Les Quatre Jumelles

Paris 1e
du 11 novembre au 20 décembre 2003
60 minutes

Les Quatre Jumelles

Elles se provoquent, elles se piquent, elles se tuent, les jumelles. Les sœurs Smith, les sœurs Goldwashing, ivres d’une quête sans fin, une course burlesque à l’identité, aux diamants et à l’héroïne. Mais dans l’univers déglingué de Copi, il n’est nulle issue, pas même la mort.

Résumé
Les sœurs Smith
Les sœurs Goldwashing

Note d'intention de mise en scène

Les jumelles Smith, voleuses internationales, junkies au profil de pin-ups, ont trouvé refuge en Alaska après une série de forfaits. Confrontées l’une à l’autre, à cette présence familière et nauséeuse du double, elles s’abîment bientôt dans la violence. Rejointes par les jumelles Goldwashing, deux chercheuses d’or, leur spirale de drogue et de sang prend rapidement un tour mortel.

Mais ici, on ne trépasse que pour se relever ensuite ! Très vite les mortes ressuscitent, pour se lancer à corps perdu dans la haine de l’autre, et dans cette quête sans fin, cette course burlesque à l’identité, aux diamants et à l’héroïne.

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Hors-la-loi célèbres, pétasses sidérales, vamps junkies, telles sont les sœurs Smith. Vêtues comme des icônes issues d’un Pop Art trash, voire des Girls de Las Vegas en cavale, elles démarrent la pièce sur un conflit. D’emblée, la présence de l’autre est une source de rancœur.

D’emblée aussi, Maria est posée comme une personnalité plus dominante. Diva défoncée, elle a le dessus sur sa sœur en la poignardant brutalement au bas-ventre. Leïla ne s’en remettra pas vraiment, elle passera le reste de la pièce comme un fantôme de désespoir, toute titubante, toute sanguinolente.

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Certainement le couple le plus dangereux de la pièce. Chercheuses d’or, aventurières sans scrupules, furies homicides, elles ont déjà du sang sur les mains. Sans manières, franchement rustres parfois, elles n’hésitent pas à mimer la docilité auprès des sœurs Smith pour mieux s’attirer leurs faveurs. Leurs conflits internes éclateront plus tard, mais de la manière la plus sanglante qui soit.

Des deux, Fougère est la plus violente, la plus physique. A l’inverse, Joséphine, coincée dans un fauteuil roulant, semble plus fragile, plus en retrait. Grave erreur ! Junkie au dernier degré, elle se révèle vite comme une parodie déjantée de sa sœur, une sorte de petit animal amoral et vorace.

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Les quatre jumelles fuient une enfance qui leur colle à la peau, une tragédie originelle, forcément déjà consommée. Cette gémellité, elles la portent comme un fardeau, une présence inopportune de soi à soi, un dédoublement impossible à effacer, même dans la mort. A tel point qu’il devient tentant de changer de peau, de changer de vie, de costume et de sœur, quitte à devenir le cadavre d’une autre. Très vite, la course aux dollars devient un leurre, une chimère peu efficace à masquer les cicatrices ; les jumelles se sont précipitées droit dans un mur nommé Alaska, car il n’y a pas d’échappatoire au paradoxe terrible : impossible d’exister seule, impossible de vivre à deux.

Cet écartèlement, Copi le traite sur le mode jubilatoire du Grand Guignol, du jeu de massacre absurde. La drogue est injectée par paquets de seringues, et quand il ne s’agit pas d’héroïne, c’est du talc qu’on inocule. Ici on tue vite, par le pistolet, le couteau, ou à mains nues ; et si l’on meurt dans la souffrance, c’est pour mieux ressusciter bientôt. Juste le temps pour la survivante de ressentir la perte déchirante de l’autre et un fugace sentiment de liberté, une liberté vertigineuse jusqu’à la nausée.

De l’écartèlement utérin à la spirale de la haine au quotidien, autant de drames qui sont traités ici sur le mode sanglant, car il n’y a rien d’immaculé dans cet univers de rancœur. Les meurtres s’enchaînent à un rythme effréné, et même si l’on meurt « pour de faux », comme il se doit, cette catharsis de sang et de tripes ne tarde pas à laisser percer le drame derrière la farce de potache. Et le rire de se faire amer, et la jubilation de se teinter de gêne, mais la comédie jamais ne s’éteint, la comédie, cette garce sublime qui s’accommode en toute pureté des misères trop humaines.

Jean-François Mariotti

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Sélection d’avis du public

RE: RE: Les Quatre Jumelles Le 8 décembre 2003 à 13h07

Une pièce qui explose le théâtre de boulevard et qui joue avec les zones sombres de l'ame humaine. Grinçant, mais à voir.

RE: RE: Les Quatre Jumelles Le 1er décembre 2003 à 23h48

A priori j'y vais dans la semaine, ça me tente bien. Mais j'aimerais bien un contre-avis, tout de même... Personne ?

RE: RE: Les Quatre Jumelles Le 27 novembre 2003 à 16h44

Spectacle contrasté et audacieux. Très bonne interprétation et quelques bonnes idées de mise en scène.

RE: Les Quatre Jumelles Le 25 novembre 2003 à 00h53

c'est clair c'est déroutant le genre de pièce qui flirte avec le danger. c'est drole et dérangeant. comme du copi quoi.

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RE: RE: Les Quatre Jumelles Le 8 décembre 2003 à 13h07

Une pièce qui explose le théâtre de boulevard et qui joue avec les zones sombres de l'ame humaine. Grinçant, mais à voir.

RE: RE: Les Quatre Jumelles Le 1er décembre 2003 à 23h48

A priori j'y vais dans la semaine, ça me tente bien. Mais j'aimerais bien un contre-avis, tout de même... Personne ?

RE: RE: Les Quatre Jumelles Le 27 novembre 2003 à 16h44

Spectacle contrasté et audacieux. Très bonne interprétation et quelques bonnes idées de mise en scène.

RE: Les Quatre Jumelles Le 25 novembre 2003 à 00h53

c'est clair c'est déroutant le genre de pièce qui flirte avec le danger. c'est drole et dérangeant. comme du copi quoi.

Les Quatre Jumelles Le 22 novembre 2003 à 16h44

Une vraie surprise, puisque je m'attendais à quelque chose de plus traditionnel. Alors oui on rigole bien, mais c'est très gore, assez provoc, mais bizarrement très intelligent, avec un vrai fond derrière, qui se dévoile peu à peu. Les comédiennes sont excellentes et il faut vraiment les voir saluer à la fin totalement vidées, après avoir tout donné au public durant plus d'une heure. Rien que pour ça, merci !!!

Informations pratiques

Déchargeurs

3, rue des Déchargeurs 75001 Paris

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Plan d’accès

Déchargeurs
3, rue des Déchargeurs 75001 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 20 décembre 2003

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Spectacle terminé depuis le samedi 20 décembre 2003