Quand j’étais singe

du 6 janvier au 27 février 2005
1H15

Quand j’étais singe

L'histoire d'un dompteur imprésario, d'une jeune femme amoureuse et surtout d'un singe devenu homme, puis vedette de music-hall. A l'encontre de l'austérité désincarnée que l'on prête à Kafka, ce spectacle restitue son ironie jubilatoire et vitaliste.

La pièce
Note d’intention
Extraits

L'histoire d'un dompteur imprésario, d'une jeune femme amoureuse et surtout d'un singe devenu homme, puis vedette de music-hall. A l'encontre de l'austérité désincarnée que l'on prête à Kafka, ce spectacle restitue son ironie jubilatoire et vitaliste.

D'après Rapport pour une académie (traduction :Brigitte Vergne-Cain et Gérard Rudent) et des extraits de : Journal (traduction : Marthe Robert), Fragments narratifs (traduction : Marthe Robert et Claude David), Lettre au Père (traduction : Marthe Robert), Lettres à Félice (traduction : Marthe Robert).

Adaptation et dramaturgie : Céline Agniel et Renaud Danner.

Haut de page

« Le monde actuel tel que nous le percevons nous apparaît tellement complexe et chaotique qu’il nous semble impossible de faire du théâtre sans en tenir compte. La mise en scène de textes littéraires, qu’il s’agisse de romans, de récits, de journaux ou de fragments, nous permet d’inventer une forme qui témoigne de cette complexité. Ce qui nous intéresse c’est de confronter la poésie d’un grand texte à notre vision du monde.

En 1917, Kafka écrit Rapport à une académie. Ce récit d’un singe obligé de devenir une star pour être reconnu en tant qu’homme nous a d’abord renvoyé à ces héros du conformisme que les médias d’aujourd’hui “star-académisent”. Mais c’est aussi de Kafka lui-même dont il est question, celui qui a sacrifié sa vie sentimentale, en dépit des exigences sociales et familiales pour écrire, seul face au néant. En puisant aussi dans d’autres textes de Kafka (Fragments narratifs, Lettre au Père, Journal…) nous avons élaboré un scénario faisant apparaître deux autres figures : la femme F. (comme Felice, première fiancée de Kafka) et l’homme viril H. (comme Hagenbeck dompteur du singe, ou comme Herman prénom du père de Kafka). A travers son combat amoureux et sa lutte pour tuer le père, K. nous interroge sur la position de l’artiste face à la société.

Nous voulons faire apparaître K., d’une part, comme un bateleur vaniteux et narcissique dont le show évolue du music-hall à la télé-réalité sous le fouet du formatage de H. dompteur-impresario, et, d’autre part, sous la figure du célibataire écrivain introverti dont les baisers ratés ne laissent à F. que le goût des lettres qu’il lui a écrites.

La scénographie s’attachera à distinguer deux espaces : l’un en arrière plan, lieu du quotidien et de toutes les régressions affectives et familiales, l’autre surgissant de la cage de scène, symbolisé par une piste faisant irruption dans la salle et évoquant l’univers des feux de la rampe et de la représentation. Des projections vidéo envahissant parfois le mur du lointain joueront de l’onirique et du médiatique pour dénoncer la tentation du voyeurisme et participer à la confusion finale de l’espace privé et de l’espace public. A l’encontre de l’austérité désincarnée que l’on prête à Kafka, nous voulons faire un spectacle restituant son ironie jubilatoire et vitaliste. »

Céline Agniel et Renaud Danner

Haut de page

K. : Je le répète : cela ne me faisait pas envie, d’imiter les hommes ; si je les imitai, c’était parce que je cherchais une issue, pour cette unique raison. La victoire en question n’eut guère de conséquences, d’ailleurs. Je perdis aussitôt ma nouvelle voix ; elle mit plusieurs mois à revenir ; mon dégoût pour la bouteille de gnôle réapparut, peut-être encore plus vif qu’avant. Cependant ma direction était tracée, une fois pour toutes. 

Scène 12 : Singe Académy

Début du show-télé :
H. : Nous le connaissons tous comme le connaît la moitié de l'univers !
Quand je suis ainsi assis en face de vous, quand je vous entends parler - je ne sais pas si vous verrez là un compliment ou non, mais c'est la vérité - j'oublie totalement que vous êtes un chimpanzé. Depuis combien de temps vivez-vous donc parmi nous ?
K. : Cinq ans, cela fera cinq ans le 5 avril.
H. : Quelle performance inouïe ! En cinq ans éliminer la nature simiesque et refaire au galop toute l'évolution de l'humanité. Personne assurément n'avait jamais rien fait de tel. Vous êtes tout seul à avoir suivi cette carrière.
K. : Lorsque je fus confié à mon premier dresseur, à Hambourg, je compris vite les deux possibilités qui s’offraient à moi : le jardin zoologique ou le music-hall. Je n’hésitai pas. Je me dis : essaie de toutes tes forces de te retrouver dans un music-hall ; voilà l’issue ; le jardin zoologique n’est qu’une nouvelle cage à barreaux ; si tu y entres, tu es perdu. Et j’appris, messieurs. Ah, quand on est obligé, on apprend ; quand on veut trouver une issue, on apprend ; on apprend sans se ménager ! 

Chanson de K.
K. : "On se surveille, on se mène à la trique, on se met en pièces à la moindre tentative de résistance. Je me débarrassai à une vitesse folle de ma nature de singe, je l’envoyai bouler en la rejetant si violemment que mon premier professeur en devint lui-même presque simiesque, et dut bientôt interrompre ses cours pour être transféré dans une clinique. Heureusement il put en ressortir sans tarder."

Cependant, j’eus besoin de nombreux professeurs, et même de plusieurs à la fois. Quand je me sentis plus sûr de mes capacités, que le public se mit à observer mes progrès et qu’un avenir lumineux se profila pour moi, j’engageai moi-même des professeurs, que j’installai dans cinq pièces en enfilade, et je pris mes leçons auprès de tous à la fois, en sautant sans arrêt d’une pièce dans l’autre.

Haut de page

Sélection d’avis du public

Quand j’étais singe Le 25 février 2005 à 23h19

Ce soir, il faisait froid dehors. Je comptait bien être réchauffé un peu. Ca n'a pas été le cas. Dommage...

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Quand j’étais singe Le 25 février 2005 à 23h19

Ce soir, il faisait froid dehors. Je comptait bien être réchauffé un peu. Ca n'a pas été le cas. Dommage...

Informations pratiques

Vingtième Théâtre

7, rue des Plâtrières 75020 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Ménilmontant
  • Bus : Henri Chevreau à 66 m, Julien Lacroix à 190 m, Pyrénées - Ménilmontant à 392 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Vingtième Théâtre
7, rue des Plâtrières 75020 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 27 février 2005

Pourraient aussi vous intéresser

Partenaire
Le Montespan

Théâtre Actuel La Bruyère

La réunification des deux Corées

Théâtre de la Porte Saint-Martin

- 20%
Un sac de billes

Théâtre Actuel La Bruyère

Un Tramway nommé Désir

Théâtre des Bouffes Parisiens

Spectacle terminé depuis le dimanche 27 février 2005