Le malade imaginaire

Paris 14e
du 13 septembre au 29 octobre 2005

Le malade imaginaire

Je souhaitais conserver au Malade Imaginaire son aspect « spectaculaire », ses chants, ses danses et ses ballets. Cette frénésie, cette course vers la tombe, cette folie et ce dernier éclat de rire, ultime hommage de Molière aux farces du Pont Neuf, est un spectacle total. Nous vous convions comme à une fête ! Nicolas Briançon
  • La dernière pièce de Molière

Le Malade Imaginaire est la cinquième pièce de Molière où l'auteur s'en prend aux médecins. En 1659, dans Le médecin volant, il avait déjà mis dans la bouche de Sganarelle, qui revêt la robe doctorale pour favoriser le mariage de son jeune maître Valère, des plaisanteries classiques contre les médecins, comme : « Je vous réponds que je ferai aussi bien mourir une personne qu'aucun médecin qui soit dans la ville », ou encore : « Il ne faut pas que Lucile s'amuse à se laisser mourir sans l'ordonnance du médecin ». Dans l'Amour Médecin (1665), dans Le Médecin malgré lui (1666), il avait multiplié les brocards et les flèches sur l'ignorance, la routine, la vanité, le pédantisme, et le cynisme des docteurs. Dans M. de Pourceaugnac (1669) il les avait ridiculisés en en faisant une caricature fort burlesque.

Encouragé par le succès qui avait accueilli ses diverses pièces, il accumule dans Le Malade Imaginaire  les traits les plus violents et les plus comiques, non seulement contre les médecins, mais contre la médecine, tenue par lui comme « une des plus grandes folies qui soit parmi les hommes », et la « plus plaisante momerie du monde ».

La santé de plus en plus délabrée de l'auteur-acteur, que minait un mal de poitrine, son ressentiment contre le grossier pamphlet de 1670 intitulé Elomire hypocondre ou les médecins vengés, où sa détresse physique et morale était dépeinte, le découragement où il était de se voir abandonné par la faveur royale qui allait maintenant à Lulli, tout contribua sans doute à exaspérer dans cette pièce, qui devait être la dernière, l'âpreté de ses sarcasmes.

Frappé à mort, et pressentant peut-être sa fin prochaine, il avait rassemblé toutes ses forces pour écrire cette comédie qu'il avait d'abord conçue « pour délasser le monarque » après la glorieuse guerre de Hollande, et que sa brouille avec Lulli, que protégeait le roi, contraignit à jouer à la ville. Molière en avait demandé la musique à Charpentier, les ballets aux Beauchamps.

La première représentation fut donnée sur le théâtre du Palais-Royal, le 10 février 1673. Elle eut un gros succès. La recette atteignit 1992 livres. Les trois représentations suivantes, celles des 12, 16, 17 Février, produisirent respectivement 1459, 1879, et 1219 livres.

Mais c'est à la quatrième représentation donnée un vendredi, que Molière se sentit fort incommodé en prononçant le mot « Juro », pendant la cérémonie burlesque de l'intronisation. Il joua cependant son rôle jusqu'au bout, mais rentré chez lui, il s'alita, cracha bientôt un flot de sang et expira au bout d'une demi-heure. La Grange qui consigne sur son registre le deuil qui atteignait la troupe et toute la scène française y dessina dans la marge, ce vendredi 17 février 1673, un losange noir.

On sait par ailleurs les circonstances pénibles de cette fin : vaines démarches pour amener un prêtre au chevet du mourant, requête de la veuve à l'archevêque de Paris, enterrement nocturne et furtif du grand auteur-acteur. Sa mort entraîna le démembrement de la troupe qu'il avait formée, La Thorillière, les Beauval et Baron passant à l'Hôtel de Bourgogne, et bientôt la fusion de ce qui restait de cette troupe avec celle de l'Hôtel de Bourgogne, sous le nom de troupe de Guénégaud.

  • Une version débridée et explosive

Treize comédiens, chanteurs, danseurs dans une version débridée et explosive du Malade Imaginaire. Situé dans le Paris de la belle époque, on y entend les échos d'un french cancan endiablé, on y croise de vrais et de faux médecins, des petits marlous, des petits truands, des petits escrocs. Tout le petit monde de Pigalle qui se joue d'un micheton effrayé et pathétique.

Après avoir monté le Menteur de Corneille, Antigone de jean Anouilh, Jacques et son Maître de Milan Kundera, Nicolas Briançon réalise sa première mise en scène d'une pièce de Molière. C'est l'extraordinaire force de vie qui émane de la pièce qui l'a touché, sa noirceur et sa gaieté.

Distribution en alternance.

  • Note d'intention

“Un cauchemar. Énorme, truculent et joyeux. La dérive d'un homme seul, réfugié dans ses angoisses. Trompé par des escrocs, des charlatans. Amoureux fou et déçu d'une femme qui le méprise et attends sa mort. Obsédé par la maladie !

Et partout autours : la fête ! La fête pour mieux oublier ! La fête comme solution ultime. La fête qui éclate dans une maison qui sent la mort. Dehors Paris s'amuse, se grise, s'étourdit et s'enchante. Dedans un homme seul combat ses fantômes.

Molière va mourir, il ne le sait pas, bien sûr mais il nous livre son testament halluciné : la vie est atroce, mais il faut en rire. La vie est atroce, mais l'amour est intouchable. Partout le mensonge, l'intérêt, l'envie.

Mais un être parfois, qui en rachète cent… Mais le plaisir… Le goût du plaisir… Le sourire d'une enfant ! Les jambes des danseuses ! Y croire, malgré tout ! Et puis la vie ! La vie qu'il faut bouffer, secouer, empoigner. Une dernière fois ! Et mourir !”

Nicolas Briançon

Sélection d'avis des spectateurs - Le malade imaginaire

RE: Le malade imaginaire Le 21 octobre 2005 à 15h48

Tout comme l'avis précédent. On pense aller voir une pièce accusant le poids des ans, et on se retrouve devant un truc léger, un humour qui fait mouche, une mise en scène originale et travaillée. A conseiller à tous, même à ceux que la lecture des pièces de Molière a rebutés étant jeunes!

Le malade imaginaire Le 15 octobre 2005 à 19h42

un très bon spectacle, enjoué, drôle. la langue de Molière est bien présente même quand on la cherche dans cette mise en scène originale. Les comédiens sont épatants. A conseiller absolument !!!

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RE: Le malade imaginaire Le 21 octobre 2005 à 15h48

Tout comme l'avis précédent. On pense aller voir une pièce accusant le poids des ans, et on se retrouve devant un truc léger, un humour qui fait mouche, une mise en scène originale et travaillée. A conseiller à tous, même à ceux que la lecture des pièces de Molière a rebutés étant jeunes!

Le malade imaginaire Le 15 octobre 2005 à 19h42

un très bon spectacle, enjoué, drôle. la langue de Molière est bien présente même quand on la cherche dans cette mise en scène originale. Les comédiens sont épatants. A conseiller absolument !!!

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Théâtre 14

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Théâtre 14
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Spectacle terminé depuis le samedi 29 octobre 2005

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