Ne vous séparez pas de ceux que vous aimez

du 9 au 20 janvier 2008

Ne vous séparez pas de ceux que vous aimez

Après la trilogie Une Orestie mis en scène par Jean-Pierre Vincent, le Théâtre de l’Aquarium accueille à nouveau l’École Régionale d’Acteurs de Cannes avec un spectacle autour des textes de grands auteurs russes : Andrei Volodine, Fédor Dostoïevski et Anton Pavlovitch Tchekhov.

D’après Ne vous séparez pas de ceux que vous aimez d'Andrei Volodine, Crime et Châtiment de Fédor Dostoïevski et Les Trois soeurs d’Anton Pavlovitch Tchekhov.

"Quand j'étais à l'école, je voulais soit voyager, soit faire du théâtre. Mais à l'époque, il était impossible de voyager et comme je trouvais cette idée essentielle, j'ai fait des études de géologie, mais le théâtre m'a vite rattrapé."

Youri Pogrebnitchko

  • Note d’intention

Volodine est un remarquable auteur dramatique, poète et scénariste soviétique des années 1950-1990. Il est absolument inclassable même si, traditionnellement, on le rapproche de Tchekhov. Son héros se trouve toujours dans un climat d’agnosticisme, ignorant tout ce qui est au-delà de l’expérience directe, tandis que ses qualités humaines, dont lui-même ignore la provenance, paraissent évidentes pour le spectateur et le lecteur. Volodine ne se perd pas dans l’analyse de toutes les composantes de son héros, mais il le voit comme un tout. Il l’aime et compatit avec lui comme avec son égal.

La pièce Ne vous séparez pas de ceux que vous aimez est une histoire de divorces, de personnes qui ne savent pas pour quelle raison ils sont homme ou femme, ce que cela veut dire - mariage, famille, trahison - et quel pourrait être le sens des ces formules. Il s’agit de gens perdus dans leur propre souffrance. L’auteur, luimême, ne se place pas au-dessus de ses personnages, mais parmi eux. Avec une seule différence : il est conscient de son état. La question est : qu’est-ce qui est, dans ce cas, demandé à un acteur ? Tout d’abord il faudrait mettre à jour la situation de l’auteur, puis, en quelque sorte, rejoindre la compagnie des personnages de Volodine et Volodine lui-même.

Dans quelle mesure cet enjeu de travail-là est possible, va se réveler lors de chaque répétition, lors de chaque représentation, au fur et à mesure... On ne peut approcher ce type de théâtre et d’écriture que de cette façon. En laissant affleurer, dans les corps, les enjeux que le
texte porte en lui-même. Ce que la pièce raconte est tout entier dans cette parole.

À nous de préparer et l’espace et les acteurs, à cet accueil.

Youri Pogrebnitchko

  • Le metteur en scène

Le metteur en scène russe Youri Pogrebnitchko aime entrer dans une oeuvre de la littérature et du répertoire russe par la porte de derrière, il aime aussi fureter dans son grenier plein de souvenirs assoupis, il aime encore contempler une oeuvre depuis un jardin voisin, pour mieux la voir.

A Moscou, son théâtre s’appelle « à côté » (il est à côté de la maison de Stanislavski), on y rentre comme chez soi par la porte d’un immeuble moscovite ordinaire. Et Pogrebnitchko est comme chez lui chez Alexandre Volodine (1919-2001) qui écrivait des pièces faites de petites touches ordinaires avec des personnages qui font ce qu’ils peuvent loin de tout héroïsme soviétique. De ses « Cinq soirées », Mikhalkov fera un film inoubliable.

Dans les dures années soviétiques, Volodine sut naviguer entre les gouttes, sans se compromettre, demeurant digne. Quand on commença à interdire ses pièces, il se mit à écrire des scénarios. Pour travailler avec les élèves de l’ERAC, Pobrenitcko a choisi Ne vous séparez pas de ceux que vous aimez, un bouquet de saynètes écrites en 1970. Il y glisse une page de Crime et Châtiment de Dostoievski. Du pur Pogrebnitchko.

Jean-Pierre Thibaudat

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  • Le vide et le plein

... À côté de ces théâtres qui tentent, bon gré mal gré, de donner une vérité et une justification au vide qui semble prendre les scènes moscovites, existe un théâtre du plein, ou plutôt de la densité. C'est le Théâtre Okolo Doma Stanislavsky qui peut accueillir une petite centaine de spectateurs et les dimensions de la scène sont réduites.

C'est peut-être ce qui a poussé Youri Pogrebnitchko à inventer un théâtre de la densité. Chaque instant du spectacle se remplit ainsi d'une multitude d'actions, délicates et fugaces, régies par un équilibre complexe et qui, par leur impertinence amusée, saturent l'air d'un humour sans cesse mobile. Ce qui ne veut pas dire qu'il s'agisse d'un théâtre de l'accumulation. Il y a au contraire chez Youri Pogrebnitchko une faculté étonnante de produire du théâtre dans l'interstice du texte, comme par effraction silencieuse.

Youri Pogrebnithcko explique sa conception de la direction d'acteur en se référant beaucoup à Mikhaïl Tchekov. Selon ce dernier, la première question à se poser en abordant le personnage est : "Quelle différence y a-t-il - si subtile ou si légère soit-elle - entre moi et le personnage tel qu'il est décrit par l'auteur ? "

Et Youri Pogrebnitchko de continuer : "C'est par la présentation face au public des gestes et paroles du personnage que l'acteur prend conscience de l'écart entre son personnage et luimême. Il voit soudain le personnage en lui."

Le théâtre de Youri Pogrebnitchko est un théâtre de la compassion insolente. Aucun jugement esthétique n'intervient qui infléchirait l'écriture de l'auteur dans un sens préétabli.

Benoît Vreux - extrait

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  • La presse

"Avec une très grande finesse, dans le rythme, le geste, la posture, le metteur en scène et ses élèves au diapason, (coups de coeur pour Constance Larrieu et Mathieu Lemeunier) savourent et font savourer, à travers des banales histoires de séparations et de jalousies, toute l'absurdité de réactions bien humaines. Généreuse et débordante d'inventivité, irrésistiblement drôle ou profondément poignante - le monologue final sur la nécéssité vitale du souvenir - cette épopée du quotidien fait briller le coin de l'oeil et gonfle le coeur d'une énergie vitale. On les voit, on les aime, on voudrait tous les revoir, ici, ailleurs, bientôt."

La Marseillaise, 17-12-2007

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Spectacle terminé depuis le dimanche 20 janvier 2008

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