et explorant, seule ou avec sa troupe, les nuances insondables de la mélancolie, de la spiritualité, de l’androgynie…

Extraterrestre. Sait-on jamais de quelles nécessités se nourrissent les vocations ? “Quand j’étais enfant, nous n’avions ni télévision ni téléphone, raconte Eun-Me Ahn. Mes parents pouvaient payer la maison et la nourriture, c’était tout. Alors, le soir, nous devions faire des spectacles pour divertir nos parents et nos grands-parents. Si on s’en acquittait bien, on recevait un biscuit. Ça a été mon premier boulot.” Suivront les cours de danse dès l’âge de 11 ans, puis une carrière atypique, à l’image d’une créatrice qui laisse sans restriction s’épanouir sa fantaisie et ses aspirations : attirée par l’Ouest mais complètement à l’Est, puisant son inspiration dans des traditions qu’elle a longuement étudiées, mais transmettant toutes les impulsions de la Corée moderne, au rythme du fameux “bballi bballi”, expression emblématique qui signifie “vite ! vite !” et qu’on entend si souvent dans les rues de Séoul qu’il se trouve toujours un touriste ingénu pour croire que cela veut dire “bonjour”. “La danse se doit d’évoquer les souvenirs, de les réveiller de manière inattendue, plutôt que de se circonscrire au présent, revendique Eun-Me Ahn. Et si l’on en vient un jour à me considérer comme une sorte d’inconnue, voire d’extraterrestre, c’est que cette confrontation du passé et du présent aura atteint son objectif.”

Karaoké. Atypique, Eun-Me Ahn l’est tout autant dans ses choix esthétiques que dans ses façons de procéder. Pour recruter les membres de sa compagnie, par exemple, pas d’auditions formelles, elle préfère une autre méthode : “Il n’y pas que la danse et le mouvement. On va au karaoké et on passe la soirée à boire. Ce que je veux voir, c’est leur puissance naturelle, leur personnalité.”

Célèbre conte chamanique coréen, l’épopée de la princesse Bari trouve grâce à elle une interprétation aussi fidèle que radicale. Abandonnée par son père, le roi – qui voulait un garçon –, et jetée à la mer, la princesse est recueillie par un pêcheur, et devra affronter bien des épreuves et des aventures pour venir au secours de son père, gravement malade. Un voyage initiatique et une histoire de courage et de fidélité, inlassablement déclinée au fil des siècles en romans, en feuilletons ou en mangas, qui célèbre le pardon et la puissance des femmes.

Qui d’autre qu’Eun-Me Ahn aurait pris la liberté de confier le rôle de la célèbre héroïne à un homme ? Mais ce qui, chez d’autres, serait provocation est chez elle l’aboutissement d’une réflexion menée avec autant de gravité que de naturel : “Nous avons tous en nous un peu des deux genres. J’ai trouvé un interprète qui a une belle silhouette et une belle voix. On dirait une femme mais c’est un homme. Le public peut donc profiter de deux facettes du pouvoir.”

Textes : Yong-Gu Park
Composition : Young-Gyu Jang
Chorégraphie et scénographie : Eun-Me Ahn

Danseurs : Eun-Me Ahn, Wan-Young Jung, Young-Min Jung, Hyun-Woo Nam, Si-Han Park, Ki-Bum Kim, Hyek-Yong Kim, Ji-Hye Ha, Ei-Sul Lee
Chanteurs : Hee-Moon Lee, Yi-Ho Ahn, Min-Hee Park, Eun-Hye Jung, Sukgui-In Yoon
Musiciens : Soona Park, Wonil Na, Ji-Yoon Chun, Won-Young Shin, Young-Gun Kim

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Spectacle terminé depuis le jeudi 18 juillet 2013

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