Le Molière de Louis XV
Repères
Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux (1688-1763), en brillant esprit de son temps, était un familier des salons les plus renommés de Paris chez Mesdames de Lambert, de Tencin puis du Deffand.
Le jour de la banqueroute de Law fut pour Marivaux une tragédie qui le ruina et le conduisit à vivre de sa plume.
L'homme devint journaliste par nécessité (Le Spectateur français 1722-23), romancier de mœurs et de psychologie (La Vie de Marianne 1731-41, Le Paysan parvenu 1725-38) mais surtout l'auteur de 32 pièces comptant parmi les plus importantes du répertoire français : Arlequin poli par l'amour (1720), La double inconstance (1723), Le Jeu de l'amour et du hasard (1730), Les fausses confidences (1737) etc..
Apprécié de son vivant, il reste l'un des auteurs les plus joués à notre époque car il a su trouver une écriture intemporelle et donc moderne pour parler des hommes, de leur cœur. Pour cela, il crée un nouveau genre, la comédie psychologique, et y analyse les formes de l'amour naissant et notamment les luttes de l'amour et de l'amour propre, renouvelant avec succès la comédie que l'on ne pensait plus voir évoluer depuis Molière.
Marivaux est le peintre des sentiments du temps de Madame de Pompadour et nous parle de l'univers mis en image par Watteau, Lancret, Boucher : un monde qui joue sur les nuances les plus fines du sentiment jusqu'à frôler la préciosité des atmosphères de fêtes galantes toutes de subtilité et de raffinement.
Le Molière du XVIIIème siècle ouvre un nouveau théâtre à l'enseigne du « Marivaudage » : une façon de s'exprimer recherchant la délicatesse de style, l'élégance si caractéristique des premières années du siècle des Lumières, siècle des révolutions.
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1688 Naissance à Paris de Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux
1711-1715 Marivaux écrit avec quelques romans, qui jettent un regard ironique sur la littérature dite noble. Son refus du respect voué aux Anciens, ses libertés avec le langage académique et les genres codifiés le rangent du côté des Modernes. Il est reçu au salon de Mme de Lambert, et se fait connaître grâce au journalisme. Chroniqueur et moraliste, il collabore avec des journaux comme Le Mercure , ou publie ses réflexions (Le Spectateur Français 1721-1724).
172O L’Amour et la Vérité, première pièce représentée, qui connaît un échec total
Arlequin poli par l’Amour, succès au Théâtre Italien
1722 La Surprise de l’Amour
1723 La double inconstance
1724 Le Prince travesti ; La fausse suivante
1725 L’Ile des Esclaves
1730 Le Jeu de l’Amour et du Hasard
1731-1742 La Vie de Marianne, roman
1732 Le Triomphe de l’Amour ; Les Serments indiscrets
1735 La Mère confidente
1736 Le Legs
1737 Les fausses confidences
1739 Les Sincères
1742 Marivaux est élu à l’Académie française
1740 L’Epreuve
1744 La Dispute
1757 Les Acteurs de bonne Foi
1761 La Provinciale, dernier ouvrage
1763 Mort de Marivaux
1781 Publication des oeuvres complètes de Marivaux
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