Rêves...

Oui, nous allons refaire des rêves – comme en 84, ceux de Kafka – recueillir des récits, puis les mettre en scène. Cette fois, ce ne sont pas ceux d’un artiste célèbre, mais des rêves épars faits par des inconnus, des rêves d’hier, de maintenant et de partout… Les rêves concernent l’intime, mais ils nous figurent dans le monde, et il leur arrive par là de toucher à l’Histoire, au politique. À leur manière contradictoire, ambiguë, lapidaire, ils témoignent de nos peurs, nos questions, nos colères, nos engagements ou nos fuites… Partant de l’espace vide, une aventure physique et sensible : dans la nuit trouée d’éclats de lumière et de couleurs, une polyphonie de sons, d’images et de paroles, mais aussi des suspens de gestes et de silences.

Nous faisons le pari que, dans l’entrelacs des différences subjectives et culturelles, affleure une trace d’humanité partagée, une chance commune. Héraclite : « Les hommes dans leur sommeil travaillent fraternellement au devenir du monde. »