On sait bien de nos jours que Marivaux n’a rien à voir avec le marivaudage. L’auteur était contemporain de Sade et de Laclos et ce spectacle en porte trace. Bien sûr, il y a le jeu, le feu de joie permanent, la légèreté des apparences et le tourbillon des sentiments, jusqu’au vertige, mais au-delà, s’affirme la cruauté d’un conte noir, la mise à nu du cœur humain, la course éperdue vers l’abîme. La raison d’amour se montre impitoyable.
Dans ce Triomphe de l’amour, les manœuvres d’une femme éprise dévastent la vie des deux personnes qui se trouvaient sur son passage. Léonide, princesse travestie en homme sous le nom de Phocion, séduit tour à tour un philosophe et sa sœur chez qui le jeune homme qu’elle aime s’est réfugié. Phocion, par amour, ment, manipule, trompe, menace, ouvre et brise des cœurs sans aucun scrupule.
La création de La Dispute avait été l’acte fondateur de la
Compagnie Nordey il y a seize ans. Depuis, la Compagnie retrouva Marivaux à deux reprises en 1992 et en 1997. Nul doute que cette nouvelle station Marivaux, à l’heure de la maturité, ne soit essentielle.
1 avis