Mies Julie

Yaël Farber adapte Mademoiselle Julie pour mettre en lumière les peurs, les amertumes et les aspirations d’un pays hanté par son passé.
  • De : August Strindberg
  • Adaptation : Yaël Farber
  • Mise en scène : Yaël Farber
  • Avec : Hilda Cronjé, Bongile Mantsaï, Zoleka Helesi
Transposé de la Suède de Strindberg du XIXe à une demeure fictive de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, Yaël Farber adapte Mademoiselle Julie pour mettre en lumière les peurs, les amertumes et les aspirations d’un pays hanté par son passé. Spectacle en anglais surtitré en français.

Spectacle en anglais surtitré en français.

  • Le poids de l'histoire

Le Karoo est une région semi-désertique d’Afrique du Sud, aride et d’une beauté profondément touchante. Chaque été de mon enfance, j’ai passé là-bas des mois interminables. Avec son intense sécheresse et ses soudains, rares, parfumés et violents orages, ce paysage est resté gravé dans mon esprit.

Mais, en dépit de deux décennies de démocratie en Afrique du Sud, le Karoo reste un ferme bastion du conservatisme social et politique. La persistante pauvreté de nombreux habitants noirs (descendants de propriétaires terriens expropriés de cette région) montre clairement les principaux dilemmes d’un pays qui a du mal à se redéfinir. Transposé de la Suède de Strindberg du XIXe à Veenen Plaas, une demeure fictive de l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, Mademoiselle Julie est adapté pour mettre en lumière les peurs, les amertumes et les aspirations d’un pays hanté par son passé.

Bienvenue dans la chaleur de la cuisine de Veenen Plaas !

Yaël Farber

  • La presse

«  Transposer « Mademoiselle Julie » des brumes de la campagne suédoise dans les années 1880 à celles du Karoo, région semi-désertique d’Afrique du Sud, au XXIe siècle, il fallait oser. Yaël Farber (...) l’a fait – avec brio. (...) Il est même étonnant de voir à quel point la « tragédie naturaliste » d’August Strindberg sur fond de rapports de classe surannés (...) redevient d’une brûlante actualité sous sa plume. » Philippe Chevilley, Les Echos, 11 avril 2016

« Ce portrait d’une Afrique du Sud est cinglant. Yaël Farber a trouvé les mots qui épinglent l’après-apartheid au cœur de Mademoiselle Julie. Elle a aussi trouvé les comédiens : magnifique rondeur de Zoleka Holesi en Christine, extraordinairement présente et hors du temps, force nerveuse de Bongile Mantsai en John, tension désespérée de Hilda Cronjé en Julie. » Brigitte Salino, Le Monde, 11 avril 2016

« Ce n'est plus une tragédie, c'est une danse de mort charnelle, aec chorégraphie à la sauce sud-africaine (...). les quatre comédiens sont excellents, tous habités par ces personnages pris au piège du passé (...) » Mathieu Perez, La canard enchaîné, 13 avril 2016

  • Notes

Le personnage de Christine
« Pour moi, il était évident que Christine soit la mère de John ; l’enjeu devient alors bien plus puissant et dans le théâtre, il faut toujours amener chaque personnage au maximum de ce qu’il peut endurer. »

Problèmes de classe et de sexe
« Strindberg examinait la façon dont les tensions psycho-sexuelles peuvent déverrouiller les problèmes profonds de classe et de sexe. On y perçoit ce
balancement du pendule, ce jeu de pouvoir qu’on retrouve dans toute tension sexuelle, qui permet à une personne de dire précisément ce qu’elle pense. L’Afrique du Sud a dépassé le stade du rêve : à présent nous sommes dans la réalité. Il y a des choses qui se disent autour de la table dans certains dîners ; des choses qui se disent dans certains débits de boissons clandestins ou dans des cafés. Mais je m’intéresse aussi à ce qui ne se dit pas. »

La terre, l’Apartheid
« La terre est la pierre angulaire de l’apartheid – la Loi sur les Zones Communes (Group Areas Act), la Loi sur les Terres Indigènes (Natives Land Act). Ces lois étaient faites pour confisquer la terre et pour faire respecter les droits des acquéreurs. Même si ces lois ont été supprimées, les symptômes persistent toujours. Mais je ne voulais pas rentrer dans un discours simplificateur, comme « ceci a été volé » ou bien « certaines personnes y ont droit ». John dit : « Mon peuple est enterré ici, sous les planches du parquet ». Et Julie lui répond : « Eh bien, le mien est enterré par là, sous le saule, depuis trois générations ». Et c’est la réalité de beaucoup de familles qui vivent et travaillent dans ces fermes. »

La culture de la violence
« L’Afrique du Sud est une société malmenée. Et brutale. Elle se démène pour se réconcilier avec elle-même et souffre de plaies ouvertes. Mais je ne pense pas qu’un regard sur l’Afrique du Sud à travers l’image que nous en a renvoyé le procès d’Oscar Pistorius soit une image juste. C’est ce à quoi nous ramène Mies Julie : dans quelle mesure la nouvelle génération sera-t-elle capable de réinventer sa propre histoire ? Est-ce que John et Julie – et l’Afrique du Sud – sauront transcender ces récits ? Ils y arrivent presque mais tombent ensuite dans des nids de poule. Je voulais vraiment que le public saisisse qu’une autre possibilité existe. Et je pense qu’elle existe fortement en Afrique du Sud. »

Sélection d’avis du public

Un moment rare Par Colle F. - 16 avril 2016 à 12h20

Une interprétation impressionnante. La projection dans un monde lointain. Une relecture intense du texte de Strindberg. Comment la tradition, le conservatisme et les croyances étouffent l'amour et la créativité de la jeunesse. Spectacle envoutant.

Par Léonard C. - 16 avril 2016 à 09h54

Intensité rare. Des acteurs engagés pour un texte très fort.

Par Antoine H. - 9 avril 2016 à 09h58

Très prenant

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Un moment rare Par Colle F. (2 avis) - 16 avril 2016 à 12h20

Une interprétation impressionnante. La projection dans un monde lointain. Une relecture intense du texte de Strindberg. Comment la tradition, le conservatisme et les croyances étouffent l'amour et la créativité de la jeunesse. Spectacle envoutant.

Par Léonard C. (1 avis) - 16 avril 2016 à 09h54

Intensité rare. Des acteurs engagés pour un texte très fort.

Par Antoine H. (1 avis) - 9 avril 2016 à 09h58

Très prenant

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Spectacle terminé depuis le samedi 16 avril 2016

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