Les femmes savantes

Paris 19e
du 6 décembre 2001 au 9 février 2002

Les femmes savantes

CLASSIQUE Terminé

Un famille se dispute à propos du choix d’un époux pour la fille cadette “ Henriette ”. Le père “ Chrysale ” soutient le choix de sa fille Henriette qui est amoureuse de “ Clitandre ”. La mère “ Philaminte ” tente d’imposer son candidat, “ Trissotin ”, qu&#

   
Le projet "Femmes savantes"
La pièce et un point de vue retenu
Parti pris
Projets de la compagnie

a) Molière est une référence absolue en matière de théâtre. Il était à la fois auteur, directeur de troupe, metteur en scène et merveilleux comédien : ses pièces sont écrites pour être jouées. De plus, son intuition souveraine de l’essentiel des rapports humains confère à ses écrits une simplicité et une justesse pertinente qui “ fait réfléchir ” tandis que sa complexion naturelle le porte vers la comédie qui amuse.
Le projet est la rencontre de neuf comédiens, d’un metteur en scène et d’une scénographe qui partagent leurs passions pour ce texte, ses personnages hauts en couleurs et aux travers si humains dans lesquels chacun peut se retrouver.
Notre désir est de faire des “ femmes savantes ” un spectacle vif, alerte dans lequel le rire se dispute à la gravité laquelle suscite la réflexion.
Autour d’une distribution jeune (18-38 ans), c’est le quotidien d’une famille parisienne contemporaine de la représentation qui vit bon an mal an avec ses disputes, ses joies, ses contradictions, ses petits tyrans et ses petits tyrannisés que nous souhaitons faire vivre.
Autour des passions, des excès, des démissions qui animent cette famille où “ tout va sans dessus dessous ” émergent des critiques du pédantisme, de la préciosité, du conservatisme masculin, du “ mauvais ” rapport social entre les hommes et les femmes. Autant de sujets de débat qui n’ont pas pris une ride.

b) Et puis, après avoir eu l’école des femmes, l’école des maris, nous avons là, finalement, une école des parents.
Combien de fois, pour des questions de religion, de philosophie, de principes moraux (souvent très mal définis), des parents se sont-ils disputés l’éducation de leurs enfants ? Combien de fois, pour défendre ses idées, un parent a-t-il pris en otage son enfant contre l’autre ? Combien de fois, pour avoir raison jusqu’au bout, des parents ont-ils sacrifié leurs enfants soit par aveuglement soit par lâcheté ?

Ainsi les vers qui ont retenu particulièrement notre attention :
D’Ariste à Chrysale :
“ vous laisserez sans honte immoler votre fille
aux folles visions qui tiennent la famille ”

D’armande à Philaminte
“ Ainsi donc à leurs vœux vous me sacrifiez ? ”

De Philaminte à Armande
“ Ce ne sera point vous que je leur sacrifie,
Et vous avez l’appui de la philosophie,
Pour voir d’un œil content couronner leur ardeur ”

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Action principale
Un famille se dispute à propos du choix d’un époux pour la fille cadette “ Henriette ”. Le père “ Chrysale ” soutient le choix de sa fille Henriette qui est amoureuse de “ Clitandre ”. La mère “ Philaminte ” tente d’imposer son candidat, “ Trissotin ”, qu’Henriette déteste. Finalement, après maints heurts et péripéties, Henriette et Clitandre se marieront.

Point de vue retenu
La manie contagieuse de la mère est de vouloir passer pour bel esprit ; elle entraîne facilement à suite sa belle-sœur “ Bélise ” et sa fille aînée “ Armande ” mais elle veut plus. Elle se considère comme le premier apôtre d’une révolution culturelle et décide par la force d’évangéliser tout son entourage. Cette manie provoque dérapage de l’intelligence, perversion du goût et dévoiement de le sensibilité.

Dérapage de l’intelligence car elles confondent tout, veulent tout traiter d’un bloc au sein de leur académie et se piquent de vouloir régenter le monde entier :
Philaminte :
“ Qu’on peut faire comme eux de doctes assemblées
Conduites en cela par des ordres meilleurs,
Qu’on y veut réunir ce qu’on sépare ailleurs,
Mêler le beau langage et les hautes sciences
Découvrir la nature en milles expériences,
Et sur les questions qu’on pourra proposer
Faire entrer chaque secte, et n’en point épouser ”
Armande
“ Nous approfondirons, ainsi que la physique,
Grammaire, histoire, vers, morale et politique. ”
Armande :
“ Nous serons par nos lois les juges des ouvrages ;
Par nos lois, prose et vers, tout nous sera soumis ;
Nul n’aura de l’esprit hors nous et nos amis ;
Nous chercherons partout à trouver à redire,
Et nous verrons que nous qui sache bien écrire. ”

Perversion du goût car elles admirent les futilités et les billevesées du pédant “ Trissotin ” faussement savant qui abonde dans leurs sens.

Dévoiement de la sensibilité car les femmes savantes au lieu d’accepter que l’amour engage à la fois l’esprit, le cœur et le corps, veulent un amour purifié du commerce des sens “ on aime pour aimer et non pour autre chose ”.
On retrouve ici tout l’enseignement catholique commencé au 12ème siècle, repris implicitement dans les ouvrages de l’amour courtois tels que “ Tristan et Yseut ” qui encensent le vrai amour, et le vrai amour est un amour qui répond à certaines règles telles que : “ de ne goûter que cette union des cœurs où les corps n’entrent pas ” ou que “ les belles âmes sont bien loin de brûler de ces terrestres flammes ! ”.
Ce troisième trait est nettement moins comique que les deux précédents car il peut condamner des femmes au célibat ou conduire à des mariages ratés (mariage avec Dieu ou avec une philosophie ou avec une personne respectant les principes du vrai amour).
Bélise est devenue doucement folle en suivant Philaminte et elle restera seule.
Philaminte sacrifie sa fille Armande sur l’autel de sa philosophie “ ce ne sera point vous que je sacrifie, et vous avez l’appui de la philosophie, pour voir d’un œil content couronner leur ardeur ” et elle est prête à immoler sa cadette Henriette à l’odieux Trissotin pour que son désir s’exécute.    
La faiblesse coupable du père est “ d’aimer fort le repos, la paix et la douceur ”. Pour assurer sa tranquillité, il est prêt à perdre toute dignité et “ laisser sans honte immoler sa fille aux folles visions qui tiennent la famille ” et laisser Henriette en pâture à l’odieux Trissotin “ Et pourvu que j’obtienne un bonheur si charmant, pourvu que je vous aie, il n’importe comment ”.
Heureusement, tous ces travers seront, sans répit tout au long de la pièce, combattus par les alliés du bon sens (Clitandre, Ariste et Martine) et finalement Chrysale aura le courage de se faire seconder ; Henriette sera sauvée, son mariage avec Clitandre aussi.
Trissotin sera confondu, Philaminte ouvrira un peu les yeux “ je vois, je vois de vous, non pas pour votre gloire, ce que jusques ici j’ai refusé de croire ”.
Armande subira ici une drôle de leçon : elle perdra son fiancé et des certitudes pour une philosophie à géométrie variable selon les dispositions d’humeurs du prophète.
Bélise s’enfonce plus avant dans ses chimères, elle peut être heureuse.

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Coupes et personnages retenus
Afin de pouvoir transporter aisément l’action principale dans un univers contemporain de la période de la représentation, il a été décidé de supprimer les passages qui ont un rapport trop direct avec le contexte de l’époque de Molière et qui ne participent pas directement de l’action principale.
Ainsi, les querelles entre Trissotin et Vadius ont été supprimées : elles sont la parodie directe des querelles entre l’abbé Cotin et Gilles Ménage.
Les passages concernant directement les affaires de l’époque comme la “ Cour ”, les pensionnés, les savants en “ us ”, les théories philosophiques et scientifiques à la mode ont été également supprimés ou ajustés. Ces coupes permettent de transporter complètement, sans anachronisme hormis celui inhérent à la tournure du langage même, l’action en alexandrins de l’année 1672 à n’importe quelle époque.
Nota : aucun vers n’a été ajouté ou modifié. Environ 20 % des vers ont été supprimés. Cet exercice a permis de constater que le temps n’avait pas de prise sur les 4/5 de la pièce ; ce qui est remarquable.
Les personnages retenus sont :
Chrysale : bourgeois
Philaminte : femme de Chrysale
Armande : fille aînée de Chrysale et Philaminte
Henriette : fille cadette de Chrysale et Philaminte
Ariste : frère de Chrysale
Bélise : sœur de Chrysale
Clitandre: amant d’Henriette
Trissotin : imposteur opportuniste
Martine : domestique
Le Notaire

Distribution
La distribution est absolument cohérente avec le texte et c’est un vrai bonheur.
Chrysale, le père, est joué par un comédien bonhomme à la trentaine avancée.
Philaminte, la mère, est jouée par une comédienne d’allure rigoureuse et distinguée à la trentaine moyenne.
Armande, la fille aînée, est jouée par une jeune fille de vingt ans, d’allure réfléchie et sensuelle.
Henriette, la fille cadette est jouée par une jeune fille de 18 ans d’allure provocante et nature.
Ariste, le frère de Chrysale, est joué par un comédien à la trentaine avancée d’allure posée et sage.
Bélise, la sœur de Chrysale, est jouée par une comédienne à la petite trentaine d’allure sensuelle, solaire et rêveuse.
Clitandre, l’amant d’Henriette, est joué par un comédien de 30 ans d’allure fragile et romantique.
Trissotin, l’imposteur, est joué par un comédien de 25 ans d’allure jeune premier.
Martine, la servante, est jouée par une comédienne à la toute petite quarantaine d’allure nature et enjouée.
Le notaire est joué par le comédien qui interprète Ariste.

Période, lieu, scénographie, costumes et durée de l’action
a)    La période est contemporaine de la période de la représentation.
b)    Le lieu est un appartement parisien bourgeois.
c) Scénographie : le lieu est un univers de tissus gris flottants; l’espace est séparé en deux : d’un coté, les tissus ont une allure flottante bombée, de l’autre une allure flottante creuse. Un pupitre supportant “ Le Livre ” apparaît à différents endroits au gré des actes.
La mise en place des mobiliers et des décors pour chaque acte est explicitée dans la fiche technique (annexe 1).
d)    Costumes : les costumes sont contemporains de la période choisie. Le détail
des costumes figure à la fiche technique.
e) L’action commence au petit matin et se termine le soir.

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Le projet « Les femmes savantes » est destiné à être produit sur scène le plus de fois possibles et à être joué à Avignon en juillet 2003.
Un spectacle Obaldia : les bons bourgeois, le grand Vizir et l’Azote est actuellement en cours de préparation; il sera prêt en cours 2002 (mise en scène Thierry degré).
Mise en scène par la compagnie d’une création Othellinho en collaboration avec Sylvie Portal. Il est prévu une première représentation pour la mi-2002, a suivre.
Préparation et mise en scène par Thierry Degré de courtes pièces d’auteurs tels que « Vian/Tchekhov/Ribes/Courteline/Feudeau/etc » en vue de spectacles publics ou privés. La mise en place d’un site Internet est prévu pour la fin 2002/2003.
Horizon 2003/2004 :  Georges Dandin de Molière ; la mère confidente de Marivaux.

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Informations pratiques

Providence

73, rue Rébéval 75019 Paris

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  • Bus : Julien Lacroix à 148 m, Pyrénées - Belleville à 182 m
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Plan d’accès

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Spectacle terminé depuis le samedi 9 février 2002

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