A Cap-Sud.
Ouvrant la cassette de Harpagon comme on ouvre un livre, les quatre amoureux de l'Avare nous racontent avec les mots de Molière, l’histoire de leur vie.Harpagon est parti. Il a tout emporté avec lui : argent, meubles, décors et accessoires... Il a vidé maison et théâtre. Pour tout héritage, il ne reste à Elise, Cléante, Marianne et Valère que le plancher et la fameuse cassette.
Ouvrons-la : pas d’argent, mais les lunettes du père, sa fraise à l’ancienne, un mouchoir ensanglanté, un bâton... Au travers de ces quelques signes, sur ce sol chargé de mémoire, les jeunes gens vont nous raconter-jouer leur histoire : leur vie qui fut à la fois une tragédie, une comédie et une farce.
“ Le mode de récit que nous avons choisi est celui que chacun utilise tous les jours pour raconter une histoire : quelques gestes évocateurs, un regard, une voix, un tic qui résume les personnages en les grossissant, et la fable... On pourrait l’appeler “ théâtre naturel ”.
Partant de cette forme et conservant la langue de Molière, nous nous sommes concentrés sur les points de vue des quatre jeunes gens : comment ils se sont mariés ; comment ils ont découvert les multiples visages de Harpagon ; comment ils se sont libérés de la tyrannie paternelle ; comment la folie mortifère de Harpagon s’est propagée dans toute la maison, contaminant les notions de morale, de vertu, d’honnêteté et d’amour ; comment elle s’est développée chez chacun et les a poussés au mensonge, au vol, au suicide, au parricide. Et comment ces événements les ont laissés face à l’absence de vérité morale, ébahis. ”
Jean Boillot
1, place du Maréchal Leclerc 86000 Poitiers