- Faire éclater les faux semblants
Argan est ce qu'on appellerait aujourd'hui un hypocondriaque. Il vit dans la peur d'être malade et fait le bonheur de médecins plus intéressés à lui plaire qu'à lui dispenser les soins appropriés... ou à lui dire la vérité. Sa fille, Angélique, est amoureuse de Cléante mais Argan préfère à ce dernier un jeune médecin, fils de médecin, nommé Thomas Diafoirus. Toinette, la servante rusée, décide de faire éclater les faux semblants afin de faire triompher la vérité des sentiments...
Distribution en alternance.
« Le public rit sans interruption. Le texte est là et avec lui Molière en son esprit. » Toute la Culture
« Resserrant l’intrigue à son essentiel, [Philippe Person] met ainsi en exergue les aspects burlesques, voire carnavalesques de l’œuvre, où chaque personnage joue à un moment à être autre. » Froggy's Delight
- Note d’intention des metteurs en scène
Dernière comédie de Molière, ces trois actes sont à l’origine agrémentés de ballets et de musiques. L’adaptation de Philippe Person se recentre sur le texte, l’intrigue « toute pure », même si nous avons voulu, à notre manière, rendre hommage à cette structure d’origine par des intermèdes choisis. La comédie est sombre. Le rire est convoqué pour conjurer le sort et la peur de la mort.
Argan, le malade, devant garder sa chambre, Vincent Blot a imaginé ici une scénographie s’articulant toute entière autour de ce lieu unique et « total » : Chambre où l’on nait, chambre où l’on meurt, où l’on donne la vie, où l’on veille... La mise en scène se resserre autour d’un « lit-fauteuil » autour duquel se présente toute une galerie de personnages hauts en couleur. Nous assistons à une sorte de « carnaval » où la servante se déguise en médecin, l’amoureux se fait passer pour le remplaçant du professeur de musique, Argan lui-même joue à faire le mort, quant à Béline, son épouse, elle est un modèle de duplicité. Grâce à ces renversements sont révélés les faux-semblants qui permettront, finalement, « le triomphe de l’amour » dans un « Happy end » provisoire.
C’est donc aussi un hommage au théâtre qui, sous les dehors du faux, nous montre à voir le vrai. Le malade imaginaire s’est imposé à nous pour fêter Molière et le théâtre avec ces jeunes acteurs et actrices, après deux ans de formation et... de pandémie.
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