Possibilité de voir Mademoiselle Julie et Créanciers en intégrale les samedis et dimanches, du 14 mai 2011 au 11 juin 2011.
Représentations avec des surtitres en anglais les 19 et 24 mai.
- Une nuit d'été où les songes outrepassent la réalité
“Il fallait bien que j’invente ; ce sont toujours les beaux discours qui séduisent les femmes.”
Dans Mademoiselle Julie (1888), une jeune aristocrate, exaltée par une nuit de Saint-Jean, séduit son domestique, mais le charme, aussitôt rompu, fait mortellement s’affronter les idéaux de l’une à la volonté d’ascension sociale de l’autre.
Nuit des feux, nuit d’été où les songes outrepassent la réalité. Et pourtant, derrière l’argument du désir, au-delà du fantasme torride d’une maîtresse se piquant d’encanaillement avec son valet et du réveil sordide d’une fille perdue poussée au suicide, s’opère une descente autrement plus terrible - un voyage au bout de la nuit. Entre Julie et Jean, entre l’aristocrate déchue et le domestique arriviste, se joue le choc d’une pulsion de mort ivre de déclassement et d’une fureur des grandeurs brûlante de ressentiment. L’un après l’autre tomberont en cascades les rêves et les illusions, les grands desseins et les vastes horizons. Au petit matin, il ne restera rien.
Plonger en Strindberg, c’est plonger en Enfer. L’enfer de la guerre des sexes et de la lutte des classes. L’enfer du délire paranoïaque et de la déchéance radicale. L’enfer de l’explosion du couple et de l’implosion du Moi. Avec, pour champ de bataille, le fond de l’âme, pour armes, les cerveaux, et pour objet, le sexe, son théâtre déploie la grande victoire des forces noires.
Après Père (2005), Christian Schiaretti, directeur du TNP — Villeurbanne, revient à Strindberg : deux pièces écrites l’une à la suite de l’autre qu’il met en scène avec la même équipe d’acteurs, dans un décor unique. Les deux oeuvres utilisent à la fois l’intuition brûlante de l’écrivain et son génie de la construction.
" Dans ces deux thrillers hitchcockiens, savamment ou en toute inconscience, la femme tue à coup sûr. Plonger en Strindberg, c’est laisser à l’entrée du théâtre toute espérance. " Gérald Garutti
« Jamais on avait si bien entendu August Strindberg, jamais on n'avait touché de si près sa cruauté et son humour ravageur ni le suspens à l'oeuvre dans sa dramaturgie. Une traduction nouvelle, une mise en scène au scalpel et quatre interprètes d'une intelligence et d'une sensibilité bouleversantes. Un événement à La Colline. (... ) C'est l'art de Christian Schiaretti, audacieux, radical, pertinent. Et grand. » Armelle Héliot, Le blog du Figaro
« Christian Schiaretti laisse le texte parler dans une scénographie très élégante. La pièce est là, sans conteste, brillante, féroce, atterrante en ses effets. C'est superbement maîtrisé.» Laurence Liban, L'Express
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