Puisque tu es des miens

du 17 novembre au 18 décembre 2004
1H45

Puisque tu es des miens

Because you are mine est une pièce qui examine les conséquences que peut avoir une guerre civile sur une petite communauté, l’accent étant particulièrement porté sur les femmes de cette communauté. Because you are mine tente de donner à ces victimes un « visage humain » ; d’identifier les vies individuelles qui sont éclipsées et oubliées dans les abstractions souvent écrasantes des statistiques.

Résumé
Extrait du texte : prologue
Puisque tu es des miens (génèse)
Note de l’auteur
Note de mise en scène
La Compagnie Sambre

Because you are mine est une pièce qui examine les conséquences que peut avoir une guerre civile sur une petite communauté, l’accent étant particulièrement porté sur les femmes de cette communauté. Because you are mine tente de donner à ces victimes un « visage humain » ; d’identifier les vies individuelles qui sont éclipsées et oubliées dans les abstractions souvent écrasantes des statistiques.

Comédiens sur l’écran : Antonia Bosco, Marie-Armelle Deguy, Karyll Elgrichi, David Nunès, Antonio-José Péreira, Marie-Céline Tuvache.

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Nous autres les morts 
Fatima, Marta, Rachel et Miriam s'adressent directement au public.

Fatima Nous autres les morts resterions les uns contre les autres si nous le pouvions sous la blancheur du ciel qui se propage, et céderions au silence qui nous cerne infiniment, oubliant toute la mort que nous connaissions de notre vivant.

Ensemble Mais nous ne le pouvons.

Marta Nous autres les morts sous la blancheur vacante du ciel la terre gelée jamais plus ne foulerions ; et nous détournerions le visage du sang versé autour de nous, oubliant toute la mort que nous connaissions de notre vivant.

Ensemble Mais nous ne le pouvons.

Miriam Il y avait des nuits où les rues étroites s'animaient en nous :
Rachel les passants, et les marchands qui parlaient, dont les lampes tard brûlaient encore ;
Marta puis des volets se fermant pour la nuit, et le chant du fleuve et des feuilles, et la lune blanche par-dessus les toits… 

Fatima Si quelqu'un au milieu d'un rêve s'éveillait une rue plus loin, nous sentions son poids, se vriller en nous.

Miriam Ce soir, une enfant se balance à sa porte ; 
Rachel ce soir, les fenêtres se couvrent de gelée blanche ;
Marta une femme caresse le visage de son amant ;
Fatima une pierre tombe au fond d'un puits.

Rachel Nous autres les morts trouverions le repos les uns contre les autres si nous le pouvions ; nous parlerions des jours d'avant notre massacre, et dormirions enfin délestés des rêves qui nous hantent, oubliant toute la mort que nous connaissions de notre vivant.

Ensemble Mais nous ne le pouvons.

Miriam Nous autres les morts céderions au silence qui nous cerne sous la morne et pesante blancheur du ciel, et souderions nos mains et nos yeux en attendant que notre mort nous consume oubliant toute la mort que nous connaissions de notre vivant.

Ensemble Mais nous ne le pouvons.

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Bella per Emathios plus quam civilia campos, Iusque datum sceleri canimus... (Nous chantons des guerres plus que civiles dans les champs de l'Émathie, le crime devenu droit…) Lucain - La Pharsale ou La Guerre civile, Trad. A. Bourgery (Les Belles Lettres - Guillaume Budé)

Puisque tu es des miens est une œuvre de fiction. Le titre original de la pièce en anglais est Because You Are Mine. L'action de la pièce se déroule dans une ville non identifiée, quelque part au sud-est de l'Europe (les Balkans). L'époque : le temps présent.

Because You Are Mine, commande de la Red Shed Company, a été créée en septembre 1994 à l'Adelaide Festival Centre, dans une mise en scène de Tim Maddock.

En 1996, la pièce a été distinguée par deux prix : l'un en Australie (The Jill Blewett PLaywright's Award), l'autre aux Étas-Unis (The New Dramatists New York Award).

Puisque tu es des miens n’a encore jamais été créée en Europe. Une première lecture mise en espace en a été présentée en octobre 2002, à l’Espace Germinal à Fosses, par Carole Thibaut, à la suite d’un chantier de travail de 10 jours avec 8 comédiens. A la suite de ce premier travail, Daniel Keene a procédé à une réécriture de la pièce. La traduction définitive de cette nouvelle version a été achevée en juillet 2003.

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« Cette lettre, pour confirmer mon soutien à Carole Thibaut et à son projet d’une lecture publique de Because you are mine et d’une mise en scène de la pièce. J’ai eu le plaisir de rencontrer Carole dernièrement, et j’ai été très impressionné par son engagement envers ce texte, par la compréhension qu’elle en a. J’ai toute confiance en sa capacité à porter ce texte à la scène, et suis prêt à lui apporter tout le soutien dont elle pourrait avoir besoin.

Because you are mine est une pièce qui examine les conséquences que peut avoir une guerre civile sur une petite communauté, l’accent étant particulièrement porté sur les femmes de cette communauté. C’est une pièce qui, malheureusement, n’a rien perdu de son actualité, elle est aussi « pertinente » aujourd’hui que quand elle a été écrite, il y a plusieurs années, en réponse à la crise qui se déroulait alors dans les Balkans. Les victimes de guerres civiles continuent de proliférer ; des communautés continuent d’être anéanties par la haine et la violence.

Because you are mine tente de donner à ces victimes un « visage humain » ; d’identifier les vies individuelles qui sont éclipsées et oubliées dans les abstractions souvent écrasantes des statistiques.

Dans la mesure où ce texte se concentre sur les vies de femmes souffrant sous le poids de pareille oppression, je pense qu'il convient que Because you are mine soit mis en scène par une femme de conscience, avertie des exigences tant morales que théâtrales de la pièce.

Daniel Keene / Mai 2002

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Espace nu. L’espace est découpé par deux écrans de tulle, permettant et la projection des images vidéo et un travail spécifique sur les lumières. (Transparence /opacité, apparitions / disparitions)

La scène est le lieu d’enfermement / La vidéo renvoie au monde extérieur et au monde subjectif.

· Sur la scène (1) / lieux fermés
Histoire de Miriam, Fatima, Marta, Rachel, Yuri et le soldat 
Quatre lieux fermés / Quatre histoires qui se rejoignent

- Le carton de Rachel / Le bureau de la croix rouge / La chambre du viol / la cellule
Ce qui caractérise ces lieux, c’est qu’ils sont des lieux d’emprisonnement, d’enfermement de l’être, enfermement dû la plupart du temps à un pouvoir arbitraire et violent, mais également à la peur (celle de l’enfant et de Rachel, qui les enferme dans le carton).

- Théâtre nu
Les lieux sont fermés par les murs mêmes de la scène et délimités par les lumières. L’obscurité qui les entoure les plonge dans une menace latente, venant de l’extérieur. Peu ou pas d’autres éléments scéniques « accessoires ». Tout est ramassé sur la tension d’écoute entre les personnages. Chuchotements, voix ténues, silences.

· Sur la scène (2) / le choeur des mortes
Le récit de Miriam, Fatima, Marta et Rachel 
Le chœur / Espace neutre

Le chœur des mortes ponctue le récit. Ce sont elles qui racontent cette histoire. Elles « sortent » symboliquement de la scène en tant qu’espace de fiction, pour établir un rapport direct avec le public, au temps présent. Elles sont porteuses du témoignage. Elles sont présentées sur scène tout au long du spectacle et accompagnent les scènes filmées ou jouées sur le plateau par la parole ou le corps.

· Scènes filmées (1) / la rue, le robinet, le corps / Lieu ouvert
Histoire de Hedi, Lisbeth, Maria, Gunda, Tibor et Kozma, 

L’histoire filmée est celle de la rue, de l’extérieur, celle d’un groupe de femmes qui est encore en prise avec le quotidien, malmené par cet état de guerre qui ne dit pas son nom, mais où l’on parle encore de naissances à venir, des difficultés du rationnement, d’avenir. Au fil des scènes, le groupe se raréfie et se resserre, tandis que les bruits et les lueurs du conflit se rapprochent.

- La rue, le robinet, le corps
Dans cette rue, le groupe se retrouve autour d’un robinet qui « marchait encore hier », dont on recueille les gouttes dans les seaux, le robinet, symbole de vie. Devant le robinet, un corps recouvert d’un drap blanc. On ne sait de qui il s’agit. On le laisse là sans oser le toucher.

· Scènes filmées (2) / les lieux vides
Dans la deuxième partie de la pièce, au fil du récit, apparaissent à l’écran les lieux « vides ». Ce sont les différents lieux où des personnages ont évolué à un moment de la pièce. Il peut s’agir de lieux qui ont existé sur scène (le bureau de la Croix rouge, la chambre, la cellule) comme du seul lieu filmé jusqu’alors, la rue. Le dernier lieu vide à apparaître est la rue, déserte elle aussi. A la fin le champ de la caméra s’ouvre sur l’espace tout autour en un long travelling.

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Créée en 1994 par Carole Thibaut, la Compagnie Sambre est implantée dans le Val d’Oise depuis 1996.

De 1996 à 2001, elle est en résidence au Théâtre Jean Marais de Saint Gratien (95). Durant cinq ans, elle développe des actions culturelles en lien avec son travail de création, en collaboration étroite avec le Théâtre Jean Marais dont Carole Thibaut est directrice de 1997 à 2001. La Compagnie co-produit ainsi des créations de compagnies accueillies sur des résidences courtes.

A partir de janvier 2002, la Compagnie Sambre débute une nouvelle résidence de trois ans à l’Espace Germinal à Fosses (95) dont l’orientation artistique est l’écriture théâtrale contemporaine. Cette résidence fait l’objet d’une convention signée avec le Conseil Général du Val d’Oise, la Ville de Fosses et l’Espace Germinal.

La Compagnie Sambre a un rôle d’artiste associé à l’Espace Germinal (prise en charge de l’action culturelle liée à l’activité théâtrale, conseil à la programmation théâtre, travail avec les écoles, stages…). Elle développe également sur le département des actions artistiques en direction de lieux ou de communes non équipés, en lien avec les orientations artistiques de la résidence.

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Informations pratiques

Théâtre de l'Opprimé

78, rue du Charolais 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Salle climatisée
  • Métro : Reuilly - Diderot à 510 m, Dugommier à 683 m, Gare de Lyon à 728 m
  • RER : Gare de Lyon à 470 m
  • Bus : Charles Bossut à 73 m, Rambouillet à 177 m, Gare de Bercy à 350 m, Hôpital Saint-Antoine à 393 m, Paris Gare de Lyon à 395 m
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Plan d’accès

Théâtre de l'Opprimé
78, rue du Charolais 75012 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 18 décembre 2004

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Spectacle terminé depuis le samedi 18 décembre 2004