Le village de cristal

Bagnolet (93)
du 17 au 30 septembre 2011

Le village de cristal

Le Village de Cristal est un texte inédit de Fernand Deligny, un texte de jeunesse pourrait-on dire ; il y est question de la vie d’un village sur lequel s’abat une menace de cristallisation, d’arrêt du temps et de la réponse formulée - ou agie - sur le plan individuel et collectif face à cette menace, ou promesse d’éternité.
  • L'homme est un leurre pour l'homme

Le Village de Cristal est un texte inédit de Fernand Deligny, un texte de jeunesse pourrait-on dire ; il y est question de la vie d’un village sur lequel s’abat une menace de cristallisation, d’arrêt du temps et de la réponse formulée - ou agie - sur le plan individuel et collectif face à cette menace, ou promesse d’éternité. Il en va naturellement des désirs des uns et des autres, et nous assistons à un basculement par où se révèle ce combat du temps contre le temps et ce combat du vivant contre l’amorphe ; « l’amorphe étant littéralement ce qui n’a pas de forme cristallisée propre. »

C’est à la manière dont chacun est pris dans la situation d’énonciation - « entre prise et volonté de s’en déprendre… » - que nous assistons, car chacun est pris avant même que le cristal ne se soit produit, et cette prise, cette saisie des habitants se manifeste de diverses manières, génère des réactions fort différenciées et naturellement des comportements contradictoires, où chacun se révèle « tiraillé de désirs contraires » ; aussi cela va-t-il donner lieu, parfois, à un surcroît d’existence ou d’élan vital chez certains habitants qui ne veulent ou ne peuvent être soumis à pareille loi, mais là encore leurs réactions procèdent d’un vouloir qui les aliène ou les enferme dans une logique intentionnelle.

A contrario certains adoptent une position de résignation ou de fatalisme pieux ; ainsi le bedeau, refugié dans le clocher et dont la voix surplombe le village invite chacun à se soumettre à cette arrivée inéluctable du cristal en poursuivant son chemin, sans commettre d’écart, sans que le vouloir n’entrave d’une quelconque manière ce qui serait déjà tracé… mais son injonction est des plus grossières, dans le sens où ce ne sont que les habitudes qui peuvent reprendre le dessus, c’est à dire ce qui était déjà figé, inexorablement du côté de l’amorphe.

  • Notes préparatoires

Ce qui importe n'est pas le cristal lui-même, la malédiction ou la promesse en tant que telles, mais bien ce qui se forme à l'intérieur du cristal, ce qui parvient à sortir par la fêlure, à s'épanouir ; l'inventio(n) qui pourrait surgir, sourdre du texte de cristal, " le monde qui commence " , opposer au cristal un galop, une danse...

C’est la structure elle-même, la métaphore, la situation qui fabrique, invente une langue.

Le naufrage ou la dissonance consécutifs à l’échec d’une promesse ou d’un projet collectif : le village… Il n’y avait apparemment pas de construction du commun dans le village tel qu’il était en équilibre… C’est la venue du cristal, en tant qu’il constitue une menace, la venue d’un état ordonné, qui fabrique le lieu du commun et la possibilité d’une jouissance ou d’une danse, d’un désordre collectif qui s’oppose au cristal…

Avant ça ne fonctionnait pas dans le village, dit Gros… quand ça ne marche pas, il faut passer à autre chose… l’invention du cristal comme une possibilité d’effectuation de ce passage.

Le cristal une forme lisse parfaite sans scories ni aspérités, une forme de dénuement…

Une musique de cristal…

… et chercher ce que commun veut dire...

Le cristal est une dissonance, une rumeur, un bruit répété, « Gerücht », bruit au sens de rumeur, nouvelle incertaine… il s’agit qu’il se déplace, qu’il mute en un champ de possibilités musicales ouvert… la dissonance, le bruit répété, la ritournelle du cristal auquel répond le galop du village, sa précipitation, sa fuite…

Il nous faudra montrer ce dédoublement du temps entre présent et passé…le présent - la menace et sa précipitation -, et le passé - l’image perdue du village et de sa tranquillité ou inexistence - … entre présent qui file (au risque de se dissoudre) et passé que certains veulent évacuer et d’autres conserver.

« Quand rien ne change vous vous estimez déjà heureux » dit le berger aux villageois en train de sombrer dans Cœur de verre de Werner Herzog.

Nous réfléchirons à la possibilité d’inscrire ponctuellement, d’articuler à la structure de la pièce des textes de Deligny concernant son désir de fabrication du commun, cette aspiration toujours renouvelée vers l’invention d’une vie en commun des hommes…

Il s’agira là de textes qui viendront prendre place comme un pendant à la menace du cristal en tant qu’elle appelle une réponse, l’arrivée d’un désordre, et introduit une dimension collective apparemment absente du village.

L’ajout de textes annexes permettra d’établir un socle qui reliera le projet à l’ensemble de l’œuvre de Deligny, aux préoccupations plus explicitement éthiques et politiques qu’étaient les siennes.

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Spectacle terminé depuis le vendredi 30 septembre 2011

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