Elle est là, dans l’improbable attente d’une représentation. Elle et ses deux boys.
Ensemble, au pays lointain de l’illusion, ils ont tendu un fil, sur lequel, en équilibre, ils tissent et enroulent des histoires de théâtre, de vie, de tournées. Des histoires à dormir debout, des récits échevelés sur les grandeurs et misères, les misères surtout, de la vie d’artiste, la leur.
Après Musset et Racine, avec l’atout maître représenté par Fanny Ardant, Lambert Wilson s’attache au plus classique des auteurs contemporains français.
"Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes [...] la Fille jouera sa petite histoire, prendra des mines, habile à prendre des mines, fredonnera chansonnette et esquissera pas de danse. Comme tous les soirs, dans cette ville-là comme dans toutes les autres villes, elle racontera la journée terrible qui s'achève, la journée pénible qui s'achève, récit des diverses humiliations et aléas divers. Comme tous les soirs, les deux boys, épuisés, fatigués, rêvant de s'enfuir, s'enfuyant, les deux boys feront mine, habiles à faire des mines, les deux boys l'accompagneront, tricheront avec elle, feront semblant." Jean-Luc Lagarce
Comme toute l'oeuvre de Jean-Luc Lagarce, la pièce Music-Hall est éditée par Les Solitaires Intempestifs, Besançon.
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